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La qualité de l'air lors des vagues de chaleur de l'été 2018

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 1598 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 30/08/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Une vague de chaleur est atteinte quand la température dépasse les 25°C pendant cinq jours consécutifs, avec au moins trois jours durant lesquels une température de minimum 30°C est relevée.

    Dans les trois régions du pays des concentrations élevées d’ozone ont été mesurées. Le seuil européen d’information de 180 µg/m3 a d’ailleurs été dépassé dans dix points de mesures en Wallonie.
    Les concentrations horaires maximales ont atteint en Flandre 172 µg/m3 5Walshoutem), en Wallonie 205 µg/m3 (Habay-La-Neuve) et à Bruxelles 146 µg/m3 (Berchem-Sainte-Agathe). Environ onze pourcent de la population belge a été potentiellement exposée.

    Ainsi, il est clair que la Wallonie fait moins bien que les autres régions, pourtant plus peuplées et plus traversées par un nombre important de véhicules.
    Comment Monsieur le Ministre explique-t-il ces différences de performance en matière de qualité de l’air pendant les périodes de chaleur ?
    Combien de fois le seuil européen a-t-il été dépassé ? A quels endroits ?
  • Réponse du 17/09/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    L’ozone troposphérique est un polluant secondaire. Cela signifie qu’il n’est pas émis directement par des sources naturelles ou anthropiques de pollution, mais qu’il se forme via une réaction photochimique complexe impliquant le dioxyde d’azote et l’oxygène de l’atmosphère lorsque le rayonnement solaire est suffisamment intense, c'est-à-dire, généralement entre la fin du printemps et le début de l’automne. En effet, sous l’action du rayonnement ultra-violet, le dioxyde d’azote NO2 est dissocié en monoxyde d’azote NO et en oxygène atomique O, lequel s’associe ensuite à l’oxygène diatomique O2 de l’air pour former de l’ozone O3.

    Le monoxyde d’azote NO intervient à son tour pour réagir avec l’ozone O3 et reformer du dioxyde d’azote NO2. La concentration en ozone reste donc relativement limitée, particulièrement dans les zones de production de NO par le trafic automobile.

    Cependant, les concentrations les plus élevées en O3 sont généralement observées dans les zones rurales. Cela est dû aux émissions de Composés organiques volatils (COVs) par la végétation. Ces COV sont en effet des précurseurs d’ozone. Ils produisent de l’ozone tout en consommant d’ailleurs du monoxyde d’azote NO. La Wallonie ne fait donc « pas moins bien » que les autres Régions. Elle est simplement plus verte.

    Ces deux facteurs, trafic automobile relativement faible et forte densité de végétation, favorisent naturellement les concentrations élevées d’ozone en Wallonie, sans que l’on puisse trouver un quelconque manque de performance.

    Cela se marque particulièrement cette année, très ensoleillée et la plus chaude qu’ait jamais connue la Belgique. En juillet et en août, le seuil d’information (180 µg/m³ en moyenne horaire) a été atteint par l’ensemble des stations fixes du territoire wallon 65 et 159 fois respectivement.

    Le seuil d’alerte (240 µg/m³ en moyenne horaire) n’a quant à lui été atteint nulle part.

    À titre de comparaison, les dépassements du seuil d’information en 2017 n’ont été enregistrés qu’en juin (110 fois), alors qu’en 2016, seul le mois d’août a connu des dépassements du seuil d’information (34 fois).