/

L'état des ponts en Région wallonne

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 1595 (2017-2018) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 29/08/2018
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Il y a peu de temps, nous apprenions l’effondrement du viaduc de Gênes, en Italie, un désastre qui a causé la mort près de 40 personnes selon des informations officielles.

    Ce drame rappelle la fragilité des édifices publics de type pont, viaducs et autres structures permettant de franchir des obstacles routiers. 

    L’importance cruciale de vérifications régulières, d’entretiens fréquents et la nécessité absolue d’assurer des audits approfondis et extrêmement stricts de ces structures, de leur état et de leur entretien sont une fois de plus mises en avant par cette situation épouvantable, aucun budget public ne pouvant être mis en concurrence avec la vie. 

    Cela nous ramène à nous orienter vers l’état de nos ponts en Région wallonne. En effet, la presse critiquait il y a peu la lenteur et l’ampleur des travaux qui ont (eu) lieu un peu partout en Wallonie.

    De plus, il ressort dans un article publié par Sudinfo, le 16 août 2018, que 40 de nos ponts font partie de la catégorie A et nécessitent donc de travaux urgents. Cette catégorie a pour définition : « ouvrages avec défauts très importants, dangereux, à réparer en priorité absolue ».

    Monsieur le Ministre pourrait-il m’indiquer : 

    - le nombre d’édifices de type pont, viaduc ou autres présents sur le territoire de la Région wallonne ;
    - le nombre d’agents, de services ou de sociétés chargés d’en surveiller régulièrement l’état ;
    - le nombre de surveillances et d’audits de ces supports réellement effectués chaque année ;
    - le nombre de rapports transmis à ses services en suite de ces surveillances et audits ;
    - le nombre d’avis rendus par ses services sur base de ces rapports en distinguant le nombre des avis de conformité du nombre des avis de non-conformité ;
    - le nombre de marchés publics attribués en suite de ces avis de non-conformité ;
    - le montant budgétaire affecté à ces travaux par comparaison à celui qu’il devrait être. 

    Je souhaiterai aussi savoir s’il dispose d’un relevé détaillé relatif à l’obsolescence de ces différents édifices et du calendrier de leur entretien ou de leur remplacement en regard de cet échéancier. 

    Enfin, en parallèle des nombreux travaux qui ont (eu) lieu récemment sur nos routes, combien ont (eu) lieu sur ces ponts de catégorie A ?

    Quelles sont les principales caractéristiques pouvant justifier un défaut très important ainsi que la dangerosité de ses ponts ?

    Dispose-t-il de chiffres portant sur le nombre de plaintes déposées par la population ou toute autre personne ayant emprunté ces ponts et ayant subi des dégâts sur son véhicule (en raison de la vétusté du pont) ?
  • Réponse du 14/09/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Sur les infrastructures gérées par la Région wallonne, on dénombre 5 144 ouvrages d’art de types ponts, viaducs, tunnels, passerelles et murs de soutènement. 

    Leur surveillance est réalisée conformément au règlement de gestion des ouvrages d’art qui définit six groupes de santé. Deux types d’inspections (A et B) sont prévues. Les inspections A, dont la périodicité est définie dans le règlement de gestion, sont réalisées par les directions territoriales (sept à la Direction générale des routes et six à la Direction générale des voies hydrauliques) du Service public de Wallonie. Les inspections B, plus spécialisées, sont menées par la direction de l’expertise des ouvrages. Toutes les inspections sont supervisées par la direction des conceptions et des calculs de la Direction générale des routes. Certaines inspections A sont occasionnellement confiées à des bureaux d’études. Ce sont donc plusieurs dizaines de personnes qui sont chargées globalement de l’inspection des ouvrages.

    Chaque année, ce sont près de 900 inspections A et B qui sont réalisées. Chacune d’elles fait l’objet d’un rapport, qui permet de définir des actions visant à remédier aux désordres constatés. Notons qu’il n’est pas exact de parler de conformité ou de non-conformité en ce qui concerne l’expertise d’un ouvrage d’existant. Les inspections vont relever un certain nombre de défauts, qui peuvent être le résultat de problèmes de conception, de réalisation ou de dégradation sous l’action des sollicitations du trafic et de l’environnement. Les actions à entreprendre consistent soit en des opérations d’entretien à mener par le personnel du Service public de Wallonie ou par des entreprises privées via des procédures de marchés publics, soit en des projets de réhabilitation qui vont nécessiter des études spécifiques et la passation de marchés publics pour la réalisation de travaux de plus grande ampleur.

    Du point de vue budgétaire, en reprenant les moyens du Plan Infrastructures 2016-2019 et les moyens complémentaires annuels, l’enveloppe disponible pour permettre l’entretien et la réhabilitation des ouvrages d’art du réseau structurant et non structurant avoisine les 200 millions d’euros.
     
    Ces moyens sont répartis par les spécialistes de l’administration et de la SOFICO qui sélectionnent les ouvrages nécessitant des opérations d’entretien (afin d’éviter un développement de dégradations plus importantes) ou de réhabilitation.

    De très nombreux projets, tant d’entretien que de réhabilitation, sont en cours ou projetés et concernent des travaux d’ampleurs diverses.

    On peut citer les plus représentatifs, pour lesquels des travaux d’un montant supérieur à 1 000 000 d’euros sont à l’étude ou envisagés dans les 12 mois à venir:

    Ponts du réseau des Voies hydrauliques :
    - Pont Route à Gouy lez Piéton ;
    - Pont Notre Dame à Tournai ;
    - Passerelle Piétons à Obourg ;
    - Pont-route d’Hermalle sous Argenteau ;
    - Pont Barrage de Monsin ;
    - Pont Rue Général de Gaulle à Péruwelz ;
    - Passerelle de l’Arche à Tournai.

    Ponts du réseau routier et autoroutier :
    - Viaduc de Somme-Leuze ;
    - Viaduc de Yves-Gomezée ;
    - Pont Collard à Namur ;
    - Pont Capitte à La Louvière ;
    - Pont 142 sur l’Escaut à Froyennes ;
    - Pont du Festu à Leuze-en-Hainaut ;
    - Pont 9 à Braine-L’Alleud ;
    - Viaduc de Huccorgne ;
    - Pont de Fétinne ;
    - Viaduc de Lambermont ;
    - Pont S23 à Wavre ;
    - Optimisation de l'échangeur n°5 Bierges.

    Outre ces importants travaux, ce sont aussi des dizaines de ponts qui vont faire l’objet de travaux de plus petite importance et d’opérations de maintenance.

    La notion d’obsolescence est difficilement applicable en gestion d’ouvrages d’art. En effet, même si une durée de vie est prévue à la conception d’un ouvrage, au terme de celle-ci, l’ouvrage n’est pas nécessairement démoli et remplacé. L’ouvrage peut en effet subir une réhabilitation et voir sa durée de vie prolongée en toute sécurité. De même, il arrive, dans certains cas, que des désordres imprévus imposent de réhabiliter ou de remplacer un ouvrage avant la fin de sa durée de vie initiale.

    Les travaux de réhabilitation sont réalisés sur les ponts d’indice de santé A, mais aussi sur ceux d’autres groupes de santé. En effet, il est souvent pertinent d’intervenir rapidement afin d’éviter qu’un défaut ne prenne de l’ampleur.

    Plus spécifiquement, les ponts actuellement classés en groupe de santé A se répartissent comme suit :
    - Chantiers terminés (16). Le groupe de santé de ces ouvrages doit être réévalué en fonction de l’inspection de contrôle qui dictera leur reclassement.
    - Chantiers en cours (4) ;
    - Chantiers prévus en 2018 (1) ;
    - Dossiers en cours d’étude (8) ;
    - Dossiers à réaliser (10).

    La dangerosité des défauts est évaluée en fonction de leur impact sur la stabilité de l’ouvrage et/ou sur la sécurité des usagers.

    Les plaintes des usagers ayant subi des dégâts sur leur véhicule en passant sur un pont sont très faibles en regard de celles sur le reste du réseau routier.