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Les missions régionales pour l’emploi (MIRE)

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 535 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 17/07/2018
    • de TILLIEUX Eliane
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Force est de constater que le projet de réforme au niveau des aides à la promotion de l’emploi (APE) engendre de nombreuses craintes.

    Plus particulièrement, ce sont aussi les 11 missions régionales pour l’emploi (MIRE) qui expriment leurs inquiétudes et leur colère concernant cette réforme APE et le projet de réforme du secteur.

    Les MIRE ont pour mission d’accompagner les personnes éloignées du monde du travail et ce dispositif remporte un franc succès avec 80 % de contrats de travail signés par les bénéficiaires.

    Une des mesures dénoncées par le secteur porte sur l’articulation entre le FOREm et les MIRE et vise à passer des 20 % d’adressage, c’est-à-dire des demandeurs d’emploi envoyés par le FOREm pour être pris en charge par les MIRE, à 75 % !
    Sur la forme, sur quelle base légale cette instruction ministérielle est-elle fondée ? Sur qui repose la responsabilité quant à l’atteinte de cet objectif ?

    Quelles seront les conséquences si l’objectif n’était pas atteint ? Dans la situation actuelle, la majorité des personnes qui s’adressent aux MIRE le font de leur propre initiative et cela explique en partie le succès de ces structures en termes de résultats.

    Le projet de réforme créerait nécessairement une charge de travail supplémentaire pour les conseillers-référents du FOREm ; le nombre de conseillers-référents étant déjà insuffisant.

    Ce projet de réforme pourrait également nuire à l’efficacité du dispositif et priver les demandeurs d’emploi motivés d'accès à un travail, cela revient à laisser au bord du chemin le public qui en est le plus éloigné.

    Que répond Monsieur le Ministre aux craintes du secteur ?

    Comment compte-t-il résoudre le problème de la charge de travail pour des conseillers-référents ?

    Quel est son agenda pour la mise en œuvre de cette réforme ?
  • Réponse du 25/07/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    L'honorable membre m’avait déjà posé une partie de ces questions lors de la commission du 8 mai dernier, notamment concernant la base légale de cette décision. Je l'invite donc à relire les réponses que j’y ai apportées.

    Concernant la responsabilité, il est évident qu’elle porte aussi bien sur le FOREm que sur les MIRE. Dans le reporting de mai, je constate que le taux de bénéficiaires adressés augmente bien, il atteint ainsi 44 % à la MIRE de Mons Borinage. Par contre, il reste toujours une large part des demandeurs d’emploi adressés qui n’entrent pas en accompagnement MIRE, soit près de 75 % des demandeurs d’emploi adressés et présents à la séance d’information préalable à toute entrée en accompagnement. C’est cela qui me pose le plus question. Parmi les motifs invoqués, il y a le délai d’entrée en action qui est trop long. En effet, le FOREm indique que certaines MIRE laissent un délai de réflexion aux demandeurs d’emploi suite à la séance d’information et ne fixent un entretien avec un jobcoach que plusieurs semaines plus tard. Ce délai peut même être de plus d’un mois, il n’est dès lors pas surprenant que certains demandeurs d’emploi abandonnent. Les MIRE doivent changer cette manière de faire.

    Par ailleurs, on parle de réforme du secteur des MIRE. Pour rappel, je n’ai pas entamé de réforme, j’ai simplement fixé un objectif de 75 % de demandeurs d’emploi bénéficiaires adressés par le FOREm, des demandeurs d’emploi qui rappelons-le ont également le droit de bénéficier d’un tel accompagnement.

    Concernant la surcharge qui serait créée chez les conseillers référents du FOREm, je le rappelle également, c’est leur rôle d’identifier les pistes d’action les plus pertinentes pour les demandeurs d’emploi qu’ils accompagnent vers l’insertion. Je ne vois pas en quoi l’adressage pertinent d’un demandeur d’emploi vers une MIRE crée une surcharge de travail, cela fait partie intégrante de leur travail.

    Enfin, mon objectif n’est pas d’empêcher les personnes motivées de s’adresser aux MIRE mais bien de m’assurer que ce service profite aux bénéficiaires qui en ont le plus besoin et non pas ceux qui en ont le plus envie ou qui sont les plus autonomes. Les MIRE sont subventionnées par la Région, il est de ma responsabilité de m’assurer que l’argent du contribuable soit affecté à ceux qui en ont réellement besoin. C’est une question de bonne gouvernance.