L'impact de la sécheresse sur l'agriculture wallonne
- Session : 2017-2018
- Année : 2018
- N° : 689 (2017-2018) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 24/08/2018
- de PREVOT Patrick
- à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
Plusieurs secteurs sont durement touchés et pour certains, c’est toute une partie de leur production qui est totalement perdue.
En effet, pour les pommes de terre et les haricots, les plants n’ont pas pu survivre aux fortes chaleurs de cet été. Les rendements sont jusqu’à 50 % en dessous de la moyenne.
Du côté des exploitants de poires, les nouvelles ne sont pas bonnes non plus. Les poiriers ont perdu une grosse partie de leur feuille et donnent donc des fruits plus petits que d’habitude.
Les agriculteurs ne pourront malheureusement pas répercuter les pertes sur le prix de vente. En effet, dans la plupart des cas, ils revendent leur production à des entreprises de transformation et de conditionnement qui fixent les prix des produits plusieurs mois avant la récolte.
En tant que Ministre de l’Agriculture, que compte faire Monsieur le Ministre pour aider les secteurs touchés par la sécheresse de cet été ?
Quels dispositifs d’aide seront mis à disposition des agriculteurs ? Le Fonds wallon des calamités dispose-t-il d’une enveloppe assez conséquente pour faire face aux dégâts causés par la sécheresse sur les productions agricoles ?
Réponse du 13/09/2018
- de COLLIN René
Un premier avis de l’Institut royal météorologique (IRM) sur le caractère exceptionnel des conditions climatiques rencontrées ces derniers mois établi sur la période du 1er mai au 31 juillet 2018 confirme le caractère exceptionnel de la sécheresse pour 166 des 262 communes wallonnes. Comme la sécheresse ne s’est pas arrêtée le 31 juillet, j’ai sollicité un second avis pour la période du 2 juin au 6 août 2018 correspondant au maximum du déficit hydrique. Cet avis m’est parvenu ce 11 septembre.
L’Institut confirme que « la période de retour estimée pour les faibles cumuls pluviométriques du 2 juin au 6 août 2018 égale ou dépasse 20 années dans le cas de 252 communes de la Région wallonne. Pour les 10 communes restantes (Arlon, Attert, Martelange, Chiny, Etalle, Musson, Saint-Léger, Tintigny, Habay et Rouvroy), toutes situées au sud de la Province de Luxembourg, la période de retour estimée est située entre 15 et 20 années suite à des précipitations significatives du 9 au 12 juin. Pour cette zone, une période particulièrement sèche a été observée durant une période plus courte de 55 jours (du 13 juin au 6 août) » (In : Institut royal météorologique de Belgique – Avis sur le caractère exceptionnel de la sécheresse – Uccle, 11-09-2018).
L’IRM « recommande de reconnaître la sécheresse de l’été 2018 comme exceptionnelle pour l’ensemble des communes de la Région wallonne ». C’est cette option que je présenterai au Gouvernement wallon.
Une fois encore, j’insiste sur l’impérative nécessité de disposer pour chaque commune des procès-verbaux (PV) des commissions communales de constat de dégâts aux cultures. Ces PV permettront de confirmer les premières analyses qui indiquent que les conditions économiques de reconnaissance requises dans la législation devraient normalement être rencontrées : les dégâts globaux doivent dépasser 1,5 million d’euros ; les dégâts moyens doivent atteindre 7 500 euros par dossier et enfin l’intensité des dégâts doit atteindre au moins 30 % de la production normale. L’intervention du Fonds des calamités sera dès lors sollicitée.
Dans ma réponse du 5 septembre dernier à la question d’actualité de Monsieur Arens, j’ai indiqué les mesures prises concernant le paiement des avances sur les aides directes, ainsi que les assouplissements en matière de verdissement.