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La destruction d'oiseaux sur l'île Vas-t'y-Frotte et à proximité de celle-ci

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 669 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 03/08/2018
    • de HAZEE Stéphane
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Il apparaît qu'une destruction d'oiseaux et d'oeufs a eu lieu en date du 21 juin dernier autour de et sur l'île Vas-t’y-frotte à Namur (La Plante).

    Selon les informations communiquées à la presse, l'opération aurait exclusivement visé une espèce invasive (Bernaches du Canada) et aurait été menée conformément à la réglementation applicable.

    Toutefois, selon certains témoignages qui m'ont été rapportés, l'opération aurait visé de façon indistincte plusieurs types d'animaux et plusieurs types d'oeufs. En outre, les ailes de certains oiseaux auraient aussi été brisées préalablement à leur rabattage depuis l'amont de la Meuse et à leur destruction.

    Je souhaite donc interroger Monsieur le Ministre afin de lui permettre de faire le point au sujet de cette opération et d'établir ce qu'il en est.

    Monsieur le Ministre peut-il communiquer l'objet et les modalités de l'opération menée en date du 21 juin dernier autour de et sur l'île Vas-t’y-frotte ?

    Peut-il également nous informer sur les services ou prestataires impliqués dans l'opération ?

    Peut-il indiquer les concertations préalables intervenues, le cas échéant, avec le Contrat de rivière Haute-Meuse ?

    Quelles sont, par ailleurs, les modalités d'information de la population riveraine prévues en pareilles circonstances ?

    Peut-il préciser le ou les types d'animaux et d'oeufs concernés ?

    Peut-il également préciser les dispositions prises en termes de respect du bien-être animal ?

    Enfin, peut-il confirmer ou infirmer que l'opération a été menée en tout point dans le respect des réglementations applicables, y compris en tenant compte du statut de l'île ?

    Si tel n'était pas le cas, quelles sont les suites prévues  ?
  • Réponse du 17/08/2018
    • de COLLIN René
    Le 21 juin dernier, une opération de capture/euthanasie d’individus de bernache du Canada a eu lieu dans le bief « Tailfer-La Plante ». Cette opération a été réalisée conjointement par le Département de la nature et des forêts (DNF) et le Département de la ruralité et des cours d'eau (DRCE-cellule de piégeage), en collaboration avec la Ville de Namur et le Contrat de rivière Haute-Meuse. L’accord de la Défense nationale a aussi été obtenu pour opérer sur le terrain lui appartenant en rive droite à Jambes.

    Elle visait strictement l’espèce exotique envahissante bernache du Canada et nulle autre espèce. Au total, 157 individus ont été capturés et euthanasiés lors de cette opération par un vétérinaire mandaté par l’administration. L’opération n’a pas visé, cette fois, l’île de Vas-t’y-frotte.

    Ce type d’opération a généralement lieu en juin, car les bernaches muent et perdent simultanément leurs rémiges. Elles sont donc naturellement inaptes au vol. Aucune aile d’oiseau ne doit donc être brisée préalablement à leur rabattage.

    Par ailleurs, le DNF stérilise uniquement les œufs de bernache du Canada depuis plusieurs années sur l’ensemble des îles mosanes afin de limiter la prolifération de l’espèce en Haute-Meuse. Cette stérilisation est pratiquée juste après la ponte en perçant un petit trou dans la coquille.

    Au niveau communication, des informations sur la problématique de la bernache du Canada sont diffusées par l’administration aux différents acteurs de terrain, par le Contrat de rivière Haute-Meuse et par la commune depuis plusieurs années notamment dans leurs bulletins d’informations. Cette information a été réitérée cette année quelques semaines avant l’opération visée.

    Le 21 juin, plusieurs agents (DNF et Contrat de rivière) étaient présents sur les lieux pour informer les passants et les riverains, notamment à l’aide du folder que l’honorable membre pourra consulter sur http://biodiversite.wallonie.be/servlet/Repository/?ID=33351.

    Les opérations de capture et de stérilisation des œufs sont réalisées dans le respect de la législation en vigueur et principalement de l’arrêté du Gouvernement wallon permettant la destruction de certaines espèces de gibier. Tout est mis en œuvre pour respecter le bien-être des individus tant au moment de la capture que de la mise à mort, en employant la méthode considérée par tous les scientifiques comme la plus « cost-effective ».

    Par ailleurs, elle complète les autres mesures prises pour réduire de la population de bernache du Canada (stérilisation des œufs, prélèvement par les chasseurs, sensibilisation du public notamment sur l’interdiction de nourrissage, gestion différenciée des espaces verts) et validées dans un plan d’action élaboré par l’administration, en collaboration avec le Contrat de rivière Haute-Meuse.