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La culture du lupin

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 692 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 24/08/2018
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Cet été, des premières rencontres franco-russes sur le lupin se sont tenues en France, avec la volonté d’en faire une culture d’avenir face au soja ou au maïs.

    Les Français espèrent d’ailleurs pouvoir créer une filière comme ils ont pu le faire sur le lin.

    Rustique, riche en protéine, doté d’un cycle de culture court, adaptable à toutes les terres grâce aux nombreuses variétés, le lupin pourrait devenir le nouvel or jaune de l’agriculture.

    Monsieur le Ministre a-t-il suivi ces premières rencontres franco-russes ? Dans l’affirmative qu’en retire-t-il ?

    Des agriculteurs wallons ont-ils déjà fait part d’un intérêt pour cette culture de lupin ?

    A-t-il déjà analysé la possibilité et la plus-value de cultiver du lupin dans les champs wallons ?

    Confirme-t-il les avantages de cette légumineuse mentionnés ci-dessus ?
  • Réponse du 12/09/2018
    • de COLLIN René
    Des recherches sur la phytotechnie et la valorisation du lupin en alimentation animale ont été menées par le Centre wallon de Recherches agronomiques (CRA-W) au cours des années 2002 à 2006. En outre, un programme de recherche sur l’autonomie protéique, réalisé de 2014 à 2016, a notamment permis de comparer différentes variétés de lupin.

    De manière globale, il ressort de ces recherches que le lupin est une excellente matière première pour alimenter les animaux d’élevage, en particulier les bovins, susceptible de remplacer partiellement ou entièrement le tourteau de soja, selon l’intensification du système de production. En alimentation des monogastriques (porcs, volailles), le lupin ne peut généralement être incorporé qu’en faible proportion de la ration. Le décorticage de la graine peut améliorer sa valeur nutritionnelle.

    La difficulté essentielle de la culture du lupin sous nos latitudes réside dans la variabilité des rendements. Cette irrégularité est surtout due à une sensibilité élevée à l’anthracnose, maladie qui se développe en condition humide. Ce qui conduit la majorité des agriculteurs à considérer la culture comme très aléatoire et peu rentable. La rencontre franco-russe, dont il est fait mention dans votre question, souligne l’importance de la sélection de variétés résistantes à l’anthracnose.

    D’autres freins au développement de la culture du lupin sont le manque de produits phytosanitaires autorisés en Wallonie pour la protection du lupin. L’Association pour la Promotion des Protéagineux et des Oléagineux (APPO) obtient sur les essais 2018, des rendements inférieurs à deux tonnes par hectare.

    À l’échelle régionale, quelques agriculteurs cultivent du lupin. Moins de 50 hectares sont cultivés annuellement en Wallonie au cours des dernières années.

    Il existe un réel intérêt à diversifier les cultures produisant des graines riches en protéines, de manière à notamment répondre aux demandes des éleveurs de disposer d’une plus grande autonomie alimentaire en protéines. Dans le cadre du prochain Plan Protéines européen (qui va sortir fin 2018) et de la prochaine Politique agricole commune (2020-2027), il convient de se battre pour pouvoir octroyer outre l’aide couplée aux éleveurs, un soutien aux cultures d’oléoprotéagineux pour diminuer notre dépendance aux importations de soja OGM (Organisme génétiquement modifié).