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L’état des eaux de la Dendre orientale

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 17 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 14/09/2018
    • de DENIS Jean-Pierre
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Durant le mois d'août, plusieurs riverains de Cambron-Casteau ont observé des cas d’eutrophisation dans la Dendre orientale. Selon nos informations, une enquête a été ouverte par la police de l’environnement afin de faire la lumière sur les causes de ce problème. Certaines de ces causes potentielles peuvent cependant être avancées. Déjà en 2016, Inter-Environnement Wallonie pointait dans un rapport informel écrit en concertation avec le parc Pairi Daïza, l’insuffisance des installations d’épuration d’eau. Ce rapport indiquait ainsi une capacité de traitement de 25 000 EQH (équivalent-habitant) en période de pic, rien que pour la production d’eaux usées du parc.

    Entre-temps, des travaux ont été entrepris à la fois par le parc et par l’intercommunale en charge, Ipalle.

    Toutefois, avec les informations dont nous avons à notre connaissance, les infrastructures publiques et privées, actuelles ou en construction, pour un total environnant les 5 000 EQH, semblent bien insuffisantes pour rencontrer les effluents grandissants du parc. Pour autant, la capacité de la station d’épuration active à l’heure actuelle sur le territoire brugelettois rencontre, à peu de chose près, les besoins de la Commune, avec 3 450 EQH pour 3 500 habitants.

    Monsieur le Ministre peut-il nous dresser un état des lieux des infrastructures d’épuration et des besoins dans la région ?

    Quelles mesures de la pollution de la Dendre ont-elles été réalisées à ce jour ?

    Quels résultats et quelles actions ont été pris si nécessaires ?

    Quelle est la capacité d'épuration nécessaire selon les normes en vigueur pour épurer en fonction des charges polluantes du parc tant présentes (5 000 animaux, des pointes de 30 à 35 000 visiteurs en saison) que futures (hôtels pour 2 000 lits, 1 million de visiteurs de plus) ?
  • Réponse du 03/10/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    La Dendre orientale fait partie de la masse d’eau DE02R dont l’objectif d’atteinte du bon état a été fixé pour 2027.

    Cette masse d’eau DE02R fait l’objet d’une attention particulière depuis de longues années. Des investissements en tête de bassins versants ont déjà été effectués, que ce soit sur la partie « ouest », avec les stations d’épuration de Beloeil et Chièvres, que sur la partie « est » avec les stations d’épuration de Jurbise et de Herchies.

    Les travaux d’assainissement de l’agglomération de Brugelette (capacité de la station d’épuration de 3 450 équivalents-habitants EH) et de Thoricourt (150 EH) sont en train de se terminer. Il reste à réaliser des collecteurs d’eaux usées et des stations de pompage devant permettre le transfert des eaux usées vers les stations d’épurations. Ces travaux sont chiffrés à un budget cumulé de l’ordre de 8 600 000 euros.

    Par ailleurs, la SPGE a repris dans son programme d’investissement 2017-2021 la construction des stations d’épuration de Gages (250 EH), Erbaut (250 EH) et Lombise (450 EH) pour un investissement complémentaire de plus de 3 millions d’euros.

    Concernant le parc Pairi Daïza, l’établissement dispose de quatre stations d’épuration individuelle avec au total une capacité d’épuration interne de 1 270 équivalents-habitants (EH).

    Il convient à ce propos de préciser que le chiffre de 25 000 EH cité dans la question ne correspond pas à la charge polluante, mais plutôt à un nombre de visiteurs journaliers. De plus, les effluents émanant des animaux ne sont pas à considérer dans les évaluations, étant donné leur mode de collecte et de traitement distinct des effluents domestiques.

    Ainsi, une fréquentation de 35 000 personnes correspond à une charge de 1 166 EH (un visiteur = 1/30 EH). La capacité mise en place de 1 270 EH est donc suffisante actuellement.

    Concernant la gestion des effluents d’élevage, les permis en vigueur imposent au parc Pairi Daïza de faire évacuer, de manière hebdomadaire, les fosses septiques, sans rejet et donc impact sur la Dendre orientale.

    Depuis 2016, des contacts permanents ont lieu avec le Département de l’environnement et de l’eau du Service public de Wallonie (SPW) et l’intercommunale IPALLE pour appréhender la gestion des eaux du parc au regard de son développement. L’établissement a cartographié ses différents rejets et a envisagé des solutions adéquates. Le site est en développement continu et les activés devraient s’étendre dans le futur de manière importante, au-delà des hypothèses définies antérieurement. Des réunions de travail sont actuellement en cours entre les représentants du Parc et de l’intercommunale IPALLE, en vue d’en évaluer l’impact, tant sur le plan technique que sur le plan financier. À l’avenir le traitement des eaux usées devrait être assuré tant par des stations d’épuration mises en place au sein de l’établissement que par une reprise d’eaux usées dans la future station de Brugelette (projet « Wilderness » en cours de construction intégrant, pour la première fois, une fonction hôtelière au sein du parc).

    Le Département de la police (DPC) et des contrôles du SPW suit également la situation de l’épuration des eaux au niveau du parc.

    Le 16 août dernier, le DPC s’est rendu à Cambron-Casteau suite à un signalement d’une mortalité de poissons sur la Dendre en aval du parc Pairi Daiza. Il s’agissait en fait d’un phénomène ponctuel à mettre en lien avec les conditions climatiques du moment. La température élevée de l’eau, le faible débit de lea endre à cette période, la faible teneur en oxygène dissous ont sans doute provoqué la mort des poissons.

    Le 13 septembre dernier, lors d’une visite du parc Pairi Daiza dans le cadre d’une plainte relative à un épisode de pollution sur la Dendre, sur base des constats posés à cette occasion, le DPC n’a relevé aucune infraction en matière de rejet d’eaux usées.