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Les 200 000 emplois vacants en 2017

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 537 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 17/07/2018
    • de TILLIEUX Eliane
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Même si la situation de l’emploi se redresse depuis 2014 et que le taux d’emploi atteint aujourd’hui les 68,5 %, des problèmes sont identifiés sur le marché du travail par le CSE (Conseil supérieur de l’emploi).

    Le taux d’emploi de la Belgique reste inférieur à celui de ses voisins, comme la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et les pays nordiques, qui se situent tous au-delà des 70 %, voire 80 % dans le cas de la Suède.

    Le rapport du CSE indique plusieurs situations alarmantes, comme le taux d’emploi des 20-24 ans (38,3 %), des 55-59 ans (66,4 %) ou des 60-64 ans (27,8 %). L’écart avec nos voisins et concurrents s’explique par une série de facteurs, comme le décrochage scolaire, la participation aux études supérieures, la politique de recrutement et/ou encore de ressources humaines des entreprises. Les jeunes et les plus de 50 ans constituent des groupes dits « à risque », avec les femmes et les personnes faiblement qualifiées.

    De plus, selon le CSE, l’objectif de taux d’emploi de 73,2 % de la population âgée de 20 à 64 ans que s’est fixé la Belgique dans le cadre de la stratégie Europe 2020 est clairement hors de portée.

    Quelle analyse Monsieur le Ministre tire-t-il de ce rapport ?

    Des contacts avec ses homologues ont-ils été pris afin de réfléchir à une stratégie globale pour atteindre les objectifs de 2020 ?

    Comment atteindre les 73,2 % en 2020, sachant que le taux d’emploi des 20-64 ans varie fortement d’une région à l’autre : 73 % en Flandre, pour 63,2 % en Wallonie et 60,8 % à Bruxelles ?

    En Wallonie, quelle stratégie déployer face au vieillissement de la population et au manque de formation pour améliorer le taux d’emploi ?
  • Réponse du 25/07/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    A la lecture du rapport du Conseil supérieur de l’Emploi, il ressort des éléments positifs tels que l’augmentation de la création nette d’emploi, la qualité des emplois comparables très favorablement à celle des pays les plus performants ou encore l’augmentation de la part des salariés âgés de 55 ans et plus qui a triplé entre 1999 et 2017.

    Cependant, le rapport met également en évidence les défis bien connus que nous devons relever tels que les pénuries de main-d’œuvre qui réduisent le potentiel de croissance de l’économie et le manque de qualification des jeunes.

    Face à ces constats, les actions que je mets en œuvre s’inscrivent tout à fait dans la lignée des recommandations du Conseil.

    Pour augmenter le taux d’emploi et lutter contre les pénuries, il faut passer d’une politique de subventionnement de l’emploi à une politique de création d’emplois. Pour cela, il faut agir sur 2 fronts :
    * Sur le front de la Formation

    Je le rappelle, la formation reste un facteur déterminant pour trouver un job. Le taux de chômage est 2 fois moins élevé pour les détenteurs d’un CESS et 4 fois moins pour les diplômés du supérieur. La formation doit donc être encouragée. Raison pour laquelle l’action « les mardis d’avenir » mise en œuvre au FOREm à ma demande vise à mobiliser les demandeurs d’emploi, en particulier les jeunes vers les formations porteuses. Je rappelle que dans le cadre de cette action, ce sont déjà plus de 2.100 jeunes qui ont été convoqués à ces séances depuis leur lancement en mars 2018. C’est dans ce cadre également que j’ai entamé une réforme du PFI (décret en 1re lecture ce 12 juillet) visant à le rendre plus souple et plus en adéquation avec les besoins des entreprises et des demandeurs d’emploi. Il encourage véritablement les entreprises à accueillir et former les demandeurs d’emploi directement sur le terrain. L’action « coup de poing pénuries » vise également à encourager la formation directement en entreprise afin de répondre à des besoins de main-d’œuvre importants pour une même fonction.

    Il est également indispensable de rapprocher la formation du monde du travail. C’est en ce sens que je renforce l’alternance (action de promotion visant à renforcer l’attractivité de l’alternance, accompagnement renforcé des apprenants en alternance, etc.).

    * Le deuxième front consiste à changer les mentalités. L’esprit d’entreprendre doit être encouragé et il faut soutenir les entreprises et les entrepreneurs, car ce sont eux qui créent l’emploi.