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L'état des ponts en Wallonie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 1602 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 30/08/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Pendant qu’en Italie, on compte les morts et qu’on essaie de comprendre ce qui s’est passé lors de l’effondrement du viaduc de Morandi à Gênes, la Wallonie s’interroge sur la solidité de ses cinq mille ponts. Quarante sont jugés dangereux et requièrent des travaux urgents !

    En 2010, le Gouvernement wallon a décidé de se doter d’un vrai Plan routes avec une hiérarchisation complète des travaux et un budget afférent (100 millions d’euros par an à l’époque et le triple aujourd’hui).

    Selon Monsieur le Ministre, « les ponts qui posent vraiment problème sont ceux en catégorie A (ouvrages avec défauts importants, dangereux, à réparer en priorité absolue.) Ils étaient encore une quarantaine début de cette année. A l’heure actuelle, 12 ou 13 sont en travaux, il en restera donc une bonne vingtaine pour lesquels les travaux sont prévus en 2019 et 2020 ».
    Dont acte, sauf que l’urgence avait déjà été constatée en 2010 !

    Comment expliquer que sur 40 ponts (dont l’état a été classé parmi les ponts à rénover/réparer d’urgence) il y en a toujours 25 à 28 (les chiffres changent à chaque article de presse) qui n’ont toujours pas été réparé huit ans plus tard ?

    Je veux bien entendre Monsieur le Ministre apaiser les craintes du public, mais il y a des réalités à prendre en considération dans toute communication publique.
  • Réponse du 10/09/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Le règlement de gestion des ouvrages d’art en Wallonie définit six groupes de santé. Chaque pont, au terme d’une inspection périodique, se voit attribuer un groupe et un sous-groupe de santé. Les données sont donc en perpétuelle évolution. En particulier, un pont réparé peut quitter le groupe de santé A alors qu’un autre, dont les dégradations ont évolué, rejoint ce groupe.

    En apparence, le nombre total de ponts en groupe de santé A peut donc sembler constant, mais cela ne traduit pas qu’aucune action n’ait été entreprise sur le terrain, au contraire, car divers ponts quittent le classement en A et d’autres le rejoignent.

    Voilà donc une première raison qui explique l’évolution du nombre de ponts en groupe de santé A.

    Par ailleurs, les ponts actuellement classés en groupe de santé A se répartissent comme suit :
    - chantiers terminés (16). Le groupe de santé de ces ouvrages doit être réévalué en fonction de l’inspection de contrôle qui dictera leur reclassement ;
    - chantiers en cours (4) ;
    - chantiers prévus en 2018 (1) ;
    - dossiers en cours d’étude (8) ;
    - dossiers à réaliser (10).

    Du point de vue budgétaire, en reprenant les moyens du Plan Infrastructures 2016-2019 et les moyens complémentaires annuels, l’enveloppe disponible pour permettre l’entretien et la réhabilitation des ouvrages d’art des réseaux structurant et non structurant avoisine les 200 millions d’euros.

    Il convient de noter que les études de réhabilitation de ponts sont généralement complexes. Elles nécessitent des investigations spécialisées, une étude de stabilité et des différentes solutions de réhabilitation possibles, en tenant compte des impacts sur la mobilité et autres, la rédaction d’un cahier spécial des charges, … Ces études prennent du temps.

    En matière d’ouvrages d’art, tant les études que les chantiers font appel à du personnel spécialisé. Comme l’administration, les entreprises spécialisées en réparation d’ouvrages d’art font face à un déficit de personnel qualifié. Tous les ouvrages ne peuvent donc pas être traités simultanément.

    Voilà une deuxième raison qui explique l’évolution du nombre de ponts en groupe de santé A.