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La stigmatisation de la prostitution

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 1 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 10/09/2018
    • de LAMBELIN Anne
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Le 21 juin, j'interrogeais Madame la Ministre en question écrite, sur le décret wallon du 27 mars 2014 créant des services d’aide et de soins aux personnes prostituées qui vise à instaurer une politique de protection des personnes prostituées, d’amélioration de leurs conditions de vie et de sécurité et de lutte contre la stigmatisation.

    Le 12 juillet, elle répondait à mes diverses questions notamment quant au budget et quant au nombre de demandes d’agréments qui lui ont été adressées. Néanmoins, la question de la stigmatisation de la prostitution et des mesures mises en place dans ce cadre reste en suspens.

    À la même date, elle m’écrivait le paragraphe suivant : « toutes les entités fédérées et fédérales sont impliquées dans le Plan d’action national (PAN) de lutte contre les violences 2015-2019. Les Plans de lutte contre les violences faites aux femmes, déployés aux niveaux fédéral et intra-francophone, considèrent désormais la prostitution comme une forme de violence. La lutte contre le sexisme et les stéréotypes est un autre axe fort de ces nouveaux plans qui insistent sur le continuum des violences ».

    Si la prostitution est considérée comme une forme de violence dans le PAN, que pense-t-elle de la prostitution librement choisie ?

    Quelles mesures la Wallonie a-t-elle ou compte-t-elle mettre en place pour lutter contre les stéréotypes liés à la prostitution ?
  • Réponse du 02/10/2018
    • de GREOLI Alda
    Comme je le signalais à l’honorable membre précédemment, déstigmatiser la prostitution fait partie des objectifs assignés aux services agréés puisqu’ils ont une mission d’accompagnement de leurs usagers et usagères vers l’insertion sociale et/ou socioprofessionnelle, mais visent également à l’estime de soi.

    L’ASBL Espace P a ainsi réalisé une exposition sur la prostitution qui a été exposée à Namur et en Province de Luxembourg.
    Un reportage sur la prostitution de rue a montré le travail réalisé par une équipe de l’ASBL Icar.

    En ce qui concerne le Plan d’action national (PAN) de lutte contre les violences, rédigé par l’ensemble des niveaux de pouvoir, notamment avec ma collègue, Isabelle Simonis, Ministre des Droits des femmes à la Fédération Wallonie-Bruxelles, comme l’honorable membre le rappelle, il considère désormais la prostitution comme une violence, dans l’esprit de la Convention d’Istanbul, soit la Convention du Conseil de l’Europe pour la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, ratifiée par la Belgique en 2016.

    Le PAN n’établit pas explicitement de distinction en matière de prostitution, mais il existe un autre texte international que la Belgique a ratifié voici plus longtemps, en 1965, et qui est plus explicite à ce sujet : la Convention de New York vise la répression de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui. C’est effectivement, à mon sens, contre cette dernière qu’il convient d’unir nos efforts, comme le suggère le PAN.