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Le ciblage des campagnes de sensibilisation de l'Agence wallonne pour la sécurité routière (AWSR)

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 1360 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 12/06/2018
    • de KNAEPEN Philippe
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Très régulièrement, la presse relaie des statistiques émanant de la Police fédérale ou de l’AWSR concernant les différentes infractions commises par les Wallonnes et les Wallons au volant.

    Si les infractions restent généralement les mêmes (drogues, alcool, vitesse, téléphone…), on remarque de nettes disparités entre les zones de police en termes de nature des infractions.

    À titre d’exemple, en 2016, on peut être surpris d’apprendre qu’à La Louvière (80 000 habitants), ils ont été 4 962 à être verbalisés pour oubli de ceinture de sécurité, soit 90 par semaine. Quand on pense qu’ils ont été 720 à être verbalisés à Liège pour la même infraction et sur la même période alors que la Cité ardente compte environ 200 000 habitants, il y a de quoi s’interroger.

    Comment Monsieur le Ministre explique-t-il une telle différence ?

    Si cette disparité est ici très marquée, il existe de nombreux autres exemples pour d’autres natures de délits.

    Si je ne pense pas qu’il soit pertinent de toutes les expliciter, Monsieur le Ministre peut-il me dire si des campagnes de prévention/sensibilisation sont organisées en Wallonie en fonction de ces statistiques, et donc de ces disparités ?

    Pour être plus précis et par exemple, peut-on envisager une campagne « spéciale ceinture de sécurité » pour La Louvière ?

    Les campagnes sont-elles déjà aujourd’hui adaptées et géographiquement ciblées ?
    Dans l’affirmative, peut-il m’en donner quelques exemples ?
    Dans la négative, ne pense-t-il pas qu’une telle stratégie serait efficace et permettrait une rationalisation des coûts en la matière ?
  • Réponse du 03/07/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Lors de l’analyse des statistiques relatives aux infractions constatées par la police, il est important de noter que les données reflètent à la fois le comportement des usagers de la route et l’activité policière.

    Ainsi, un nombre élevé d’infractions dans une zone de police peut s’expliquer par une prévalence élevée du comportement interdit (de nombreux usagers adoptent ce comportement), mais aussi par une attention particulière portée par la zone à ce comportement, qui se traduit alors par de nombreux contrôles en la matière.

    Ce dernier élément dépend lui-même des priorités que s’est fixées la zone de police et des moyens dont elle dispose.

    Le nombre d’infractions constatées par zone de police, même relativisé par la taille de la population résidente, ne permet pas à lui seul de déterminer le rôle joué respectivement par ces deux éléments (prévalence du comportement et activité policière).

    Seul, cet indicateur n’est donc pas approprié pour décider de la mise en œuvre de campagnes de sensibilisation à un niveau local. Il est nécessaire de se tourner vers des indicateurs mesurant exclusivement la prévalence du comportement et une observation sur le terrain de tous les usagers est le moyen idéal d’obtenir un tel indicateur.

    La sensibilisation à la sécurité routière a été régionalisée, ce qui nous permet désormais d’affiner la communication en fonction de priorités spécifiques pour notre Région, mais il me semble difficile de pousser le ciblage plus loin au regard des éléments évoqués plus haut.

    Pour certaines de ses campagnes, l’AWSR applique un ciblage en fonction du groupe à risque pour la thématique traitée, par exemple sur la base de l’âge ou du sexe, lorsque les médias choisis offrent cette possibilité (radio, Facebook).