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La surexploitation touristique de la Lesse

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 602 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 25/06/2018
    • de POULIN Christine
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Dans un récent avis à propos d’un renouvellement de permis pour pratiquer le kayak sur la Lesse, Inter-Environnement Wallonie dénonçait une fois de plus les nombreux impacts négatifs engendrés par cette activité dès lors qu’elle n’est pas pratiquée à une échelle respectueuse de la rivière, de l’homme et de l’environnement : accostages sauvages, dépôts d’immondices, conflits d’usages, dégradation de la biodiversité, etc.

    Interpellé en séance plénière à ce sujet, Monsieur le Ministre Di Antonio n’a pu que se prononcer dans le cadre de ses compétences, mais suggérait notamment d’envisager un régime de concession pour gérer plus efficacement et raisonnablement la pratique touristique du kayak.

    Quel est l'avis de Monsieur le Ministre à ce sujet ?

    L’adoption d’un régime de concession est-elle envisageable ?

    Par ailleurs, dispose-t-il d’informations concrètes qui démontreraient que les mises à l’eau autorisées sur la Lesse et la pratique du kayak en soi n’ont pas de conséquence sur la biodiversité ?

    En arbitrant entre développement de l’économie touristique et protection de la biodiversité et de la nature, n’est-on pas en train de sacrifier cette vallée et son potentiel ?

    N’y a-t-il pas d’alternative et de diversification de l’offre touristique et de loisirs possible en vallée de la Lesse ?

    Comment pense-t-il pouvoir compenser les impacts désastreux de la surexploitation de la Lesse et surtout comment inverser la tendance et quelles mesures prendre à cet effet ?
  • Réponse du 17/07/2018
    • de COLLIN René
    En raison de l’impact environnemental potentiel, il est nécessaire d’encadrer l’exploitation des kayaks en imposant des conditions visant à limiter les nuisances. À cet effet, le permis d’environnement est un outil qui convient mieux que la concession (dont la faisabilité mérite une analyse approfondie).

    Il est clair que le nombre de kayaks mis à l’eau est un facteur déterminant. Un trop grand nombre annihile toute possibilité de pratiquer une activité de découverte de la nature pour verser dans une activité de type festif entraînant des nuisances potentielles tant pour la nature que pour les riverains et autres utilisateurs du cours d’eau.

    Il ne faut cependant par perdre de vue que les activités touristiques développées autour de la Lesse et de la Meuse plus en aval contribuent grandement au développement économique, local et régional. Par ailleurs, les attractions nautiques attirent plus de 1 million de touristes en Wallonie tous les ans, dont 30 % d’étrangers en Province de Namur. Il est donc d’une importance vitale de pouvoir accueillir ces touristes de manière qualitative. Il est évident que cette qualité d’accueil doit aller de pair avec une gestion responsable de nos ressources naturelles.