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Les difficultés rencontrées par la mise en circulation des bus hybrides

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 39 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 18/09/2018
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Depuis plusieurs mois, des bus hybrides sont en fonction en Wallonie. Pourtant, tant à Charleroi qu’à Namur, des mêmes dysfonctionnements ont été constatés : difficultés de rechargement, manque de stations de rechargement, stations en panne, rechargement des bus via des générateurs fonctionnant au diesel.

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur les difficultés rencontrées pour faire rouler les bus hybrides ?

    Combien sont actuellement en fonction en Wallonie ?

    Combien de stations sont-elles opérationnelles ?

    Le verdissement de la flotte des TEC est un élément important au niveau des émissions de gaz à effets de serre, mais également de la qualité de l’air dans nos villes. S’il est évident que le verdissement d’une flotte de milliers de véhicules ne se fait pas en un claquement de doigts, il n’en demeure pas moins qu’acheter des bus hybrides pour les faire rouler quasi exclusivement au diesel est ridicule à tous points de vue.

    Quand aurons-nous un maillage plus complet des stations de rechargement ?

    Quels sont ses objectifs chiffrés à atteindre avant la fin de l’année en la matière ?

    Quel est le gain environnemental de la mise en service de bus hybrides ?
  • Réponse du 09/10/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Les pannes qui ont été observées sur les véhicules en service à Namur et à Charleroi sont de deux types :
    * Un comportement anormal du système de climatisation par forte chaleur : dans le cadre de l’utilisation de ces véhicules, il avait été décidé de traverser la corbeille namuroise en mode électrique. Lorsque les batteries sont vides, l’air conditionné ne fonctionne plus et toute l’énergie est utilisée pour la traction. Ce problème a été résolu rapidement en s’assurant que la zone zéro émission n’était demandée que si le véhicule avait eu la possibilité de recharger ses batteries. Plus aucun bus n’est actuellement immobilisé pour cette raison.
    * Une autre panne a touché un composant de gestion des batteries : le constructeur a identifié rapidement le composant concerné, mais des analyses plus poussées ont dû être mises en œuvre afin de déterminer le mode de défaillance.  Tous les essais réalisés sur le composant démontraient qu’il fonctionnait correctement, tandis que son fonctionnement sur le véhicule entraînait des pannes. Une première action corrective temporaire a été prise par le fournisseur afin de remettre les véhicules en service. L’action corrective permanente est en cours de validation afin de s’assurer de sa pérennité. 10 % des bus sont encore immobilisés actuellement pour ce problème spécifique lié à la technologie.

    À l’échelle de la Wallonie, le Groupe TEC a acquis 309 bus hybrides, en service ou en cours de livraison et répartis comme suit :
    – 101 bus hybrides rechargeables en ligne,
    – 208 bus hybrides classiques.

    Les bus hybrides rechargeables en ligne nécessitent des infrastructures sur le terrain :
    – pour la région de Namur, 9 pantographes sont prévus : 4 sont déjà en exploitation (Jambes Amée, Erpent, Saint Marc & Belgrade), 2 le seront en novembre (Salzinnes & Flawinne), 2 sont en attente de permis d’urbanisme (Jambes Petit-Ry & Beez), et l’acquisition des terrains est en cours pour le dernier (Beauvallon – Saint Servais).
    – pour la région de Charleroi,  6 pantographes sont prévus: 2 sont déjà en exploitation (Charleroi Sud et Chatelet), 2 le seront en septembre (Jumet) et novembre (Gosselies), et l’implantation des 2 derniers (à Montignies sur Sambre et Montignies le Tilleul) est en cours de définition avec la ville de Charleroi et le fonctionnaire délégué.

    La performance des véhicules est directement liée à la disponibilité des infrastructures. Les mesures constatées actuellement sont donc temporaires.

    Sur la ligne A du TEC Namur-Luxembourg (Erpent-Belgrade), le véhicule est chargé électriquement aux deux terminus. Des essais réalisés le 29 août 2017 ont montré que le véhicule pouvait atteindre les 4 litres aux 100 kilomètres ainsi qu’une distance de 9,2 kilomètres en électrique. La réduction des gaz polluants est proportionnelle à la consommation de carburant et sera, lorsque le projet sera terminé, de l’ordre de 70 %. Cette réduction est concentrée en zone urbaine où l’on peut atteindre le « zéro émission ». La situation de Charleroi est comparable à celle de Namur.

    En résumé, même en situation transitoire, les bus hybrides consomment et donc polluent 30 % en moins que des bus diesel.

    Le TEC Liège-Verviers n’est pas concerné par l’installation d’infrastructures étant donné que ses véhicules hybrides ne doivent pas être rechargés. Concernant les véhicules Solaris, la consommation constatée est supérieure à celle annoncée par le constructeur, mais elle est déjà inférieure de 14 % à celle de véhicules diesel récents utilisés sur le réseau. Les véhicules étant actuellement exploités sur des lignes très exigeantes et certains paramètres devant encore être ajustés, ce bilan s’améliorera au fil des prochains mois.

    La consommation annoncée par le constructeur est calculée et mesurée dans des conditions de test normalisées. Il s’agit du protocole d’essai « SORT ».  Comme pour les véhicules particuliers, les auxiliaires non pris en compte dans ces essais viennent diminuer la performance annoncée sur le papier. Cet écart est plus marqué sur les véhicules fonctionnant avec un moteur électrique du fait qu’ils consomment moins d’énergie pour la traction.