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La chauve-souris et la lutte contre les insectes nuisibles

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 3 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 10/09/2018
    • de POULIN Christine
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Plusieurs communes françaises entendent réduire le nombre de certains insectes nuisibles de façon écologique tout en favorisant la biodiversité en facilitant la réintroduction de leurs prédateurs : chauves-souris et hirondelles notamment, ceci grâce à l’installation de gîtes et nichoirs.

    On sait la Wallonie active en matière de protection des hirondelles, entre autres via l’action Cap’Hirondelles et l’installation de nichoirs est une mesure plébiscitée.

    En ce qui concerne la chauve-souris, interpellé il y a quelques mois sur la dangerosité des façades en verre dans le cadre de leur préservation, Monsieur le Ministre a pu rappeler plusieurs mesures prises pour enrayer le déclin de leurs effectifs.

    Ceci étant, que pense-t-il de cette utilisation précise des chauves-souris pour lutter contre les nuisibles tels la chenille processionnaire ou la pyrale du buis ? Ne serait-il pas intéressant de tester l’installation de gîtes à chauves-souris à l’instar de ce qui peut être mis en œuvre pour les hirondelles dans ce cadre de la lutte contre les nuisibles ?
  • Réponse du 04/10/2018
    • de COLLIN René
    Les chauves-souris rendent des services écosystémiques reconnus, très précieux aux activités agricoles et forestières notamment. Effectivement, en France, des études ont prouvé le rôle des chauves-souris dans la régulation des stades adultes des processionnaires du pin, mais aussi des ravageurs de pommiers et de la vigne.

    Il est très probable que les chauves-souris - par l’opportunisme de leur régime alimentaire - contribuent aussi à réguler les populations adultes de la pyrale du buis, papillon arrivé en Wallonie il y a une dizaine d’années et dont les chenilles ravagent cet arbuste.

    Les chauves-souris étant des prédateurs assidus d’insectes, il est clair qu’elles peuvent jouer un rôle significatif dans la régulation des insectes et ce, d’autant plus qu’elles sont nombreuses. Toute mesure visant à les préserver et à favoriser leur redéploiement ne peut être qu’encouragée.

    De nombreuses mesures ont déjà été prises en ce sens : la protection des gîtes d’hiver par la protection des cavités souterraines d’intérêt scientifique (90 sites), la protection des gîtes d’été via notamment l’opération combles et clochers (989 bâtiments aménagés), le maintien des gîtes naturels en forêt (préservation des arbres à cavités, des arbres âgés), et cetera.

    Des actions portent également sur une amélioration générale de l’environnement de manière à augmenter la qualité de leurs terrains de chasse (protection et développement des haies, mesures agri-environnementales ciblées, diminution de l’utilisation des antiparasitaires,…).

    La sensibilisation du public à la tolérance de leur présence dans les toitures et la pose de nichoirs sont des mesures complémentaires significatives en termes de préservation de ces espèces.