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L'augmentation du nombre de personnes en situation précaire

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 488 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 30/08/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    La fédération des banques alimentaires constate une augmentation impressionnante du nombre de personnes dans le besoin. Plus de 150.000, soit une augmentation de 10% !
    Les banques ont collecté 16.488 tonnes de nourriture en 2017, pour 157.151 personnes dans le besoin. Afin de faire face à cette demande toujours plus importante, elles demandent plus de moyens, plus de capacités de stockage, des congélateurs, du matériel roulant, etc.

    A l’heure actuelle, les colis contiennent plus que les ingrédients de base, tel que le lait, le sucre, le beurre, la farine.
    En effet, on retrouve souvent des pois chiches, mais tout le monde ne sait pas les préparer ! Il faut leur apprendre à cuisiner de façon économique et aussi à utiliser des ingrédients parfois inconnus et des restes.

    Puis-je demander à Madame la Ministre de nous dresser le bilan en ce qui concerne les légumes frais et les viandes ? Les banques ne doivent-elles pas être aidées en ce qui concerne l’extension des capacités de stockage et de matériel roulant (en ce compris la consommation d’électricité et de carburant) ?

    Doit-on se préparer à ce qu’en 2019 et les années suivantes, le nombre de bénéficiaires continue à augmenter ?
    Quelles sont ses observations en la matière ?
  • Réponse du 17/09/2018
    • de GREOLI Alda
    Au cours de ces 30 dernières années, le taux de risque de pauvreté a augmenté en Belgique. En 1985, il concernait 11,53 % de la population. En 2017, 15,9 % de la population en Belgique était considérée comme à risque de pauvreté monétaire.

    Dans le cadre de la politique européenne, trois indicateurs sont utilisés afin de définir la pauvreté :
    * Risque de pauvreté sur la base du revenu
    * Privation matérielle grave
    * Très faible intensité de travail

    Les trois indicateurs combinés forment l'indicateur européen de la pauvreté 'risque de pauvreté ou exclusion sociale'. L’augmentation du nombre de bénéficiaires dépendra de l’évolution de ces 3 indicateurs.

    Concernant la distribution de colis par les banques alimentaires, il s'agit d'une compétence fédérale qui est gérée par le SPP-IS. Néanmoins, on retrouve un certain nombre d'informations relevant de cette politique ci-dessous.

    Par ailleurs, dans le cadre de l’aide alimentaire et de la lutte contre la pauvreté, le Gouvernement wallon a adopté le 14 septembre 2017 un décret visant à pérenniser et soutenir les actions menées par les épiceries sociales et les restaurants sociaux.

    Ces nouvelles dispositions ont été intégrées dans le Code réglementaire wallon de l’action sociale et de la santé (article 38/1 à 38/21) passant ainsi d’un subventionnement facultatif à un système de subventions réglementées.

    Le Gouvernement fixe les conditions d’agrément (articles 38/1 à 38/15) et établit également une classification des restaurants sociaux et épiceries sociales selon des indicateurs socio-économiques, l’horaire d’ouverture hebdomadaire, le nombre de bénéficiaires et le volume d’activités.

    Tout service agréé bénéficie, dans la limite des crédits budgétaires, d’une subvention forfaitaire annuelle. Cette subvention est destinée à couvrir les frais de personnel, les frais de fonctionnement ainsi que les frais de formation ou d’intervision du personnel.

    Bon nombre d’épiceries sociales distribuent également des colis alimentaires et organisent régulièrement des ateliers de cuisine. Le bénéficiaire apprend ainsi à préparer des plats complets et économiques, en fonction des produits qui se trouvent dans ces colis et avec un intérêt pour la lutte contre le gaspillage.

    Certaines plateformes de distribution de dons alimentaires, telles que l’ASBL Vivres ou encore Soreal, reçoivent ponctuellement un soutien via des subventions facultatives régionales.

    En 2015, le Gouvernement wallon, à l'initiative du Ministre Carlo Di Antonio, a adopté le Plan wallon de lutte contre les pertes et gaspillages alimentaires, baptisé Plan « REGAL ». Il comporte 17 actions visant à réduire de 30 % le gaspillage à tous les échelons de la chaîne alimentaire à l’horizon 2025.
    Dans ce cadre, une subvention à LEVEL IT a été octroyée pour le développement d’une solution logistique (plateforme informatique) de récupération des invendus alimentaires adaptée, entre autres, aux besoins logistiques du secteur de l’aide alimentaire.
    La plateforme Foodwe, plus spécifique aux produits agricoles, poursuit aussi son développement grâce à une subvention régionale.
    Le Plan REGAL prévoit également le lancement d’un appel à projets en septembre 2018 pour la réalisation de projets logistiques d’aide alimentaire visant à lutter contre les pertes et gaspillages alimentaires en Wallonie.

    Un premier état des lieux logistique a été réalisé par la Fédération des Services sociaux dans le cadre du projet SPIA (Soutien aux projets d’invendus alimentaires) mais ne concerne que les projets de collaboration logistique (plate-forme) autour de la récupération d’invendus à destination du secteur de l’aide alimentaire. Cette cartographie a débouché sur la rédaction de fiches descriptives pour les 9 plateformes logistiques existantes (ou à venir) en Wallonie. Ce cadastre devrait être complété et poursuivi dans le cadre de la mise en œuvre d’une des actions du Plan REGAL.

    Par ailleurs, en mars 2018, le SPP Intégration sociale a lancé un appel à projets en collaboration avec la Loterie nationale. Celui-ci visait à faciliter l’acheminement des denrées alimentaires vers les personnes démunies tout en luttant contre le gaspillage alimentaire grâce à un soutien aux collectes dans les supermarchés et au stockage des denrées alimentaires. L’appel à projets se déclinait sur deux volets :
    – Un soutien au transport de produits frais par l’achat de camionnettes réfrigérées ou de box frigorifiques
    – Un soutien à la logistique dans les locaux de l’organisation par l’achat de frigo ou congélateurs, par l’achat de petit transpalette et aussi par une possibilité d’aménagement des espaces de stockage et de distribution.

    Chaque Banque Alimentaire s’organise comme une entreprise : elle dispose de services d’approvisionnement, de logistique, de distribution et de services administratifs et financiers pour assurer la coordination et la bonne gestion de ces activités.
    La Fédération belge des banques alimentaires joue, quant à elle, un rôle de coordinateur, d’aide administrative et logistique.

    Le fonctionnement des Banques Alimentaires se décline en trois activités principales.
    * L’approvisionnement (dont les sources principales sont l’industrie agro-alimentaire, la distribution alimentaire, les criées de fruits et légumes) ;
    * Le Fonds européen d'Aide aux plus démunis (FEAD) via le SPP-Intégration sociale ;
    * Les collectes annuelles organisées dans les chaînes de distribution partenaires.

    Depuis 2012, les Banques Alimentaires collectent également d’autres marchandises telles que les produits d’hygiène ou d’entretien.

    Quant au tonnage relatif à l’approvisionnement en fruits et légumes et en viande, on peut observer l’évolution suivante :

    2015 2016 2017
    Fruits et légumes 3.650 3.954 4.163
    Viandes 834 464 520

    Une fois collectées, les denrées sont contrôlées au niveau de leur qualité, étiquetées et stockées par les travailleurs bénévoles au sein de chaque Banque Alimentaire. Les travailleurs bénévoles se chargent ensuite de répartir les vivres disponibles de manière équitable pour chaque association caritative partenaire.

    Les Banques Alimentaires disposent d’entrepôts, de chambres froides, de véhicules réfrigérés et d’équipement de transbordement et de manutention.
    L’achat, la location de locaux, le fonctionnement, la maintenance et la couverture du risque locatif ou d’accident représentent un investissement conséquent couvert essentiellement par des dons, aucun subside n’étant alloué par les pouvoirs publics.
    Les frais de fonctionnement s’élèvent à environ 0,15 euro/kg de vivres distribués.

    Les vivres sont distribués aux associations caritatives partenaires. Ces dernières se chargent de confectionner des colis adaptés aux besoins spécifiques de chaque famille. Les associations caritatives qui possèdent un restaurant social peuvent également utiliser les vivres donnés par la Banque Alimentaire pour cuisiner des repas.

    La Fédération se charge de mettre sur pied, avec des entreprises alimentaires ou non alimentaires, des campagnes visant à récolter des fonds ou des vivres.

    Les Banques Alimentaires refusent la primauté de l'argent; leur démarche s'inscrit dans une volonté de promouvoir une solidarité active et responsable dans le respect total des origines, tendances, langues, philosophies ou ethnies.
    Les Banques Alimentaires n’ont aucune affiliation politique ou commerciale.

    À cet égard, leur fonctionnement est assuré par :
    - les dons de matériel pour l'équipement des Banques Alimentaires
    - la prise en charge des frais d'exploitation par des tiers
    - la participation d’associations