à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
L'année 2017 s'est soldée par un nombre record d'investissements étrangers en Belgique. Le baromètre annuel de la société de consultance Ernst&Young montre que la Belgique a attiré 215 projets qui ont permis la création de 5 838 nouveaux emplois. Malgré tout, avec une croissance de 7,5 % en termes de nombre de projets, la Belgique reste en deçà de la croissance moyenne en Europe, qui atteint 10 %. De plus, le bon résultat d'ensemble est marqué par une importante disparité régionale où la Flandre reste plus attractive.
La Flandre a attiré 134 nouveaux projets d'investissement contre 44 pour la Wallonie et 37 pour Bruxelles. Une enquête qualitative réalisée par EY auprès des investisseurs étrangers confirme que la Flandre est appréciée pour son climat social stable, pour les aides publiques disponibles et pour la qualification de la main-d'œuvre, indique L’Écho.
Les embouteillages sont un plus grand obstacle en Flandre, selon les investisseurs. Cependant, la Wallonie est pointée du doigt pour les faibles connaissances linguistiques.
Selon Bruno Wattenbergh, conseiller chez EY, la réduction à 25 % du taux de l'impôt des sociétés prévue en 2020 et la disponibilité de niches fiscales pour les activités de recherche et d'innovation ont eu un impact positif sur les investissements étrangers en Belgique. À côté des recommandations aux pouvoirs publics qui relèvent du fédéral, EY appelle à une simplification administrative.
Comment expliquer que la Wallonie garde une image moins attractive que la Flandre ?
La Région wallonne est très attentive aux investisseurs étrangers, et il me semble que le Gouvernement wallon ne se ménage pas pour attirer de nouveaux investisseurs. Comment améliorer l’image wallonne ?
Est-ce une question de communication ?
Quels sont les efforts qu’il reste à fournir pour au moins rattraper le niveau d’attractivité de la Flandre ?
Réponse du 17/07/2018
de JEHOLET Pierre-Yves
Avant d’en venir aux questions relatives à l’image de la Wallonie dans l’absolu et en comparaison à celle de la Flandre, je voulais resituer le contexte du Baromètre de l’attractivité belge récemment publiée par Ernst & Young.
Cela fait maintenant près de 15 ans qu’E&Y établit chaque année une étude visant à déterminer l’attractivité internationale de différents pays européens dont la Belgique.
Il me semble également important de souligner que la méthodologie pratiquée par E&Y pour sélectionner les dossiers d’investissement étranger considérés comme réalisés diffère de la méthodologie utilisée par l’AWEx. Celle-ci peut en effet justifier les divergences entre les chiffres évoqués par EY et ceux que l’AWEx a rapportés début de cette année. Au contraire des chiffres de l’AWEx, le Baromètre précité ne tient pas compte des dossiers d’investissement résultant de plusieurs secteurs tels que, par exemple, l’immobilier, l’hôtelier ou encore les loisirs.
Par ailleurs, contrairement aux statistiques wallonnes publiées par l’AWEx, le baromètre d’E&Y ne comptabilise pas les investissements transrégionaux. Investissements qui ont pourtant un impact socio-économique direct et fondamental pour la Wallonie. La Flandre est la première destinataire des produits industriels manufacturés et des services produits en Wallonie. La réciproque est également vraie. Ces investissements sont importants, pérennes et créateurs d’emplois.
S’agissant de l’image de la Wallonie, citons nos atouts en matière d’attractivité : notre situation géostratégique privilégiée, nos aéroports, nos réseaux routier, fluvial et ferroviaire. Ce sont des avantages de premier ordre pour notre Région. Notre Région n’est pas seulement ouverte sur l’Europe, mais offre également aux entreprises des perspectives dans le monde entier. Dans ce contexte, depuis mon arrivée en fonction, je me suis attelé à porter un discours d’ouverture vis-à-vis de nos partenaires étrangers.