à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
Monsieur le Ministre connait bien les problèmes de mobilité à Liège et les attentes concernant le tram.
Ce projet de tram sera la colonne vertébrale d’un réseau plus structurant à terme.
Depuis de nombreuses années, un projet de téléphérique est évoqué pour relier le quartier Saint-Léonard au CHR de la Citadelle.
La presse nous informe que le collège se penche maintenant sur un second projet de téléphérique qui relierait Sclessin au CHU de Liège et au campus universitaire du Sart-Tilman. Reconnaissons que la liaison actuelle par les bus 48 et 58 est bondée aux heures de pointe.
Une étude de 50 000 euros est lancée par la Ville pour les deux projets, estimés pour le premier à 20 millions d’euros et à 100 millions d’euros pour le deuxième.
Monsieur le Ministre a-t-il connaissance de cette mission d’étude ?
Quel est son avis sur les deux projets, sur leur montant estimé, sur leur financement ?
Concernant la liaison vers le Sart-Tilman, la solution d’un téléphérique lui semble-t-elle plus appropriée qu’une ligne de bus à haut niveau de service ?
Le TEC est-il impliqué dans ces deux projets ?
Réponse du 09/07/2018
de DI ANTONIO Carlo
L’hypothèse de développer un service de téléphérique à Liège est évoquée, depuis des années, comme réponse à des choix d’accessibilité de lieux d’activités polarisantes. Ces derniers temps, le développement de certains projets de téléphériques comme mode de transport typiquement urbain a redonné du crédit à ce type de concept.
En 2012, la Cellule ferroviaire du SPW a ainsi réalisé une première approche générale du sujet, limitée à la relation entre le centre-ville et la Citadelle.
À la suite de la démarche de consultation lancée par le Collège de la Ville de Liège intitulée « Réinventons Liège », cette idée a à nouveau été relevée, avec la suggestion de voir si un lien par téléphérique entre la ligne de tram à hauteur de Sclessin – Modeleurs et le Sart-Tilmant ne serait pas intéressante.
Le 15 mars 2018, un échange de vues entre un des chargés du projet « téléphérique » de la Communauté urbaine de Toulouse et une série de techniciens, dont des techniciens du Groupe TEC, a été organisé par les services de la Ville de Liège. La principale conclusion de cet échange de vues est le suivant : chaque projet est un cas particulier en termes de pertinence, de tracé (nombre de stations), de technique (taille des cabines, nombre de cabines et donc capacité, modalités d’exploitation) et donc de coût.
C’est probablement pour mieux cerner toutes ces questions que le Collège de la Ville de Liège a décidé de lancer l’étude à laquelle il est fait allusion. Nous disposerons sans doute d’indications beaucoup plus précises sur le potentiel (ou non) de ces projets, sur leur coût, sur les hypothèses techniques à privilégier à l’issue de l’étude. Il en va de même pour les questions de financement.
Dans l’état actuel des choses, les projets de BHNS entre le centre-ville et le Sart-Tilmant et le projet de téléphérique ne sont pas antinomiques. Un des enjeux est de voir comment ces divers projets s’intègrent dans une approche multimodale contribuant, conformément à la vision FAST 2030 approuvée en octobre 2017 par le Gouvernement, à réduire la part modale de la voiture, ce qui impose la mise en œuvre de projets et de politiques résolues et ambitieuses.
Néanmoins, comme mentionné à juste titre dans la question de l'honorable membre, Liège bénéficiera dans quelques années d’un important outil pour une meilleure mobilité, qu’est le tram, dont la mise en service est prévue mi 2022. Nul besoin de rappeler que la Région wallonne investit pour ce projet d’importants montants (travaux hors configuration; redevances annuelles, …). Les considérations financières ne devront pas être éludées et les réalités budgétaires de la Région devront donc être prises en compte dans l’évaluation de la pertinence de projets de téléphériques.