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Les conséquences économiques du Brexit sur la Wallonie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 7 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 18/09/2018
    • de LAMBELIN Anne
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Le Royaume-Uni quittera l’Union européenne (UE) en mars 2019 et les discussions sur le futur des relations entre les deux entités semblent s’enliser et se diriger vers le « No Deal ». Après le rejet de la double piste du gouvernement britannique par l’UE, celle de la facilitation maximale et du partenariat douanier, la sortie du Royaume-Uni de l’espace européen se ferait alors sans accord. Dans le cas de ce scénario, le Royaume-Uni devra alors appliquer les règles de l’OMC, c’est-à-dire la mise en place de barrières douanières et tarifaires.

    L’UE serait, cependant, prête à proposer un partenariat inédit appuyé sur quatre piliers : commerce, accord de libre-échange, accords spécifiques dans des domaines d’intérêt général, et politique étrangère et sécurité extérieure.

    La présence ou non d’un accord influencera le déploiement des entreprises wallonnes sur le marché britannique. Il est primordial de suivre le dossier et de réfléchir aux conséquences de chaque situation future.

    Le 23 mai dernier, j’interrogeais le Ministre-Président qui m’a répondu suivre la ligne tenue par le fédéral et l’UE et que les services de l’AWEx informaient les entreprises wallonnes, tout en continuant à participer aux groupes de travail sur le Brexit, le Fédéral et celui spécifique au conseil wallon de l’industrie.

    Le 5 juin dernier, l’AWEx organisait un séminaire lors des « Wallonia export days » à Louvain-La-Neuve avec pour but d’aborder les questions des formalités douanières, des autorisations utiles et la préparation au Brexit.

    Quelles seraient les possibles conséquences d’un « No deal » sur l’économie et les entreprises wallonnes ?

    Monsieur le Ministre craint-il un tel scénario ?

    Quand sont prévues les prochaines réunions des groupes de travail sur le Brexit ?

    Qu’en attend-il ?

    Qu’est-il ressorti du séminaire organisé lors des « Wallonia export days » ?
  • Réponse du 01/10/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    Le service « Évaluation et Stratégie » de l’AWEx s’est penché sur l’estimation de l’impact du BREXIT en cas de « no deal » ; scénario selon lequel le Royaume-Uni n’aurait plus automatiquement accès au marché intérieur européen et où les relations commerciales entre le Royaume-Uni et l’UE s’effectueraient selon les règles de l’Organisation mondiale du commerce.

    Dans ce scénario, les marchandises importées dans l’UE depuis le Royaume-Uni seraient soumises à des droits d’importation (qui constituent des recettes pour les États) et en contrepartie le Royaume-Uni introduirait des droits d’importation sur les marchandises en provenance de l’UE (recettes pour le R.U). Par souci de facilité, on a considéré l’hypothèse dans laquelle l’UE appliquerait les droits d’importation actuellement en vigueur pour les pays tiers et que le Royaume-Uni ferait de même.

    Pour les exportations wallonnes de marchandises vers le Royaume-Uni : le montant total que les importateurs britanniques auraient en théorie dû payer en 2017 si le Royaume-Uni avait appliqué des droits d’importation sur les produits importés depuis la Wallonie est de 77,9 millions d’euros. Cela correspond à 2,9 % du total des exportations wallonnes vers le Royaume-Uni.

    Pour les importations wallonnes de marchandises depuis le Royaume-Uni : le montant total que les importateurs wallons auraient en théorie dû payer en 2017 si des droits d’importation avaient été prélevés sur les marchandises provenant du Royaume-Uni est de 37,7 millions d’euros. Cela correspond à 3,1 % du total des importations wallonnes en provenance du Royaume-Uni en 2017.

    Il faut noter que, quel que soit le résultat des négociations, accord ou non, étant donné la décision unilatérale du Royaume-Uni de quitter l’UE, il deviendra un pays tiers qu’il faudra aborder en tant que tel. Les relations commerciales entre le RU et la Wallonie/Belgique, ne s’arrêteront pas pour la cause, mais il y aura des répercussions sur la fluidité de nos échanges et nos entreprises devront s’adapter pour conserver leur courant d’affaires avec ce marché.

    Par ailleurs, il y a régulièrement des réunions de groupes de travail sur le Brexit au niveau fédéral, et la prochaine réunion du Brexit High Level Group (rassemblant le SPF Economie, SPF Affaires étrangères, les agences régionales de promotion des exportations et les grandes fédérations professionnelles) a été programmée le 18 septembre.

    L’AWEx prévoit d’organiser une nouvelle réunion du groupe de travail Brexit AWEx-Conseil wallon de l’Industrie dans le courant du mois d’octobre.

    Il importe en effet d’avoir une stratégie commune en matière de « preparedness », et de diffuser une information uniforme au niveau belge. Le SPF Economie est sur le point de lancer un nouveau site qui rassemblera les informations importantes pour les entreprises, ainsi qu’un outil d’analyse d’impact (Brexit Scan). L’AWEx relaiera ces informations auprès des entreprises wallonnes et, à ma demande, travaille également à la rédaction d’un guide à destination des entreprises.

    Enfin, concernant le séminaire organisé lors des Wallonia Export days, le séminaire Brexit du 5 juin 2018 a abordé les thèmes pratiques suivants :
    - état des lieux des négociations entre l’UE et le Royaume-Uni ;
    - Brexit : formalités douanières et autorisations utiles pour l’exportation en collaboration avec le service public fédéral des douanes ;
    - l’impact du Brexit sur la « Supply Chain » des entreprises ;
    - les services que peut rendre la Chambre de Commerce belgo-lux en Grande-Bretagne ;
    - risques de change et instruments de couverture.

    Les thèmes abordés couvaient l’ensemble des préoccupations émises par les entreprises et attiraient leur attention sur les problématiques à prendre en considération. L’AWEx envisage d’organiser d’autres événements similaires en collaboration avec l’administration des Douanes et la Chambre de commerce bilatérale et de relayer les initiatives de ces dernières vers les entreprises.