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La prévention du cancer de la peau

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 463 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 04/07/2018
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    À la mi-mai, s’est déroulée la semaine de prévention annuelle du cancer de la peau d’Euromelanoma, le réseau européen des dermatologues européens. Le cancer de la peau étant la forme de cancer la plus répandue en Belgique. D’après Euromelanoma, chaque année, 37 000 patients sont atteints d’un cancer de la peau en Belgique. La semaine de prévention veut encourager ce comportement en offrant quelque 1 500 consultations gratuites chez 150 dermatologues.

    Tout d’abord, je souhaiterais savoir si une campagne d’information sur cette semaine a été largement diffusée.

    Pour ma part, je n’en ai pas l’impression. Durant cette semaine, il était prévu que 1 500 Belges se fassent examiner la peau gratuitement par un dermatologue.

    Concernant la Wallonie, Madame la Ministre peut-elle me préciser le nombre de personnes s’étant fait examiner ?

    N’est-il pas moins important que celui annoncé ?

    Ceci est essentiel quand on sait que le nombre de patients diagnostiqués chaque année augmente de 5 à 9 %, chaque année, en Belgique ?

    À ce sujet, quelle est la progression en Wallonie du cancer de la peau ?
  • Réponse du 18/07/2018
    • de GREOLI Alda
    L’augmentation des cas de cancer de la peau est une réelle préoccupation de santé publique, certainement en Belgique. Il convient, d’abord, de rappeler quelques définitions relatives aux différents cancers de la peau et à ses principaux facteurs de risque, ensuite, de répondre quant aux données relevées en Région Wallonne et aux mesures de préventions nécessaires.

    Comme nous l’explique la Fondation contre le Cancer, on distingue généralement trois types de cancer de la peau. Le carcinome basocellulaire est le cancer de la peau le plus fréquent, mais le moins agressif. La maladie se développe au départ des cellules basales de l'épiderme. Environ 75 % des cancers de la peau sont des carcinomes basocellulaires. Le carcinome basocellulaire se développe uniquement localement. Avec un traitement adéquat, les chances de guérison sont voisines de 100 %. Au moment du diagnostic, 95 % de tous les patients présentant un carcinome basocellulaire ont dépassé l'âge de 40 ans. L'âge moyen au moment du diagnostic est actuellement de 60 ans. Ensuite, le carcinome épithélial (spinocellulaire) se développe aussi au départ de l'épiderme. Contrairement au précédent, le carcinome épithélial peut envahir d'autres parties du corps (métastases). Avec un traitement adéquat, le pourcentage de guérison se situe aux environs de 90 %. Le carcinome spinocellulaire représente environ 15 % des cancers de la peau. Et enfin, le mélanome est le cancer de la peau le plus dangereux. Il se développe à partir des cellules pigmentées de l'épiderme et peut envahir très rapidement d'autres organes (métastases). Chaque année, en Belgique, environ 300 personnes décèdent suite à un mélanome. Un diagnostic et un traitement précoces augmentent les chances de guérison. Le mélanome est de plus en plus fréquent. Sa fréquence augmente également chez les jeunes. Il peut atteindre les gens à n'importe quel âge, contrairement aux autres types de cancers de la peau qui touchent plutôt les personnes plus âgées.

    Les causes du cancer de la peau peuvent être héréditaires, mais aussi et surtout liées à une exposition excessive aux ultraviolets (UV). L’incidence élevée du mélanome ces dernières années peut d’ailleurs être mise en corrélation avec la mode du bronzage. On sait depuis longtemps qu'une exposition excessive aux rayons UV du soleil ou des lampes à ultraviolets constitue une des causes principales du cancer de la peau.

    En ce qui concerne les données chiffrées, voici celles qui sont extraites de la Fondation Registre du Cancer. Le nombre de cancers de la peau dépistés en Belgique, en 2015, est de 34 558 pour les cancers non mélanomes et de 2 828 pour les mélanomes. En Wallonie, en 2015, ce sont 8 225 cancers de la peau non mélanomes et 886 mélanomes qui ont été diagnostiqués. Les taux de survie de ces cancers sont proches des 100 %. En 2014, en Wallonie, 94 décès ont été causés par un cancer de la peau, par mélanome. Ce qui représente 0,24 % des décès en Wallonie cette année-là.

    Il convient néanmoins de préciser deux éléments importants :
    1. Les campagnes de prévention permettent de détecter plus de mélanomes et à un stade précoce, ce qui entraîne une augmentation du nombre de mélanomes diagnostiqués. La mortalité de ces mélanomes est quant à elle stable depuis 20 ans (2,47 décès/100.000 en 1994 et 2,48 en 2015).
    2. L’augmentation la plus importante concerne les carcinomes basocellulaires, qui représentent la forme la moins dangereuse des cancers de la peau.

    Les chiffres montrent donc que si l’incidence du mélanome est importante en Wallonie, le nombre de décès n’est toutefois pas alarmant. Ceci s’explique bien sûr principalement par les méthodes de traitement du cancer de plus en plus efficaces, mais aussi par la sensibilisation du grand public à l’importance d’une détection précoce.

    Concernant la question relative à la communication, l’AViQ n’a pas développé de campagne particulière à cet égard. La semaine « prévention annuelle de la peau » d’Euromelanoma n’a pas fait l’objet d’une promotion particulière par nos services publics. Il n’existe pas de données disponibles quant au nombre de personnes examinées par un dermatologue durant cette semaine.

    Si les campagnes et les semaines de sensibilisations existent depuis plusieurs années en Wallonie, on ne constate pas de véritable changement dans les comportements de la population en termes de limitation aux expositions à risque. La prévention primaire voudrait en effet que le développement du cancer cutané soit limité et cela passerait principalement par un changement de comportements face à l’exposition aux UV.

    C’est pour cette raison que cette dimension sera intégrée dans le prochain plan de promotion de la santé avec des actions qui visent, notamment, à limiter l’exposition aux facteurs cancérigènes environnementaux, dont l’exposition aux rayonnements UV.

    Notons encore que le Conseil Supérieur de la Santé recommande dans son avis du 26 juin 2017 la suppression progressive des bancs solaires. Cela contribuerait très concrètement à la diminution du nombre de cancers de la peau, d’autant plus qu’en comparaison avec d’autres pays européens, le banc solaire est très largement utilisé en Belgique. En 2015, 14 % de la population belge a eu recours au banc solaire.