Les mécanismes de soutien adaptés à la gestion intelligente de l'énergie
Session : 2017-2018
Année : 2018
N° : 311 (2017-2018) 1
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Question écrite du 19/06/2018
de LECERF Patrick
à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports
J’ai interrogé Monsieur le Ministre précédemment au sujet de la gestion intelligente de l’énergie.
Dans sa réponse, il m’avait indiqué que deux recherches relatives aux mécanismes de soutien adaptés à la gestion intelligente de l’énergie - BDMECH et SMARTUSER - étaient financées.
Il avait précisé que ces recherches devaient permettre de développer des mécanismes de soutien les plus efficaces possible, en bénéficiant des derniers acquis de la technologie et des sciences psychologiques, sociales et de l’éducation.
En matière d’intégration, d’évolution dans la manière de concevoir un nouveau bâtiment ou d’envisager une rénovation lourde, il avait manifesté sa volonté de veiller à ce que des synergies soient créées entre les acteurs afin de faciliter la collaboration de métiers.
Peut-il faire le point sur l’état d’avancement des études BDMECH et SMARTUSER ?
Où en est-il dans la création des synergies susmentionnées ?
Réponse du 02/07/2018
de CRUCKE Jean-Luc
Il y a en réalité deux questions différentes qui seront abordées séparément :
1) « Peut-il faire le point sur l’état d’avancement des études BDMECH et SMARTUSER » ? 2) « Où en est-il dans la création des synergies susmentionnées » ?
1) Peut-il faire le point sur l’état d’avancement des études BDMECH et SMARTUSER ?
* BDMECH
Les recherches BDMECH et Smartuser avaient, toutes les deux, été sélectionnées lors de la sollicitation à projet de recherche émise en 2016 par la DGO4 et proposées à la signature de Monsieur le Ministre de l’Énergie de ce moment.
La recherche BDMECH visait à relever en temps réel les consommations de chauffage et d’électricité couplées à des mesures de température, humidité et luminosité dans 200 habitations, afin de développer et d’expérimenter des méthodes d’information des personnes et de leur formation à l’efficience énergétique en utilisant le « big data » et les moyens modernes de communication, et ensuite de mesurer l’efficacité de ces nouvelles méthodes. Cette recherche regroupait une filiale d’un fournisseur d’énergie, une université et une entreprise.
Pour pouvoir accumuler suffisamment de données et faire leur traitement, les acteurs de la recherche s’étaient engagés à recruter au moins 200 ménages en maison 4 façades pour y installer leurs instruments de mesures et de relevés de consommation. Dans tous ses clients, le fournisseur a sélectionné les habitants vivant dans des maisons, possédant un chauffage au gaz ou à l’électricité, et les a contactés selon des méthodes éprouvées (envoi d’un courriel, suivi d’un rappel, suivi d’un contact plus personnel si nécessaire). Malgré plusieurs milliers de contacts, le fournisseur n’a obtenu que 67 résidences ayant accepté d’être suivies en permanence. Mais cette faiblesse du recrutement n’est pas la raison pour laquelle la recherche n’a pas été poursuivie. Lors de la procédure annuelle de « Go – No Go », une des sociétés ne répondait pas aux critères européens concernant les aides d’état requis pour pouvoir recevoir un financement public. Devant l’incertitude de leur situation, deux chercheurs de l’université avaient cherché –et trouvé- un travail autre part. La recherche BDMECH s’est donc arrêtée.
* SMARTUSER
L’objectif général de SMARTUSER est d’étudier la manière dont les compteurs communicants peuvent constituer un outil utile pour les publics précarisés et le consommateur moyen. En d’autres termes, il s’agit d’évaluer les impacts multiples de l’installation des compteurs communicants (et d’outils connexes ou complémentaires proposés) auprès de clients diversifiés, tout en accompagnant les usagers dans leurs pratiques quotidiennes et sociales, revisitées à la suite de l’implantation des nouveaux dispositifs. L’évaluation sera donc réalisée à la fois de façon qualitative et quantitative, avec en filigrane l’impact de l’installation des compteurs communicants sur la consommation moyenne des consommateurs et sur la gestion de leur budget (énergétique).
L’expérience proposée dans le cadre du projet SMARTUSER vise le développement d’une recherche-action s’étalant sur une période de 4 années sur une population globale d’environ 500 consommateurs, dont environ 100 consommateurs se chauffant à l’électricité. Deux sites ont été choisis.
Les membres de la convention avancent par étapes. Ils contactent et impliquent les acteurs locaux : autorités communales, CPAS, gestionnaires de logis sociaux selon les nécessités. La mise en place des compteurs est précédée de séances d’informations de la population, et suivie de dispositifs d’accompagnement en vue de soutenir la population cible dans l’usage proactif des fonctionnalités permises par les compteurs communicants. Le but est que les consommateurs acquièrent une meilleure maîtrise de leur consommation énergétique.
Ils ont terminé l’installation des compteurs communicants sur le premier site et les premiers résultats sont encourageants, avec une réceptivité élevée des citoyens.
Ils vont commencer l’installation sur le deuxième site. Les consommateurs du premier site ont accès au site d’interaction Internet spécifique créé à cet effet par le gestionnaire de réseau.
2) « Où en est-il dans la création des synergies susmentionnées ?
La recherche-action SMARTUSER implique la collaboration étroite entre les scientifiques et techniciens des réseaux électriques d’une part, et les scientifiques spécialisés en études et actions sociales, d’autre part. La synergie est déjà effective chez ces acteurs, l’utilité des compteurs communicants ayant été expliquée et leur installation ayant déjà été acceptée dans un site.
En ce qui concerne la conception de nouveaux bâtiments ou leur rénovation lourde, il faut mentionner la publication récente ce mois de juin 2018 sur le site Internet de l’énergie en Wallonie de six guides à destination des professionnels de la construction et de l’immobilier. https://energie.wallonie.be/fr/04-06-2018-sortie-de-six-guides-pratiques-a-destination-des-architectes.html?IDD=130592&IDC=8230
Ce guide a été conçu pour aider les concepteurs à intégrer les concepts qui assurent des performances énergétiques des bâtiments compatibles avec les exigences actuelles. Il est divisé en six recueils : - l’isolation thermique de la toiture ; - l’isolation thermique des murs ; - la fenêtre et la gestion de l’énergie ; - la rénovation et l’énergie ; - la ventilation et l’énergie ; - la conception globale de l’enveloppe et l’énergie.
Le premier chapitre de ce dernier ouvrage traite des deux principaux enjeux à concilier dans la conception des bâtiments : l’homme et son confort d’une part, l’environnement et l’énergie, d’autre part. Ces enjeux sont conciliables par l’utilisation rationnelle de l’énergie dans le bâtiment qui nécessite l’implication de multiples acteurs.
La création de synergie par la collaboration entre les acteurs se trouve dans beaucoup d’autres domaines.
Par exemple, la Wallonie participe au lancement d’un appel à projet de recherche en réseaux d’énergie, appelé ERA-Net SES Reg Sys, qui vient d’être lancé. La Wallonie s’est engagée à financer les partenaires wallons jusque 500.000euros, sans compter l’apport européen supplémentaire. Cet appel à projets vise à trouver des nouveaux systèmes innovants pour les réseaux d’énergie, en construisant des ponts entre les acteurs. Ces recherches doivent être à au moins deux niveaux parmi les trois suivants : - l’adoption par les parties prenantes : pourquoi le faisons-nous ou ne le faisons-nous pas ? - les biens et services : comment nous organisons-nous ? - la technologie : de quelles techniques avons-nous besoin ?
Il vise l’intégration intersectorielle et le développement local ou régional, grâce aux nouveaux systèmes énergétiques intelligents.