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La campagne de sensibilisation contre les violences faites aux seniors

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 469 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 10/07/2018
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Nous apprenons dans la presse que la maltraitance des seniors a battu des records, l’an passé, en Wallonie.

    En 2017, l’Agence wallonne de lutte contre la maltraitance des personnes âgées, « Respect Seniors », a reçu plus 6 038 appels. Au total, 1 362 dossiers ont été ouverts. Il s’agit d’un chiffre en augmentation par rapport à 2016.

    Dans la moitié des cas, l’auteur des sévices est un membre de la famille.

    Ces seniors souffrent principalement de sévices psychologiques (30 %), d’extorsions d’argent (20 %) et de violence civique (18,1 %). La maltraitance physique fait l’objet d’un appel sur huit, la négligence un peu plus d’un cas sur six.

    En 2017, les membres de « Respect Seniors » ont également animé de multiples séances de prévention et des informations autour de la problématique de la maltraitance des aînés (396 heures de sensibilisation, 128 heures de stand et 15 heures de prise de parole en public).

    Le vendredi 15 juin, date de la journée mondiale de lutte contre la maltraitance des aînés, l’Agence wallonne a organisé une journée de sensibilisation.

    Nous le voyons, malgré les actions de « Respect Seniors » pour la sensibilisation de cette problématique, les chiffres de maltraitance de nos aînés sont en augmentation et cela est très interpellant.

    Madame la Ministre peut-elle nous indiquer si, en sus des actions existantes de l’Agence wallonne de lutte contre la maltraitance des personnes âgées et de l’organisation de la journée de sensibilisation du 15 juin dernier, une campagne de prévention plus vaste sera organisée pour répondre à cette augmentation inquiétante des violences faites aux personnes âgées ?
  • Réponse du 20/07/2018
    • de GREOLI Alda
    En 2017, l’Agence Respect seniors a reçu 3 475 contacts globaux. Parmi ceux-ci, les travailleurs psychosociaux ont reçu 2 074 contacts, en ont donné 1 507 et ont réalisé 271 visites de terrain sur l’ensemble de la Wallonie.

    L’ensemble des contacts reçus a donné lieu à la création de 683 nouvelles fiches relatives à une situation où une maltraitance était ressentie ou crainte. Au total, 1 362 dossiers ont été traités répartis comme suit :
    - 823 dossiers de situation de maltraitance ont été accompagnés en 2017, certaines situations étant déjà en cours lors des années précédentes ;
    - 539 dossiers reprenant tant des demandes d’informations, de renseignements sur la maltraitance, des demandes de sensibilisations, d’informations et de formations ainsi que des demandes n’ayant aucun lien avec la problématique de la maltraitance.

    L’honorable membre considère comme étant une augmentation correspond en réalité plutôt à l’évolution des contacts reçus. En d’autres termes, il n’y a pas eu une augmentation significative des dossiers, mais on doit par contre faire le constat d’une augmentation régulière des appels reçus par Respect seniors, ce qui semble positif en soi.

    Sachant toutefois que l’OMS estime que 4 à 5 % des aînés de plus de 65 ans rencontrent des situations de maltraitance, il y a lieu de relativiser les chiffres et de prendre la mesure du chemin qu’il reste à parcourir tenant compte du nombre de personnes âgées de plus de 65 ans en Wallonie. Une seule maltraitance est une maltraitance de trop !

    D’où la volonté affirmée et réaffirmée de l’Agence Respect seniors de mettre l’accent sur une meilleure communication afin que, in fine, un plus grand nombre de situations de maltraitance puisse aboutir à une prise en charge. C’est d’ailleurs grâce à la communication que ce type de maltraitance pourrait ne plus constituer un tabou et être traitée.

    Je tiens toutefois à nuancer le propos : l’axe communicationnel n’est pas le seul axe d’actions. En effet, il est indispensable d’une part de lutter contre l’isolement des seniors et, d’autre part, de mettre l’accent sur la prévention et la sensibilisation.

    Je me dois d’insister sur le fait que les seniors eux-mêmes émettent le souhait de rester au domicile le plus longtemps possible.
    L’isolement est à cet égard un facteur de risque, mais qu’il faut nuancer tenant compte du « sentiment de solitude ». En effet, si certains aînés isolés peuvent n’éprouver aucune difficulté avec ce fait parce qu’ils vivent seuls depuis longtemps par exemple, d’autres, même vivant en maison de repos, peuvent ressentir un important sentiment de solitude et être plus vulnérables à la maltraitance.

    Je suis donc particulièrement attentive à la fragilité liée à l’âge. La mise en place de l’assurance autonomie permettra de diminuer l’isolement de personnes en perte d’autonomie et la note-cadre adoptée par le Gouvernement relativement à l’accueil et l’hébergement des personnes âgées porte une attention particulière à la qualité en maison de repos, avec la volonté de permettre la vérification de sa mise en œuvre.