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La pénurie de médecins généralistes

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 466 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 04/07/2018
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Attachée à la santé de chacun, j'entends offrir aux Wallonnes et Wallons un accès à une médecine de qualité. Pour y veiller, il est impératif que la Wallonie possède suffisamment de médecins généralistes, acteurs clés dans l'entrée du patient dans le système de soins de santé.

    Dernièrement, la Ministre fédérale s’étonnait qu’en Wallonie, un très grand nombre de personnes ne consultaient jamais un médecin généraliste.

    La prévention passe par des visites régulièrement et un suivi médical personnalisé.

    Face à ces déclarations de la Ministre fédérale, quelle est la position adoptée par le Gouvernement au sein de la CIM et du Comité de concertation dans le conflit qui oppose francophones et néerlandophones sur les quotas de médecins ?

    Le prédécesseur de Madame la Ministre avait présenté, en juillet 2016, une note au Gouvernement wallon en vue de réformer la première ligne de soins. Sauf erreur, le Gouvernement MR-cdH n'a pas adopté de nouvelle note dans ce domaine. Faut-il en déduire que tout projet de réforme est abandonné ?
  • Réponse du 18/07/2018
    • de GREOLI Alda
    Le cadastre réalisé par l’AViQ confirme en effet que le problème de pénurie de médecins généralistes est important en Wallonie. Cette pénurie touche toutes les Provinces. À ce constat, il faut ajouter, l’aggravation du phénomène, en Wallonie, due au vieillissement de la population des médecins. 13 % des médecins actifs en Wallonie en 2016 avaient plus de 65 ans.

    Ce n’est pas la Région wallonne qui fixe le quota de médecins généralistes. L’Autorité fédérale définit le quota de médecins et d’accès à la profession. Nous sommes tous d’accord pour dire qu’il faut renforcer l’attractivité et faciliter l’exercice de la profession, en réformant l’organisation de la première ligne de soins, en ce compris la volonté d’inciter à une réorganisation des systèmes de gardes pour que celles-ci soient moins lourdes (mais l’organisation de la garde reste une prérogative du Gouvernement fédéral) ou encore encourager les pratiques médicales groupées. Je défends toujours la même position qu’il s’agisse du fédéral ou du régional à savoir celle de dépasser les conflits communautaires dans l’intérêt des patients et de la qualité de nos soins de santé, et de travailler avec les acteurs de terrain pour concrétiser des solutions.

    Au niveau des compétences wallonnes, un ensemble de mesures ont déjà été prises pour inciter de nouveaux médecins à venir s’installer dans les communes en pénurie :
    * Le maintien des primes à l’installation dans les zones en pénurie et l’augmentation de la prime dans les zones en pénurie grave
    * Le soutien dans les charges salariales de l’employé administratif du médecin et dans les frais de télé secrétariat, c’est-à-dire les Impulseo II ou III
    * La recherche de solution pour soutenir la collaboration entre médecins et infirmiers généralistes, la recherche Coming
    * Le soutien pour la pratique de groupes multidisciplinaires en maison médicale.

    Mon collègue René Collin s’est aussi impliqué pour favoriser l’accès aux médecins dans les zones rurales en lançant un appel à projets créant des logements tremplins et des cabinets ruraux de médecine.

    Nous avons besoin d’une définition claire, réfléchie, commune des fonctions et du rôle qu’on souhaite attribuer à la médecine générale, et mieux, à la première ligne de soins dans notre système de santé. Cela est d’autant plus nécessaire aujourd’hui face aux défis représentés par le vieillissement de la population, la précarisation croissante et les difficultés d’accès aux soins, le virage ambulatoire et la piste d’intégration des soins.

    C’est pour cela que le Gouvernement wallon a adopté une note-cadre, concernant la première ligne de soins le 16 juillet 2016. Cette note-cadre fait d’ailleurs bien partie de la nouvelle Déclaration de politique régionale. Je poursuis donc avec rigueur les mesures initiées par mon prédécesseur, Maxime Prévot.