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Le projet de coopérative de production sucrière

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 561 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 05/09/2018
    • de TROTTA Graziana
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Le 30 août dernier, le Gouvernement wallon a annoncé l'octroi d'une prime à l'investissement de 7.601.516,05 euros au projet agricole de la SCRL "Coopérative des Betteraviers Transformateurs".

    Ce projet, qui a été présenté à Monsieur le Ministre par l'Association des betteraviers wallons en septembre 2017, doit consister en l'implantation à Feluy d'une coopérative de production sucrière capable de traiter environ 1,5 million de tonnes de betteraves par an, et rassemblerait quelque 1 800 planteurs.

    Le Gouvernement a indiqué qu'à côté de la prime à l'investissement, "d'autres subsides pourraient être octroyés par la suite, car l'investissement total devrait s'élever à plus de 300 millions d'euros". En réponse à ma question n°361 du 20 mars dernier, Monsieur le Ministre m'indiquait qu'un dossier avait été introduit auprès de la BEI pour un montant pouvant aller jusque 150 millions d'euros, et que de son côté la SRIW pourrait envisager un investissement en fonds propres, mais qu'elle attendait encore des éléments chiffrés de la part des promoteurs pour se prononcer. Peut-il faire le point sur ces deux éléments ?

    Concrètement, peut-il préciser comment ce projet va bénéficier aux agriculteurs ?

    Quelles sont les retombées estimées ?

    Qu'entend-il par "rémunération juste" à laquelle pourra prétendre l'ensemble des coopérateurs ?

    Sachant qu'environ 80 emplois directs devraient être créés, combien d'emplois indirects (le Gouvernement évoque vaguement "des centaines") sont attendus ?

    En France, les industriels sucriers ont conçu dans les usines des équipements flexibles, capables par exemple de fabriquer alcool et éthanol à la place du sucre ou de déshydrater la pulpe de betterave et de luzerne, prisée en nourriture animale, et ce afin d'assurer leurs arrières en cas notamment de contexte boursier défavorable. L'usine de Feluy présentera-t-elle aussi un tel niveau de flexibilité ?

    Enfin, initialement les porteurs du projet souhaitaient que celui-ci soit empreint d'un objectif de durabilité et d'économie circulaire, et que tous les coproduits soient biométhanisés afin de produire un complément énergétique. Ces objectifs vont-ils se concrétiser et si oui, Monsieur le Ministre peut-il détailler le "process" d'économie circulaire de cette future usine ?
  • Réponse du 21/09/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    La Banque européenne d’investissement a sollicité une étude des différents aspects du dossier préalablement à l’analyse du dossier. Ce travail, réalisé par un consultant externe, est en cours. L’intervention de la BEI, qui est centrale dans le bouclage financier du projet tel qu’il est envisagé à ce jour, conditionne de facto une éventuelle intervention des autres partenaires financiers, banques et SRIW. Ceux-ci sont actuellement dans l’attente de la décision de la BEI.

    L’ambition de la coopérative est d’offrir aux planteurs coopérateurs une rémunération plus élevée que celle proposée par les industriels sucriers, et ce, malgré les conditions de marché difficiles depuis l’abandon des quotas sucriers européens intervenu en octobre 2017. Les hypothèses de base qui doivent permettre d’y parvenir sont : le modèle de coopérative, une installation à la pointe en termes de productivité, la valorisation des coproduits, les qualités agronomiques de la Wallonie pour la culture de la betterave sucrière et sa position stratégique pour fournir l’industrie agroalimentaire européenne tout en étant proche du port d’Anvers pour la grande exportation.

    Le potentiel de création d’emplois directs est de 86 équivalents temps plein. Il s’agit de la condition d’emplois associée à la prime à l’investissement décidée par le Gouvernement wallon le 30 août 2018. En termes d’emplois indirects, la coopérative estime que 200 à 300 emplois seraient ainsi soutenus ou créés au sein de la filière sucre wallonne. Je rappelle également que 1.800 planteurs auraient marqué leur intention d’adhérer à ce modèle.

    Enfin, je confirme que l’usine sera équipée d’une unité de biométhanisation.