à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
Depuis le mois d’avril, les Régions sont responsables de la mise en place de la surveillance privée sur les parkings des autoroutes qui sillonnent la Belgique. Cette surveillance privée fait suite à une altercation entre forces de l’ordre et migrants à Grand-Bigard en janvier 2018. Le Gouvernement fédéral avait en conséquence placé cinq parkings autoroutiers sous surveillance privée.
Actuellement, seule la Flandre a prolongé cette surveillance et l’on peut réellement s’interroger sur le coût et l’efficacité de ce genre de mesures.
Monsieur le Ministre compte-t-il, à l’instar de la Flandre, instaurer une surveillance privée sur certains parkings autoroutiers wallons ?
Quel serait le coût d’une telle mesure ?
Y a-t-il un problème de sécurité sur les parkings autoroutiers wallons qui justifieraient une telle surveillance ?
Le Gouvernement fédéral lui a-t-il conseillé de recourir à une surveillance privée ?
Réponse du 12/07/2018
de DI ANTONIO Carlo
Je me permets tout d’abord de refaire un historique de la situation concernant l’afflux des migrants sur les aires autoroutières, problème qui est avant tout un drame humain et une problématique globale et non ponctuelle.
C’est pourquoi, en tant que Ministre des Travaux publics, de la Mobilité et de la Sécurité routière, j’interviens, dans le cadre de mes compétences, sur l’infrastructure afin d’améliorer la sécurité des transporteurs.
En présence des gouverneurs des provinces, de la SOFICO (gestionnaire du réseau structurant dont les autoroutes et aires autoroutières), de l’administration, de la Police fédérale, du cabinet de Madame la Ministre De Bue et de mon cabinet, des solutions rapides et efficaces ont été décidées en septembre 2017. Il s’agit d’élagage et de dégagement significatif de la végétation, ainsi que du renforcement et de l’adaptation de l’éclairage, et ce, afin d’avoir un meilleur contrôle visuel. Ces interventions, notables, sont en cours depuis l’automne dernier.
Enfin, des solutions quant à la conception même de l’aire autoroutière ont été évoquées. Elles permettront d’avoir des aménagements qui tiennent compte de cette problématique, et qui offriront une meilleure sécurisation des espaces partagés de parking. Elles seront notamment mises en place lors du renouvellement des concessions de Bierges et de Waremme dans les prochaines années.
Ces solutions ont permis de remédier, ou tout du moins aider la Police fédérale dans son rôle de sécurité et de respect de l’ordre public sur ces lieux publics que sont les aires autoroutières.
Comme l’honorable membre le précise dans sa question, le Gouvernement fédéral en charge de l’ordre public avait pris en charge la surveillance des parkings autoroutiers par l’intermédiaire de gardiennage privé. L’objet de ce marché de gardiennage concerne la surveillance des aires autoroutières de manière dynamique par cinq équipes de gardiens (trois hommes et deux chiens par équipe). Ces équipes sont sous le contrôle de la DAO (Direction des opérations de police administrative) de la Police fédérale.
Le Fédéral a souhaité transférer cette surveillance aux régions
Un protocole d’accord entre l’État fédéral et la Région flamande a été conclu en ce qui concerne la surveillance des aires d’autoroutes situées sur son territoire.
Le Vice Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur a également proposé à la Région wallonne d’approuver un protocole similaire à celui conclut avec la Région flamande.
Le montant estimé de ces gardiennages, sur base du marché public en cours actuellement par la Région flamande serait de 150 000 euros par mois pour le gardiennage de cinq parkings autoroutiers par les équipes de gardiens. En Région wallonne, une estimation a été faite sur base des gardiennages effectués précédemment par le Fédéral, soit le gardiennage de trois parkings autoroutiers par les équipes de gardiennage. L’estimation en Région wallonne équivaut donc à 90 000 euros par mois, soit plus de 1 million par an.
Il est à noter que, contrairement à la Flandre, la Wallonie a pris d’autres dispositions énumérées ci-devant (élagages, abattages, et cetera) et qu’un budget pour ces opérations a donc été dégagé par la SOFICO.
C’est pourquoi le point a été discuté au Gouvernement du 7 juin dernier, mais sans décision à ce stade, dans l’attente d’un contact avec le Fédéral concernant la répartition des compétences en la matière.