L'augmentation de la circulation des poids lourds dans les villages et zones rurales non soumis à la redevance kilométrique
Session : 2017-2018
Année : 2018
N° : 1424 (2017-2018) 1
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Question écrite du 19/06/2018
de BAURAIN Pascal
à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
J’assistais, ce 11 juin dernier, à la présentation du projet de nouveau plan communal de mobilité d’une commune wallonne.
Des citoyens rapportaient leurs constats : à toutes heures du jour et de la nuit, d’énormes poids lourds transitent par les petites rues de villages et les chemins de campagne communaux. Ces petites voiries rurales, inadaptées à ce charroi, se trouvent sur les nouveaux trajets des poids lourds qui cherchent à éviter les routes soumises à la redevance kilométrique, en rejoignant l’une ou l’autre RN.
Le membre représentant le SPW lors de cette présentation de nouveau PCM incitait la population à « faire remonter plus haut » les doléances liées à cette problématique… Le sujet est pourtant régulièrement abordé lors des travaux parlementaires.
Que faut-il comprendre de cette posture ?
Y a-t-il un plan d’évaluation permanent de la situation ?
Quelles sont les marges de manœuvre quant à la possibilité d’inclusion des voiries secondaires dans le périmètre soumis à la redevance kilométrique ? Le cas échéant, à l’initiative de qui ces inclusions sont-elles envisageables ?
Les riverains excédés (dont beaucoup – à ma connaissance – partout en Wallonie, le font déjà) ou les autorités communales concernées par le phénomène ?
À titre d’exemple, les RN 50, 51, 524, 525, 526, 527, 541, 547, et la plupart de toutes les petites voiries qui y aboutissent sont concernées.
Réponse du 10/07/2018
de DI ANTONIO Carlo
En guise de mesure d'accompagnement de l'instauration du péage kilométrique des camions, un suivi et une évaluation du trafic des camions et du réseau soumis à péage sont effectués.
Pour rappel, à la suite d’une première évaluation il y a un peu plus d'un an, le Gouvernement a ajouté deux petites sections de 30 kilomètres de routes en Brabant wallon au réseau soumis au péage kilométrique.
De manière globale, c’était déjà le résultat de l’évaluation de l’année dernière et cela se confirme aujourd’hui, il n’y a pas eu de report du trafic poids lourds vers le réseau non soumis au péage.
Par ailleurs, selon les données réelles provenant des OBU (On Board Units), seulement 20 % du trafic total de camions circulent sur le réseau non payant de la Wallonie. Le trafic réel des camions sur le réseau dit « gratuit » est moindre qu'initialement estimé et il ne représente qu'une fraction faible - un cinquième - du trafic total des camions. Cette fraction ne pourra être réduite, car le trafic des poids lourds est lié à l’activité locale et une des volontés du gouvernement est de ne pas trop impacter l’activité locale au travers du péage.
Indépendamment du péage kilométrique, on observe une augmentation générale du trafic de camions sur l'ensemble de la Wallonie depuis début 2017. C'est un signe de reprise économique, ce qui est bénéfique pour notre région. Mais cela a évidemment des conséquences sur les routes.
En ce qui concerne plus précisément la zone citée : Bernissart, Beloeil, Chièvres, Jurbise, Saint-Ghislain, l'examen des données de circulation ne permet pas d'établir qu'il y a un report de trafic des poids lourds sur les voiries ordinaires non soumises au péage.
Il ne faut pas négliger que circuler sur une route ordinaire plutôt que sur l'autoroute allonge le temps de parcours ce qui coûte cher au transporteur compte tenu notamment du salaire du chauffeur. Il n'est donc pas avantageux de circuler sur les routes ordinaires plutôt que sur les autoroutes.
Rappelons également les demandes contradictoires de révision du réseau à péage. En effet, plusieurs bourgmestres et riverains ont des suspicions de trafic supplémentaire de camions sur certaines routes et ont demandé l'extension du réseau soumis à la redevance. Par contre, les fédérations de transporteurs et les entreprises se sont également manifestées, mais, a contrario, pour réduire le réseau soumis à péage. Il faut donc objectiver les requêtes et établir un équilibre entre d'une part, la protection et l'assurance de la sécurité routière ainsi que la tranquillité des riverains et d'autre part, le fait de ne pas porter atteinte à l'économie locale.
Pour la zone évoquée, nous restons attentifs aux éléments rapportés. Des initiatives de concertation sont demandées et sont en cours ce qui permettra d'aboutir à une conclusion.