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L'inquiétante hausse du nombre de personnes âgées maltraitées

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 445 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 20/06/2018
    • de PECRIAUX Sophie
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Comme chaque année, Respect Seniors a présenté les chiffres de la maltraitance en Wallonie. 1 362 dossiers ont été ouverts en 2017 contre 1023 en 2016. Les aînés sont victimes de violences, physiques, psychologiques ou financières dans la majorité des cas à leur domicile ! Malgré les campagnes de sensibilisation, les chiffres ne cessent d’augmenter ! Sans doute que cette augmentation s'explique, en partie, par une meilleure connaissance de la ligne qui engendre dès lors plus d'appels.

    Cependant, il est inquiétant de constater que nos aînés, qui désirent rester chez eux le plus longtemps possible, dans de bonnes conditions, restent victimes de violences physiques ou psychologiques pour lesquelles les auteurs sont souvent des membres de l'entourage.

    Face à ce constat, comment Madame la Ministre compte-t-elle endiguer le phénomène ?

    Quelles actions sont actuellement mises en oeuvre afin de lutter contre les violences envers les personnes âgées ?
  • Réponse du 04/07/2018
    • de GREOLI Alda
    En 2017, l’Agence « Respect Seniors » a reçu 3 475 contacts globaux. Parmi ceux-ci, les travailleurs psychosociaux ont reçu 2 074 contacts, en ont donné 1 507 et ont réalisé 271 visites de terrain sur l’ensemble de la Wallonie.

    L’ensemble des contacts reçus a donné lieu à la création de 683 nouvelles fiches relatives à une situation où une maltraitance était ressentie ou crainte. Au total, 1362 dossiers ont été traités répartis comme suit :
    * 823 dossiers de situation de maltraitance ont été accompagnés en 2017, certaines situations étant déjà en cours lors des années précédentes.
    * 539 dossiers reprenant tant des demandes d’informations, de renseignements sur la maltraitance, des demandes de sensibilisations, d’informations et de formations ainsi que des demandes n’ayant aucun lien avec la problématique de la maltraitance.

    Ce que l'honorable membre considère comme étant une augmentation des « fiches de maltraitance » correspond en réalité plutôt à l’évolution des contacts reçus. En d’autres termes, il n’y a pas eu augmentation significative des fiches (dont le nombre varie d’une année à l’autre), mais l’on doit par contre faire le constat d’une augmentation régulière des appels reçus par Respect Seniors, ce qui semble positif en soi.

    Sachant que l’OMS estime que 4 à 5 % des aînés de plus de 65 ans rencontrent des situations de maltraitance, il y a lieu de relativiser les chiffres et de prendre la mesure du chemin qu’il reste à parcourir tenant compte du nombre de personnes âgées de plus de 65 ans en Wallonie. Une seule maltraitance est une maltraitance de trop !

    D’où la volonté affirmée et réaffirmée de l’Agence Respect Seniors de mettre l’accent sur une meilleure communication afin que, in fine, un plus grand nombre de situations de maltraitance puisse aboutir à une prise en charge. En effet, la sensibilisation du grand public au travers de campagne médiatique est la manière la plus optimale pour prévenir les situations de maltraitance et de permettre ainsi à l’Agence de réaliser ses missions.

    C’est d’ailleurs grâce à la communication que ce type de maltraitance pourrait ne plus constituer un tabou et être traitée.

    Dans ce cadre, le budget de l’Agence soutiendra cette semaine et la suivante une campagne médiatique notamment dans les gares wallonnes, sur les bus, dans le journal Métro, …

    Outre l’axe communicationnel, il est indispensable d’une part de lutter contre l’isolement des seniors et, d’autre part, de mettre l’accent sur la prévention et la sensibilisation.

    Primo, je me dois d’insister sur le fait que les seniors eux-mêmes émettent le souhait de rester au domicile le plus longtemps possible.

    L’isolement est à cet égard un facteur de risque, mais qu’il faut nuancer tenant compte du « sentiment de solitude ». En effet, si certains aînés isolés peuvent n’éprouver aucune difficulté avec ce fait parce qu’ils vivent seuls depuis longtemps par exemple, d’autres, même vivant en maison de repos, peuvent ressentir un important sentiment de solitude et être plus vulnérables à la maltraitance.

    Secundo, il me paraît important de rappeler que les activités de l’Agence Respect Seniors ne s’arrêtent pas à la gestion des dossiers de plainte. Elle mène également des actions d’information, de sensibilisation et de formation. Dans ce cadre, l’Agence a effectué 230 actions diverses.

    Par exemple, l’Agence Respect Seniors a organisé, une nouvelle action : des tables de concertation (rassemblant des professionnels de tous secteurs, des aînés..), lesquelles permettent un réel dialogue et une prise de conscience des problématiques rencontrées. La première avait pour objet les notions d’intimidation et de maltraitance et la seconde, la maltraitance, le vieillissement et la santé mentale. Elles ont réuni, pour chacune, plus de 50 personnes.

    Enfin, outre le travail réalisé sur le terrain par l’Agence Respect Seniors, je suis particulièrement attentive à la fragilité liée à l’âge. La mise en place de l’Assurance autonomie permettra de diminuer l’isolement de personnes en perte d’autonomie et la note-cadre qui sera prochainement déposée au Gouvernement relativement à l’accueil et l’hébergement des personnes âgées portera une attention particulière à la qualité en maison de repos, avec la volonté de permettre la vérification de sa mise en œuvre.