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La présence d'amiante dans les canalisations pour le transport et la distribution d'eau

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 1579 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 03/08/2018
    • de TROTTA Graziana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Lors d'un interview télévisé médiatisé dans le cadre d'un reportage sur la recherche de fuites d'eau sur le réseau (journal télévisé de la RTBF du 22 juillet 2018, 19 heures 30), un employé de la SWDE s'exprimait sur la différence de bruit d'une fuite en fonction du revêtement de la canalisation, selon qu'il s'agisse d'une conduite en acier ou d'une manchette en PVC ou Eternit.

    Cette référence à l'Eternit ne manque pas d'interpeller. En 2015, l'Écho publiait un article indiquant que selon la revue scientifique néerlandaise Eos, un tiers du réseau flamand de distribution d'eau contenait des traces d'amiante.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de données relatives à l'ampleur de la présence de pièces en Eternit dans le réseau de transport et de distribution d'eau en Wallonie ?

    Quelle est l'ampleur de la présence d'amiante dans les canalisations de transport et de distribution d'eau en Wallonie ?

    Le risque sanitaire a-t-il fait l'objet d'une étude et est-il régulièrement évalué ?

    Quelles sont les conséquences sanitaires de la présence d'amiante dans le réseau wallon ?

    Le remplacement de ces pièces en Eternit fait-il l'objet d'un programme prioritaire de la part des distributeurs d'eau, notamment la SWDE en tant que plus gros distributeur de Wallonie ?
  • Réponse du 24/08/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Les conduites concernées représentent en moyenne 15 % du parc des conduites des réseaux de distribution d'eau de la Wallonie soit environ 4 000 km de canalisations.

    L'usage de ces conduites remonte à l'immédiat après guerre et elles ont été posées jusqu'à la fin des années 1970. Le matériau n'est plus du tout utilisé en distribution depuis que sa fabrication a été stoppée.

    D'une manière générale, l'asbeste-ciment est un matériau très résistant qui rompt exceptionnellement et présente peu de fuites. Il présente aussi l'avantage d'être insensible à la corrosion et aux phénomènes d'incrustation. L'asbeste-ciment peut par contre se révéler fragile lorsque des travaux de terrassement et de remblayage sont réalisés dans son environnement immédiat, ce qui nécessite de prendre des précautions.

    Les conduites en asbeste-ciment ont une moyenne d'âge de 40 ans et présentent relativement peu de signes de vétusté par rapport à d'autres matériaux, notamment la fonte grise.

    Les distributeurs n'envisagent pas un programme de remplacement systématique à courte échéance. Les conduites de ce type sont en effet exclusivement utilisées pour les grosses sections, sous les voiries, et nécessiteraient des chantiers de très grande envergure pour les remplacer. Ces conduites ne représentent pas un danger pour la santé des consommateurs. Le mode de fabrication de ces tuyaux limite fortement le contact direct entre l'asbeste et l'eau. L'OMS (Organisation mondiale de la santé) considère que l'ingestion d'asbeste dans l'eau consommée ne présente pas de danger. En 2012, le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) a publié une monographie sur l’amiante. Celle-ci contient une revue complète des études réalisées depuis 1970 sur la prépondérance des cancers gastro-intestinaux au sein de populations exposées à l’amiante (voie orale/voie aérienne). Leur conclusion rejoint celle de l’OMS. En septembre 2017, la SWDE a procédé à des analyses visant à rechercher des fibres d’amiantes dans des eaux qui présentent un risque d’en contenir, au regard de la nature des conduites utilisées pour transporter l’eau. Ces résultats sont également rassurants.

    L'asbeste est par contre dangereux par inhalation de courtes fibres, parce que ces fibres peuvent aller se fixer dans les poumons, y abîmer les tissus et provoquer des cancers. Ainsi, lors d'interventions sur des conduites en asbeste-ciment, et particulièrement leur découpe, des précautions de travail sont prises par les distributeurs d'eau pour éviter la dispersion des fibres dans l'atmosphère.