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Les critiques de l'institut Vias à l'égard de la procédure accélérée du permis de conduire

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 40 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 18/09/2018
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Alors que les différentes Régions mettent en place la réforme de leur permis de conduire, Vias a relevé les avantages et inconvénients des nouvelles procédures. L’un des principaux soucis se situe au niveau de l’introduction en Wallonie et à Bruxelles d’un permis accéléré via 30 heures dans une auto-école.

    Vias estime, études à l'appui, que l’on a besoin d’une plus longue période d’entraînement avant de décrocher le permis définitif.

    Vias propose que cette formule soit maintenue, mais uniquement disponible pour les personnes âgées de plus de 25 ans, davantage conscientes des risques.

    Que pense Monsieur le Ministre de cette analyse ?

    A-t-il des éléments à opposer à ceux de Vias ?
  • Réponse du 09/10/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    L’institut VIAS qui n’a plus guère de compétences en matière de sécurité routière suite à la sixième réforme de l’État et qui n’a quasiment aucune expérience en matière de formation à la conduite se permet de juger et décerner des bons points et de mauvais points selon une grille d’évaluation subjective bien peu scientifique.

    Sur quelle base l’institut VIAS estime-t-il que la formation d’accès direct c’est-à-dire une formation exclusivement en auto-école sans permis provisoire est une formation moins « bonne » qu’une autre formation ? Sur des résultats ?
    Cette filière de formation vient d’être créée en ce 1er juillet ! Il y a à peine 2 mois et demi. VIAS ne dispose d’aucune donnée chiffrée.

    Ce n’est malheureusement pas leur première communication approximative. Ces approximations et cette attitude de donneur de leçon deviennent un peu irritantes.

    Tout d’abord, rappelons que la réforme de la formation a fait l’objet d’une concertation avec tous les acteurs, d’un examen du Conseil supérieur de la Sécurité routière, de travaux en cette commission parlementaire des Travaux publics et naturellement de groupes de travail entre l’Administration et de nombreux acteurs de terrain ainsi qu’une analyse internationale du sujet de la formation à la conduite.

    La réforme de la formation à la conduite élargit les possibilités de formations. Selon la personne, la formation sera bien différente et plus ou moins longue.
    Par exemple, au début de la formation, la plupart des candidats n’ont aucune expérience, mais certaines personnes bénéficient d’une expérience antérieure telle que la conduite d’un cyclomoteur, d’une moto ou d’un tracteur agricole.

    Pour assurer une formation complète à la conduite, il est nécessaire de varier les contextes de circulation : ville, campagne, autoroute, carrefours, circulation dense, sens unique, fortes pentes, présence d’usagers vulnérables, etc.
    Il ne s’agit pas de se limiter aux manœuvres et de se contenter de l’apparente maîtrise du véhicule, ni de s’arrêter à un nombre d’heures. Le nombre de kilomètres parcourus est aussi un indicateur de la préparation.

    L’enquête du GOCA est claire :
    – les candidats qui ont conduit moins de 500 km avant de présenter à l’examen pratique ont un taux de réussite inférieur à 50 %,
    – les candidats qui conduisent plus de 1000 km avant de présenter à l’examen pratique ont un taux de réussite légèrement supérieur à 56 % soit 6 % de réussite en plus.

    Je reviens précisément à la filière rapide 30 h : elle est donnée par des professionnels et permet d’atteindre largement plus de 1000 km, avec une bonne chance de réussir l’examen pratique.

    Je rappelle également qu’elle a été créée pour répondre aux besoins de candidats qui devraient avoir le permis pour obtenir un emploi.

    La condition d’un âge minimum de 25 ans pour accéder à cette filière a été évoquée lors de la préparation de la réforme, mais ne se justifie pas par des raisons objectives et par ailleurs, réduit l’intérêt recherché de favoriser l’accès à un emploi.