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La biodiversité menacée dans la base aérienne de Beauvechain

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 644 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 17/07/2018
    • de MAROY Olivier
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    La base aérienne de Beauvechain projette de déboiser une très grande surface de 60 hectares. C’est l’émoi auprès du voisinage, ainsi que pour les associations protectrices de l’environnement et de la biodiversité.

    L’armée est certes une compétence fédérale, mais dans ce cas, le projet pose question en matière environnementale. L’armée est d’ailleurs en contact avec le Département de la nature et des forêts (DNF) à ce sujet.

    L’ASBL Action environnement Beauvechain se dit très inquiète pour la biodiversité et rappelle que cela fait 35 ans que les zones vertes ne sont quasi plus entretenues. Elle ne comprend pas pourquoi, soudainement, il faudrait abattre autant d’arbres.

    Natagora Brabant Wallon précise que cette région est déjà pauvre en biodiversité et que la base aérienne joue vraiment un rôle très important de zone noyau pour le réseau écologique. Ce serait surtout la zone M de 18 hectares qui est devenue une zone d’habitat exceptionnelle pour la faune. On y retrouverait des espèces rares et menacées. La tourelle des bois, par exemple, ne s’y retrouve que là-bas.

    Quelles sont les informations dont dispose Monsieur le Ministre concernant ce dossier ?

    Un déboisement aussi massif n’entre-t-il pas en contradiction avec les stratégies européennes, nationales et régionales dont l’objectif prioritaire est d’enrayer la perte de biodiversité d’ici 2020 ?

    Ne faudrait-il pas impliquer les associations environnementales dans ce dossier ?

    Rejoint-il l’avis de Natagora Brabant Wallon : à partir du moment où une ou plusieurs espèces sont menacées, n’y a-t-il pas un véritable danger pour la faune ?

    Couper et reboiser comme l’armée le prévoit est-il satisfaisant ?

    En tant que Ministre de l’Environnement, comment réagit-il dans ce dossier ?

    Prendra-t-il des initiatives ? Lesquelles ?

    Quels sont les contacts établis entre le Ministre et les différents acteurs du dossier ?
  • Réponse du 19/07/2018
    • de COLLIN René
    Le décret du 15 avril 2008 relatif au Code forestier ne s’applique pas aux bois et forêts gérés par l’État à des fins militaires. Seuls certains domaines militaires boisés font l’objet de conventions entre le Département de la Nature et des Forêts (DNF) et le Ministère de la Défense. Dans le cas d’espèce, la base militaire de Beauvechain n’est pas couverte par ce type de convention.

    Des contacts réguliers existent cependant entre ces services, puisque le domaine voisin de la Chise est quant à lui conventionné. C’est dans ce contexte que le DNF a été sollicité pour apporter une expertise technique, notamment en termes d’estimation des volumes à mettre en vente.

    Quant aux motivations des opérations d’exploitation envisagées, elles relèvent de la seule Défense. Je tiens seulement à signaler que le volume à mettre en vente a été estimé, par les services du DNF à 2125 m³ et a été porté à 2700 m³ par la Défense elle-même. Ce volume porte sur une surface approximative de 60 hectares incluant la totalité des 18 hectares de la Zone M.

    Pour ce qui est de cette Zone M, celle-ci fait l’objet de discussions en vue d’être conventionnée, vu son intérêt écologique en termes de milieu ouvert. La possibilité d’un pâturage ovin est actuellement à l’étude. Plus ou moins 20 m³ de bois devraient y être exploités, afin de limiter le risque de prolifération des lapins. Parallèlement, le DNF vient d’y faire classer 5 arbres comme remarquables et 5 autres sont considérés comme étant de grand intérêt biologique, puisqu’abritant, entre autres, la tourterelle des bois. Tout abattage supplémentaire à cet endroit serait donc contraire à la volonté du DNF qui est accompagné dans sa démarche par le Département de l’Étude du milieu naturel et agricole (DEMNA) et des naturalistes locaux.

    Pour ce qui est de la présence éventuelle d’espèces protégées, il va de soi que les règles en matière de dérogation à la Loi sur la Conservation de la Nature devront, le cas échéant, être respectées, et ce, sur l'ensemble de la Base.