à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
Comme Monsieur le Ministre le sait, son projet de réforme dans les aides publiques à l’emploi engendre de nombreuses craintes. Je voudrais me pencher ici sur les 11 missions régionales pour l’emploi (MIRE) qui expriment leurs inquiétudes. Elles ont pour but de prendre en charge des individus très éloignés du monde du travail et font montre d’un réel succès avec 80 % de contrat de travail signés pour les demandeurs d’emploi qui passent par ces structures.
Une de ces mesures porte sur l’articulation entre le FOREm et les MIRE et vise à passer des 20 % d’adressage, c’est-à-dire des demandeurs d’emploi envoyés par le FOREm pour être pris en charge par les MIRE, à 75 %.
Dans la situation actuelle, la majorité des personnes qui s’adressent aux MIRE le font de leur propre initiative et cela explique sans doute beaucoup le réel succès de ces structures en termes de résultats. Sa mesure risque à la fois de créer une surcharge de travail pour les conseillers référents du FOREm et de nuire à un travail efficace d’une structure d’aide à l’emploi, tout en réduisant l’accès aux MIRE à des demandeurs d’emploi motivés.
Que répond Monsieur le Ministre aux craintes exprimées par les syndicats ?
Comment compte-t-il résoudre le problème du surcroît de travail pour les conseillers référents au FOREm que sa réforme engendrera ?
Ne pense-t-il pas que sa réforme risque d’empêcher des personnes motivées d’accéder à l’aide du MIRE?
Quel est son agenda pour cette réforme ?
Réponse du 13/07/2018
de JEHOLET Pierre-Yves
Mon cabinet a rencontré les syndicats des MIRE le 19 juin dernier et a pu expliquer et clarifier l’objectif visé par les orientations que j’ai prises pour les MIRE.
Je le rappelle, l’objectif des 75 % de bénéficiaires adressés par le FOREm responsabilise autant le FOREm que les MIRE. Je veux que l’offre de service des MIRE bénéficie au public qui en a le plus besoin et non pas uniquement celui qui en a le plus envie.
C’est le rôle du FOREm d’identifier les pistes d’action les plus pertinentes pour les demandeurs d’emploi qu’il accompagne vers l’insertion. Je ne vois pas en quoi l’adressage pertinent d’un demandeur d’emploi vers une MIRE crée une surcharge de travail, cela fait partie intégrante du travail d’un conseiller référent.
Mon objectif n’est pas d’empêcher les MIRE d’accueillir un public qui se présenterait spontanément à elles. Ainsi, l’objectif de 75 % laisse une marge de 25 % pour un public non adressé, soit environ 1 500 places. De plus, il va de soi que motiver et mobiliser les publics fragilisés s’inscrit dans le cœur métier des MIRE.
De plus, concernant la motivation, je souhaite apporter deux précisions : - ce n’est pas parce que le demandeur d’emploi est adressé par le FOREm qu’il n’est pas motivé ; - la motivation, cela se travaille et cela fait partie intégrante de la mission des MIRE qui, je le rappelle, accompagnent les personnes durant un an.
En termes d’agenda, comme je l’ai déjà dit, au-delà du suivi mensuel que j’ai demandé au FOREm, je réaliserai une évaluation de l’atteinte de cet objectif fin d’année.