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Le "jobs deal" et les métiers en pénurie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 2 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 11/09/2018
    • de DUFRANE Anthony
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    J’ai dernièrement appris, que la suédoise avait de nouvelles ambitions en matière d’emploi, appelé le « jobs deal », celui-ci viserait 20 mesures en faveur de la remise à l’emploi. Deux de ces mesures importantes m’interpellent, à savoir la dégressivité plus rapide des allocations de chômage et la formation pour les métiers en pénurie.

    L’allocation de chômage serait plus élevée durant les premiers mois, ce qui est déjà le cas aujourd’hui, par contre elle diminuerait plus rapidement vers le minimum forfaitaire.

    Apparemment, l’objectif serait d’activer les chercheurs d’emplois à effectuer plus de recherches, toutefois, il me semble que cela ne leur permettrait pas d’y trouver plus de satisfaction.

    Chaque situation ne devrait-elle pas être analysée en tenant compte aussi de la responsabilité de la société à la fois en ce qui concerne la perte de travail (comme Caterpillar ou Carrefour), la persistance du chômage ou du peu de chance de trouver un nouvel emploi rapidement selon son niveau d’études ?

    Certes la formation des métiers en pénurie pourrait harmoniser les différents services d’aides à la recherche d’emploi, mais quelles seront les démarches à entreprendre afin de postuler à ces formations et à « choisir » celle qui pourrait correspondre aux personnes non qualifiées ?

    Un cadastre de ces métiers en pénurie sera-t-il dressé et à quelle fréquence sera-t-il mis à jour ?

    Monsieur le Ministre peut-il assurer que les cycles de formation « métiers en pénurie » seront disponibles en suffisance pour tous les demandeurs d’emploi.

    Comment cette réforme fédérale sera transposée au niveau régional ?
  • Réponse du 01/10/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    La lutte contre les pénuries est de la responsabilité de tous les acteurs : politiques, opérateurs de formation et d’insertion, demandeurs d’emploi et bien entendu aussi, celle des entreprises.

    Par ailleurs, il n’y a pas une solution unique pour résoudre le gap entre l’offre et la demande de compétences : l’activation est un des leviers, mais il n’est pas le seul. Ainsi, la formation en est un autre, essentiel à mes yeux, raison pour laquelle j’ai instauré des mesures concrètes : Incitant +, action coup de poing pénuries et réforme du PFI.

    Quant à l’analyse de la situation du demandeur d’emploi, c’est le rôle du FOREm et plus particulièrement celui du conseiller référent de la réaliser et d’identifier les pistes d’actions les plus pertinentes en conséquence. J’insiste également sur l’importance de partir du marché de l’emploi pour orienter au mieux le demandeur d’emploi. En effet, l’objectif c’est l’insertion à l’emploi, il est donc essentiel de tenir compte des demandes du marché. C’est pour cette raison que j’estime essentiel d’orienter davantage les demandeurs d’emploi vers les métiers en pénurie. Actuellement, il en existe 88 en Wallonie et près du double en Flandre. Chacun devrait pouvoir y trouver une orientation qui lui convient, qu’il soit qualifié ou pas. En effet, certains métiers nécessitent effectivement des compétences importantes : infirmier, comptable, analyste business, etc., mais d’autres métiers sont plus accessibles : bétonneur, magasinier, opérateur de production, chauffeur, etc.

    Une liste des métiers en pénurie et critiques est publiée annuellement dans chacune des Régions. Elles peuvent être consultées sur le site de chacun des SPE.

    Concernant les cycles de formation suffisants, actuellement le FOREm se veut rassurant quant à sa capacité à assurer les formations nécessaires menant aux métiers en pénurie et critiques. L’IFAPME propose également des formations à ces métiers, tout comme les Centres de compétence.

    Enfin, concernant l’articulation entre Régions et Fédéral, des groupes de travail rassemblant les parties prenantes vont se réunir prochainement afin de concrétiser les mesures annoncées dans le cadre du Jobs Deal.