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L'habitat kangourou en Région wallonne

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 398 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 21/06/2018
    • de COURARD Philippe
    • à DE BUE Valérie, Ministre des Pouvoirs locaux, du Logement et des Infrastructures sportives
    Le vieillissement de la population est une tendance lourde qui s’accentuera dans le futur en Wallonie et plus largement en Europe. Dans cette perspective, de nombreux défis se présentent à nos sociétés dans des matières telles que le logement, l’aménagement du territoire, la mobilité ou encore les infrastructures de soins.

    Garder les seniors autonomes le plus longtemps possible est aujourd’hui une priorité. Dans cet esprit d’autonomie, il me semble intéressant d’aborder le concept d’habitat kangourou comme une des pistes de solutions durables et de qualité. Cette opinion est partagée par l’ASBL Coordination des associations de seniors (CAS) qui établit un rapport annuel sur les thématiques et enjeux du troisième âge. En effet, la CAS considère les habitats kangourou comme une formule alternative de long terme pour prolonger la vie des seniors à domicile.

    De manière concrète, cette nouvelle initiative du vivre-ensemble consiste à aménager un bâtiment destiné au logement en partageant l’espace entre plusieurs générations. Bien souvent, il y a un partage de l’espace entre un senior et une famille. Parmi les avantages de cette configuration d’habitat, je pense en premier à la création de lien social, le développement de l’entraide et de la solidarité ou encore l’occasion d’occuper une maison dont les espaces de vie sont « sous-utilisés ». D’une manière plus large, cela permet à la personne âgée de maintenir une mobilité sociale et physique, ainsi qu’un apport financier pour l’entretien de la maison.

    Différentes initiatives sont mises en places dans notre Région, bien qu’elles soient minoritaires. Par exemple, pour la Province de Luxembourg, l’ASBL Gestion logement Gouvy (GLG) s’occupe et encadre ce type de projet.

    Cependant, à la relecture de la Déclaration de politique régionale 2017-2019, je suis étonné de voir très peu d’éléments développés concernant la thématique du logement contrairement à la DPR du Gouvernement précédent.

    Madame la Ministre aurait-elle des statistiques à me fournir dans ce domaine ?

    Quelles sont les bonnes pratiques en la matière ?

    Que peut mettre en place le Gouvernement pour favoriser ce type d’habitat ?
  • Réponse du 10/07/2018
    • de DE BUE Valérie
    Je partage tous les aspects positifs que revêtent les projets d’habitat intergénérationnel : sortie de l’isolement, création de liens sociaux, entraide et solidarité, qui peuvent aussi éviter l’entrée en maison de repos.

    La mise en place de logements intergénérationnels tient avant tout à la volonté locale, et pas seulement celle des pouvoirs publics, car force est de constater que ce sont régulièrement des associations qui portent ce type de projets. Je pense qu’il convient donc ici d’appliquer le principe de subsidiarité, à savoir le soutien des pouvoirs publics aux initiatives existantes.

    Comme l’honorable membre doit le savoir, j’accorde une subvention à l’ASBL « Habitat et Participation » qui a développé un « pôle ressources de l’habitat groupé ». Parmi les différents types d’habitats groupés, on trouve notamment les habitats intergénérationnels. Habitat et Participation assurent ainsi un relevé des initiatives existantes, ainsi qu’un inventaire aussi exhaustif que possible des projets en cours. Ils sont consultables sur le site www.habitat-groupe.be.

    Outre le projet cité mis en place par Gestion Logement Gouvy, qui est du type locatif et que l’on retrouve sur le site, il en existe bien d’autres initiatives et également dans le secteur acquisitif.

    Une des missions confiées à Habitat et Participation dans le cadre de cette subvention est notamment l’accompagnement de projets. Ceci contribue donc au passage du stade de l’idée à la concrétisation.

    Un des freins à la création de ce type d’habitat était jadis la nécessité de devoir disposer d’un permis d’urbanisme. L’application de l’article D.IV.4 du Code du développement territorial a désormais levé cette obligation, s’il n’y a pas création d’un nouveau logement « complet » (c’est-à-dire composé d’une ou de plusieurs pièces, répondant au minimum aux fonctions de base de l’habitat à savoir cuisine, salle de bain ou salle d’eau, w.c., chambre, occupé à titre de résidence habituelle ou de kot et réservé en tout ou en partie à l’usage privatif et exclusif d’une ou de plusieurs personnes qui vivent ensemble, qu’elles soient unies ou non par un lien familial). Il est donc désormais plus facile de créer une unité de vie distincte au sein d’un logement existant, et donc plus facile également d’obtenir une inscription distincte dans les registres de la population.

    Il évoque la Déclaration de politique régionale du Gouvernement précédent. Je ne perçois toutefois pas clairement quel bilan les Ministres qui m’ont précédé au cours de la période 2014-2017 peuvent tirer en matière de soutien au développement du logement intergénérationnel…

    Le logement intergénérationnel est un secteur en plein développement que je soutiens également au travers de l’aide financière accordée à l’ASBL « Un toit, deux âges » qui met en relation des étudiants avec des personnes âgées ou des familles.