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L'apprentissage du freinage d'urgence

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 1491 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 10/07/2018
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Réduire le nombre de morts sur les routes est un combat qui se mène sur plusieurs fronts. Il y a le front technologique, il y a celui de la sensibilisation à la vitesse ou à la consommation de substances altérant la conduite, mais il y a avant tout celui des aptitudes à la conduite.

    D’après une enquête menée par Ford, 82 % des conducteurs disent ne jamais avoir appris la technique du freinage d’urgence. Or 83 % des personnes interrogées affirment avoir été confrontées à une situation où cette technique aurait été plus qu’utile.

    Depuis 15 ans, Ford organise des formations gratuites qui mettent l’accent sur quatre facteurs majeurs qui causent 60 % des accidents de la route : l’identification des dangers, le contrôle du véhicule, l’appréciation des vitesses et des distances et les conséquences de la distraction au volant.

    Ces formations sont organisées à Lommel dans le Limbourg.

    Le constructeur a, suite au constat de son étude, lancé deux initiatives.

    La première est d’intégrer à ses formations l’apprentissage du freinage d’urgence, la seconde la création d’une charte plaidant pour l’intégration de la technique dans les formations à l’apprentissage de la conduite. Cette charte doit encore recevoir l’assentiment des auto-écoles et du public.

    Il me semble essentiel de sensibiliser les conducteurs et les nouveaux conducteurs encore plus, à ce type de technique.

    Quelles sont les démarches mises en place à ce niveau pour la Wallonie ?

    Des formations similaires sont-elles organisées en Wallonie et si oui, y a-t-il des campagnes de sensibilisation prévues ?

    Un budget pour permettre à tout un chacun de suivre ces formations d’aptitudes à la conduite est-il possible à débloquer pour diminuer encore le nombre d’accidents mortels sur nos routes ?
  • Réponse du 25/07/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Améliorer les aptitudes à la conduite des conducteurs est une préoccupation constante en Wallonie. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles, la formation à la conduite a été réformée cette année. L’objectif du nouveau cadre de formation proposé est d’augmenter le niveau des connaissances des nouveaux conducteurs, notamment en ce qui concerne la perception des risques, mais également d’offrir plus d’expérience aux candidats afin qu’ils puissent éviter le maximum de risques sur le terrain.

    Le freinage d’urgence ne fait pas l’objet d’une formation spécifique, mais est pris en compte. Il est par exemple recommandé aux candidats de parcourir au moins 1 500 km pendant la formation dans diverses situations de trafic (agglomérations, voies rapides, conduites de nuit, embouteillages, etc.) de manière à être confrontés aux risques qui peuvent se présenter sur la route dont par exemple, la survenue soudaine d’un obstacle et le freinage d’urgence.

    Par ailleurs, dans le cadre du rendez-vous pédagogique désormais obligatoire pour les candidats qui optent pour la filière libre et leur guide, l’accent est mis sur l’importance d’apprendre à freiner et à utiliser le frein moteur. On aborde également la notion de distances de sécurité. Ces éléments sont bien évidemment également abordés dans le cadre de la formation en auto-école dispensée par un professionnel.

    Le respect des distances de sécurité, étroitement lié au freinage d’urgence, est un thème qui est également régulièrement abordé dans les campagnes de sensibilisation de l’AWSR. La dernière campagne sur le sujet a été menée en septembre 2017.

    Les formations spécifiques au freinage d’urgence mentionnées existent aussi en Wallonie et sont organisées par des acteurs privés, notamment par des marques automobiles (exemple : Peugeot Driving Academy). Elles constituent des formations post permis.

    Il faut néanmoins être attentif aux effets contre-productifs de surestimation de ses propres capacités de conduite qui pourraient résulter de telles formations, si l’accent est mis sur la technique du freinage d’urgence. De plus toute technique doit être régulièrement pratiquée pour pouvoir être appliquée efficacement en cas de nécessité, ce qui n’est certainement pas souhaitable pour la technique du freinage d’urgence.
    En effet, l’objectif d’une meilleure maîtrise du véhicule consiste à identifier les situations à risque et les anticiper.