Le modèle "Tubbe" et les maisons de repos
- Session : 2018-2019
- Année : 2018
- N° : 2 (2018-2019) 1
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Question écrite du 10/09/2018
- de LAMBELIN Anne
- à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
Dans ce contexte, le modèle suédois « Tubbe » tente d’améliorer le bien-être des résidents, en les intégrant au mieux à la vie de la structure, en les rendant actifs dans la prise de décision et la gestion, et en favorisant l’écoute des besoins individuels par le personnel. En Wallonie, le centre Sainte-Barbe a été choisi par la Fondation Roi Baudouin pour faire partie des six sites pilotes belges à mettre en œuvre cette stratégie d’action. L’objectif principal du centre est d’amener le résident à se sentir et à vivre comme à la maison.
Je soutiens ce type d’initiatives qui renforcent, selon moi, l’autonomie et la capacité d’agir des résidents, dont les marges de manœuvre sont souvent limitées par la vie institutionnelle. Il est pourtant grand temps que les maisons de repos deviennent de réelles maisons de vie.
En 2016, le prédécesseur de Madame la Ministre énonçait la possibilité de revenir sur ce modèle suédois dans sa note d’orientation de la réforme du secteur qu’il préparait alors. La note-cadre, ainsi qu’un avant-projet de décret portant la réforme du secteur des aînés, fait à ce jour, toujours l’objet de discussions au sein du Gouvernement.
L’esprit de ce modèle suédois se retrouve-t-il dans la note ou l’avant-projet du décret portant la réforme du secteur ?
Madame la Ministre soutient-elle, elle-même, ce type d’initiative ?
A-t-elle des retours des sites pilotes wallons ayant mis en œuvre le modèle « Tubbe » ?
D’autres maisons de repos wallonnes ont-elles appliqué ce modèle ?
Réponse du 02/10/2018
- de GREOLI Alda
Pour rappel, Tubbemodellen est un modèle d'organisation et de gestion, appliqué dans une maison de repos et de soins située dans une commune rurale de l'ouest de la Suède. La Fondation a, dans le cadre de ce projet, organisé deux voyages dans cette commune, au mois de mars et octobre 2016, auxquelles la chargée de projets à la mise en place de la démarche d’amélioration continue au sein des maisons de repos au sein de la Direction des aînés de l’AViQ, a participé.
Quant à la traduction de l’esprit de ce modèle suédois dans la note-cadre ou l’avant-projet du décret portant la réforme du secteur, il est pour moi essentiel d’apporter quelques nuances. Il est évident que l’objectif n’est pas de réaliser un copier-coller du modèle suédois au sein de nos structures, mais bien d’amorcer un changement de paradigme relatif à l’accompagnement des aînés dans les établissements pour aînés avec en clé de voûte l’autodétermination de ces derniers. Il conviendrait dès lors de ne plus parler de « modèle », mais plutôt d’une démarche structurée, participative et collective visant à donner (voire rendre) au résident sa place d’acteur dans la vie de la maison de repos. Il existe par exemple des groupes de travail thématiques : les membres du personnel ainsi que les résidents sont invités à siéger au sein de ces groupes de travail où les activités sont réglées. De plus, les résidents sont impliqués (de manière limitée) dans les activités et tâches quotidiennes et dans les décisions prises et relatives à l’organisation de l’établissement ayant un impact direct sur leur bien-être.
Une de mes actions dans la réforme du secteur tel qu’envisagé est de modifier certaines normes, et ce, afin de viser une meilleure qualité de vie au sein des établissements. Ma volonté est que les maisons de repos s’engagent dans une réelle démarche qualité où le résident est au centre des actions entreprises. Les établissements devront mettre en place une démarche d’amélioration continue formalisée de leurs pratiques et développer des processus et des outils d’évaluation. Cette démarche devra répondre aux besoins des résidents pour leur assurer un bien-être optimal et soutenir leur autonomie.
Le projet porté par la Fondation Roi Baudoin sera bientôt finalisé. Le bilan sera dressé endéans la fin de cette année 2018 et selon les premières analyses, les résultats sont très prometteurs : sentiment de mieux-être chez les résidents, mais également les membres du personnel, fait objectivé par une diminution du taux d’absentéisme chez ces derniers. Cette démarche participative inspirée du modèle Tubbe doit continuer à s’implanter dans d’autres établissements, c’est une évidence. Le comment est en réflexion.
À ce jour, la Fondation a proposé un coaching pour la mise en place de cette démarche à trois établissements wallons. Il me revient que d’autres établissements ont volontairement et sur fonds propres fait appel au même type de coaching pour pouvoir être accompagnés. Je ne peux cependant informer l’honorable membre de manière précise sur le nombre d’établissements suivis, car l’initiative étant personnelle, l’information ne doit pas être transmise de manière formalisée à la Direction des Aînés de l’AViQ.