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Les annonces sur la fin de la commercialisation des moteurs thermiques

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 300 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 14/06/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports
    De nombreuses annonces ont été effectuées : fin du diesel d'ici 2030, arrêt de la vente des voitures à moteurs thermiques dès 2035...

    Que constate-t-on dans les faits ?

    En vingt ans, les émissions de CO2 des automobiles n’ont diminué que très faiblement. Les environnementalistes soupçonnent les constructeurs automobiles d’avoir volontairement appuyé sur le frein de l’innovation.

    À vrai dire, sans un changement profond en la matière, il sera impossible d’atteindre les objectifs 2030 en matière de climat…

    Jusqu’à présent, le Gouvernement wallon (par l’intermédiaire du collègue de l’environnement) a brillé plus par ses effets d’annonces que par ses actes.

    Monsieur le Ministre a exprimé son volontarisme, mais qu'en est-il de la mise en œuvre de ces mesures ?

    En effet, si l'on arrête de vendre des véhicules à combustion fossile dès 2030 et si l'on compte une durée de vie moyenne de dix à quinze ans par véhicule, on en aura toujours en circulation en 2045, soit cinq ans avant la date d’échéance de 2050.

    À ce rythme-là ne risque-t-on pas de rater l’objectif 2030 et celui de 2050 ?

    A-t-il identifié la capacité en matière de sources d'énergie renouvelable (SER) qu’il faudra mettre à disposition pour alimenter les batteries d’un million de véhicules électriques ?

    De quelle manière pense-t-il traduire en actes concrets la résolution climat adoptée à l'unanimité par notre Parlement ?
  • Réponse du 18/06/2018
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Par rapport à la réduction des émissions des automobiles depuis 20 ans, il convient d’être attentif au fait qu’à véhicules équivalents, une amélioration de l’efficacité CO2 a bien été observée. Cependant, plusieurs facteurs ont contrecarré ces améliorations, à savoir : une augmentation importante du nombre de véhicules et de kms parcourus; une augmentation du poids et des performances des véhicules ; ainsi que des consommations électriques plus importantes liées aux équipements embarqués.

    Pour ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030, cette question fait partie du Plan Air-Climat-Energie 2030. Même si le travail de chiffrage réalisé par les consultants n’est pas encore achevé à ce stade, les résultats préliminaires indiquent qu’une réduction de 35 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur du transport routier est possible.

    Comme l’honorable membre l’évoque, en cas d’arrêt de vente des véhicules à combustibles fossiles en 2035, certains seront toujours en circulation en 2045 et, sans mesure complémentaire spécifique, probablement aussi en 2050. Cela devrait néanmoins devenir très marginal. Par contre, je le concède, il conviendra certainement de concentrer les efforts sur les véhicules lourds où les alternatives sont moins évidentes.

    Selon la CREG, la mise en circulation de 1 million de voitures électriques induirait une croissance de la consommation électrique de 3 TWh. Tenant compte d’une consommation électrique annuelle d’environ 80 TWh, cela représente environ 4 %. Par ailleurs, les batteries contenues dans les véhicules électriques peuvent présenter des opportunités intéressantes en termes de capacité de stockage d’électricité produite par les sources intermittentes d’électricité renouvelable. Il comprendra donc que le défi principal, par rapport aux véhicules électriques, est d’arriver à décarboner suffisamment notre production électrique.

    Finalement, je lui confirme que la résolution du Parlement wallon est fondamentale et doit être vue comme la pierre angulaire de la politique wallonne. Cette résolution nécessitera la mise en œuvre d'énormément d'actions qui ne peuvent être réalisées en un jour.