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L'évolution de la filière hydrogène en Wallonie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 353 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 30/08/2018
    • de POULIN Christine
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports
    Le Gouvernement français veut faire de la France un leader mondial de l’hydrogène vert. En Belgique, le groupe Engie évoquait récemment dans la presse ses projets de développement de la mobilité à base d’hydrogène.

    Les citoyens wallons ne le savent peut-être pas assez, mais la Wallonie est active en matière de développement de la filière hydrogène, notamment au travers du cluster Tweed.

    Monsieur le Ministre peut-il nous faire part de l’état des lieux et des avancées des projets soutenus par la Wallonie ?

    A-t-on aujourd’hui dépassé le stade des recherches ?

    Quelle est la maturité du secteur ?
  • Réponse du 24/09/2018
    • de CRUCKE Jean-Luc
    L’honorable membre voudra bien trouver, ci-dessous, certaines informations susceptibles de préciser la situation.

    La Wallonie a développé, ces dernières années, une expertise importante dans les technologies liées à l’hydrogène. Nommons les projets INNOPEM et ses suites HYLIFE et INNOXYPEM, WALLONHY, HYSTACK, INTERESTS ou LOOP-FC qui devraient accroître la compétitivité des équipes de recherche y impliquées dans les divers secteurs technologiques auxquels s’intéressent ces divers projets.

    Il est évident que nous devons aller au-delà des aspects technologiques purs et nous intéresser à leur intégration dans des applications concrètes.

    Dans le Pacte énergétique, approuvé par le Gouvernement wallon le 12 décembre 2017, les technologies dites de « Power-to-X » (P2X), et qui impliquent de facto l’étape de production d’hydrogène, sont perçues comme une des pistes les plus prometteuses pour assurer la flexibilité nécessaire du réseau en regard de l’accroissement des sources renouvelables d’énergie. Ces technologies sont également perçues comme capitales pour l’électrification de secteurs difficilement électrifiables tant au niveau industriel que dans le chauffage et le transport. Le Pacte précise, ainsi « Le power-to-X est utilisable en industrie (par exemple la production de matières premières pour les processus industriels) ; en chaleur (production de gaz de synthèse) et en transport (à base de gaz synthétique, d'hydrogène ou de méthanol) » et que « La politique est suffisamment prospective et flexible pour prendre en considération le potentiel en déploiement du power-to-X. Cette politique sera étroitement couplée à la stratégie de rénovation de l’habitat ».

    Le futur Plan wallon Energie-Climat renforce le rôle primordial que peut remplir l’hydrogène dans la transition énergétique, même si, à ce stade il est encore difficile de s’accorder sur des objectifs chiffrés, en raison notamment de la diversité des applications.

    Les perspectives de développement du P2X dépendent principalement de deux aspects : la maturité technologique et l’évolution du marché de l’énergie (électrique principalement) avec les opportunités qu’il offre (forte dépendance du prix de l’électricité). Les applications requièrent systématiquement un degré élevé d’intégration entre vecteurs énergétiques, ce qui en augmente sensiblement la complexité.

    L’orientation résolument volontaire qu’a pris le Pacte vers les technologies de type P2X a incité le Gouvernement wallon à inscrire dans son Plan d’investissements approuvé le 17 janvier 2018 un large volet de projets de démonstration en Wallonie. Ce déploiement prévoit des investissements à concurrence de 50 millions d’euros et devrait s’étaler de 2019 à 2024. Les projets pilotes concerneront principalement la production d’hydrogène à des fins de transport et en vue de l’injection dans les réseaux de gaz. Si des opportunités économiques se créent, l’usage industriel pourrait également être une piste. Certaines applications comme la cogénération pourraient également être envisagées. Les grands secteurs industriels, fortement dépendants de gaz naturel, pourraient également envisager, à terme, une mutation, mais le coût de l’hydrogène vert reste actuellement trop contraignant pour envisager son usage de manière extensive.

    Les premiers projets de démonstration devraient être initiés en 2019. J’invite l’honorable membre à me revenir d’ici la fin de cette année pour plus de précision.

    Par ailleurs, nous devons également prendre acte de la feuille de route préparée par le cluster Tweed et voir comment, sur cette base, il nous est possible de nous fixer des objectifs à 2030, au-delà des projets pilotes que nous envisageons dans un premier temps.