à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
L’été frappe à nos portes et l’idée de baignade revient dans nos pensées.
Notre pays peut être fier de la qualité de ses eaux de baignade. En effet, près de 87 % de ces zones affichent une excellente qualité.
En Wallonie, il y a 33 zones reconnues qui répondent aux dispositions de la Directive européenne 2006/7/CE du 15 février 2006. Ces zones se partagent plus ou moins à parts égales entre des portions de rivières et des plans d’eau. Parmi ces 33 zones, malheureusement seules 21 sont accessibles, comme en 2017.
Pourquoi ce statu quo ?
Une réouverture des autres zones pour la saison 2018 est-elle envisagée ?
Y a-t-il d’autres zones en attente d’homologation ?
15 zones de baignade ont fait l’objet d’une actualisation de leur profil. Quelles sont les principales sources de contamination de ces zones ?
Les zones en amont des zones de baignade sont également très surveillées. La SPGE a réalisé plusieurs projets pour déterminer les investissements futurs à consentir dans ces zones en amont afin de pérenniser la qualité de l’eau.
Monsieur le Ministre peut-il nous en dire un peu plus sur ces investissements ?
Réponse du 09/07/2018
de DI ANTONIO Carlo
Une amélioration constante de la qualité des zones de baignade wallonnes est observée depuis plusieurs années. Ainsi, entre 2010 et 2017, le nombre de sites conformes à la baignade est passé de 20 à 25, et le nombre de sites d’excellente qualité a doublé. Cette année, un nouveau site est d’ailleurs rouvert au public, après avoir été fermé durant de nombreuses années : la zone de Lacuisine sur la Semois.
Sur les 25 sites conformes à la baignade, 4 sont fermés pour cause de réhabilitation et d’aménagement.
Par ailleurs, il est à noter que 7 des 8 sites non conformes à la baignade le sont depuis de nombreuses années. Ces sites ne sont d’ailleurs pas pris en compte dans le rapport de l’agence européenne de l’environnement établissant la qualité des eaux de baignade pour les états de la communauté européenne.
Il y a lieu d’apporter les nuances suivantes quant au soi-disant statu quo par rapport à l’année passée sur le nombre de sites ouverts : - un site précédemment ouvert a été fermé, il s’agit de Bouillon - La Poulie. L’Agence Européenne de l’Environnement l’a repris comme conforme, mais nous l’avons fermé par mesure de précaution, car les résultats pouvaient s’avérer insatisfaisants en situation pluvieuse; - plusieurs sites fermés depuis longtemps, et pour lesquels une interdiction permanente à la baignade a été prononcée, voient leur situation s’améliorer de telle manière qu’une réouverture de certains de ceux-ci dès 2019 est envisageable.
Pour qu’un site pour lequel une interdiction permanente à la baignade a été prononcée puisse être de nouveau autorisé à la baignade, il faut que les résultats des campagnes d’analyses soient conformes durant les cinq dernières années. Une dérogation à ce principe existe si un changement majeur est intervenu récemment. C’est ce qui s’est passé pour Lacuisine avec la mise en service d’une station d’épuration de Chiny début 2016 et des bons résultats d’analyses bactériologiques en 2016 et 2017. Le site de Hotton pourrait ainsi être rouvert dès 2019, suite à la mise en service de la station d’épuration de Rendeux fin 2015.
D’autres sites fermés présentent des résultats conformes l’année dernière, voire les deux dernières années. L’amélioration constatée est due notamment aux actions menées suite aux profils de baignade qui ont été établis et parfois actualisés. Ces profils permettent d’identifier la localisation et la source des pollutions en amont des sites de baignade. Cela peut être une clôture qui manque, un déversoir d’orage mal réglé ou encore un rejet d’égout qui n’avait pas été jusque-là identifié. 220 actions ont été ainsi identifiées par la SPGE et sont en cours de mise en œuvre. Les investissements futurs ne sont plus nécessairement onéreux, comme lors de la construction d’une station d’épuration et des collecteurs, mais sont plus ciblés par rapport à chaque source de pollution identifiée.
Enfin, concernant la désignation de nouvelles zones de baignade, elle ne peut être envisagée qu’au terme d’un suivi de trois ou quatre années, soit le délai nécessaire et réglementaire pour réaliser une première classification de sa qualité et à la condition que ladite zone atteigne au minimum une qualité suffisante durant cette période.
La Région wallonne a inventorié et analysé une vingtaine d’endroits potentiels de baignade depuis 2010, mais très peu aboutissent à une désignation officielle. Depuis 6 ans, seuls le Centre sportif de Worriken sur le lac de Bütgenbach et le site à Membre sur la Semois sont venus se rajouter comme site de baignade. Actuellement, une zone est en prospection, celle de l’étang Rémy à Habay-la-Neuve, mais l’ouverture de cette zone n’est pas prévue avant quelques années.