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La diminution du nombre de fermes en Wallonie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 691 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 24/08/2018
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Selon l’édition 2018 des chiffres-clés de l’agriculture, publiée par le SPF Economie, notre pays comptait 35 910 exploitations agricoles en 2017, soit une diminution de 978 fermes par rapport à 2016. De 1980 à 2017, notre pays a perdu plus de 77 000 exploitations agricoles, ce qui représente une chute de 68 % en 37 ans.

    En 2017, la Wallonie comptait 12 632 exploitations agricoles sur son territoire.

    Si le nombre d’exploitations baisse inexorablement d’année en année, la superficie agricole utilisée diminue également. En effet, elle s’élevait à 1,33 million d’hectares l’an dernier contre 1,42 million en 1980.

    Cependant, depuis 1980, la superficie moyenne par exploitation a quasiment triplé. En Wallonie, la taille moyenne d’une exploitation agricole est passée de 21 hectares en 1980 à plus de 57 hectares en 2017.

    Monsieur le Ministre ayant l’Agriculture dans ses compétences, a-t-il pu prendre connaissance des chiffres dévoilés par le SPF Économie ? Qu’en retient-il ?

    Peut-il nous rappeler les mesures existantes afin d’aider les jeunes agriculteurs à lancer leurs activités, en sachant qu’il est de plus en plus difficile pour eux de se lancer en raison de la taille toujours plus grande des exploitations et en raison du prix toujours plus élevé des surfaces disponibles ? Travaille-t-il sur d’autres mesures ?

    La réputation et l’image des agriculteurs ont également été entachées suite aux différents scandales assez récents.

    Ne craint-il pas que cela ait aussi un impact sur l’évolution du nombre de fermes en Wallonie ?
  • Réponse du 10/09/2018
    • de COLLIN René
    En 1990, 23 % des chefs d’exploitations étaient âgés de moins de 40 ans. Un quart de siècle plus tard, ils ne sont plus que 12 % dans cette classe d’âge. Sur cette même période, le capital moyen engagé par l’exploitant a progressé de près de 78 %, pour atteindre 1 372 000 euros. En revanche, le revenu du travail (RT) a régressé de près de 2 % (estimé à 29 035 euros en 2016), et le revenu par hectare de Surface agricole utile (SAU) de 38 % (443 euros en 2016).

    À l’aune de ce qui précède, on perçoit que le renouvellement des générations en agriculture constitue un épineux problème. C’est la raison pour laquelle, par le biais des premier et deuxième piliers de la Politique agricole commune (PAC), une batterie de mesures favorisant les jeunes a été instaurée dans le cadre de la programmation 2014-2020. En effet, dans le cadre du premier pilier de la PAC, la Wallonie utilise la réserve régionale pour attribuer en priorité des droits au paiement de base aux jeunes agriculteurs et aux agriculteurs qui commencent à exercer une activité agricole. Ces paiements de base ouvrent l’accès à d’autres régimes d’aides tels le paiement vert, le paiement redistributif et le paiement jeunes. Pour ce dernier, la Wallonie utilise au maximum le budget autorisé par la réglementation européenne.

    En ce qui concerne le deuxième pilier de la PAC, une aide forfaitaire à l’installation de 70 000 euros est octroyée, soit le maximum autorisé par la Commission européenne. En outre, il est permis à plusieurs jeunes de bénéficier de l’aide à l’installation pour une même exploitation. Enfin, des critères d’éligibilité assouplis résidant notamment dans l’abaissement du seuil de taille économique sont appliqués dans le cas de ventes directes afin de permettre l’installation sur de petites surfaces, par exemple pour des projets de maraîchage. Quant aux aides à l’investissement, une priorité est également accordée aux jeunes de moins de 40 ans, par le biais de critères de sélection qui leur sont favorables et d’une bonification des aides.

    Notons encore l’existence de structures d’accompagnement des personnes et plus particulièrement des jeunes s’installant en agriculture. Tout récemment, des subventions ont été accordées à 11 centres pilotes pour dispenser des conseils aux agriculteurs. On peut aussi souligner l’association de compétences Diversiferm qui a pour mission d’accompagner les agriculteurs-transformateurs et les artisans de l’agroalimentaire dans leurs productions de denrées alimentaires artisanales et la commercialisation via des circuits courts.

    Enfin, selon les résultats d’une enquête menée par l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité (APAQ-W) en 2018 au sein de la population belge, il apparaît que l’image des agriculteurs reste positive, qu’ils sont considérés comme des travailleurs courageux faisant bien le travail dans des conditions difficiles.