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Les risques de la labiaplastie et sa prise en compte en Région wallonne

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 436 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 14/06/2018
    • de LAMBELIN Anne
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    La labiaplastie, appelée également nymphoplastie, est de plus en plus en vogue. Ainsi, les demandes de chirurgie permettant la réduction des lèvres génitales féminines sont en augmentation constante. De nombreux spécialistes dans le monde sont alarmants quant à ce sujet. Les interventions chirurgicales dans le but d’obtenir un « sexe parfait » seraient en hausse de 40 % selon l’American Society of Plastic Surgeons.

    Cette intervention peut être d’ordre médical et être effectuée en raison de la gêne occasionnée lors des mouvements ou d’une douleur persistante. Cependant, les vidéos pornographiques peuvent également être des facteurs explicatifs, puisqu’elles imposent des standards de ce que doit être un sexe féminin esthétique. Cette forme de pression véhiculée par la société au travers des images, constitue pour le GAMS, le groupe pour l’abolition des mutilations sexuelles, une sorte de mutilation génitale elle-même.

    Le danger de ce type d’intervention est prouvé : rapports sexuels douloureux, infections répétées, et problèmes de cicatrisation... Les conséquences peuvent être fortement négatives pour les personnes opérées.

    À mes yeux, il est aujourd’hui primordial d’informer les femmes à propos des labiaplasties et de travailler sur la sensibilisation à ce genre de chirurgies. Malheureusement, la Belgique ne dispose d’aucun recensement officiel des nymphoplasties pratiquées.

    Est-ce que ce phénomène en augmentation inquiète-t-il Madame la Ministre ?

    Pourquoi n’avons-nous pas de chiffres exacts quant à ce phénomène ?

    A-t-elle déjà pris des mesures et posé des actes prenant en compte cette problématique ?

    A-t-elle déjà eu des contacts avec les autres Ministres de la Santé à ce sujet ?

    Pourrait-elle potentiellement travailler en lien avec la Ministre Simonis compétente quant aux droits des femmes à la Fédération Wallonie-Bruxelles à ce sujet ?

    N’est-il pas important de mener un réel travail de sensibilisation quant aux pratiques chirurgicales non préconisées médicalement ?
  • Réponse du 04/07/2018
    • de GREOLI Alda
    Malheureusement, la matière visée sort du champ de mes compétences. La question de la labiaplastie relève du domaine du soin qui est une compétence fédérale.

    J'invite l'honorable membre à interroger ma Collègue du Gouvernement fédéral. Je ne doute pas qu’elle y portera une attention particulière et qu’il y réservera la suite la plus opportune.

    Les interventions de chirurgie esthétique, dont fait partie la labiaplasties, ne sont pas remboursées. Celles-ci ne sont donc pas répertoriées, car elles ne possèdent pas de codification Inami. Cela explique pourquoi il n’y a pas de données disponibles sur l’incidence de ces chirurgies en Belgique et à fortiori en Wallonie.

    Des débats au Sénat avec le GAMS ont eu lieu en juillet 2008 au cours desquels certains souhaitaient que les labiaplasties tombent sous le coup de la loi sur les mutilations génitales féminines et d’autres craignaient de potentielles répercussions sur les campagnes de prévention en matière de mutilations génitales féminines.
    Le cadre légal et éthique sur la question des labiaplasties n’est actuellement pas défini.

    La Wallonie s’inscrit dans le Plan national de lutte contre toutes les formes de violence basée sur le genre 2015-2019. Ce Plan est suivi par le Département de l'Action sociale de la DGO5. L’AViQ participe à ce plan notamment par la fourniture de diverses données relatives à la thématique genre et santé.