/

L'échardonnage

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 18 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 21/09/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Des agriculteurs regrettent le fauchage tardif qui favorise la multiplication des chardons. L’obligation d’échardonner est remise en cause.

    Les agriculteurs vont devoir employer les grands moyens pour détruire les chardons et vont se voir une fois de plus montré du doigt.

    Le biologiste M. Drossart qui a collaboré à SAPOLL, explique : « Les fleurs de chardon jouent un rôle primordial comme source de nourriture pour les bourdons mâles qui s’en nourrissent presque exclusivement. »

    Dès lors faut-il supprimer l’échardonnage ?
    Pour le biologiste ce serait la situation idéale, mais il existe un compromis. Il faut établir des zones tampons au-delà desquelles on conserve les chardons ou arrêter l’élimination des espèces de chardons les plus favorables aux bourdons et les moins problématiques pour l’agriculture, ce serait déjà un grand pas en avant.

    Fin du débat ? Non puisque l’année passée Natuurpunt a remporté son recours au Conseil d’État contre une ordonnance de la Police d’Anvers qui intimait aux particuliers de respecter l’obligation de détruire les chardons.

    Voilà une question qui impacte directement et de façon irréversible la biodiversité. Rappelons que sont touchés des insectes pollinisateurs, utiles à la production agricole et horticole.

    Quel va donc être le compromis que proposera Monsieur le Ministre ?

    Faut-il arracher tous les chardons au risque de nuire aux populations de pollinisateurs ?

    Faut-il accepter les chardons et indemniser les agriculteurs pour leurs efforts ?

    Faut-il mettre en place des zones où la plante sera protégée ?

    Rappelons que la semence risque d’être fertile pendant bien des années !
  • Réponse du 15/10/2018
    • de COLLIN René
    La question de l’échardonnage revient périodiquement dans cette assemblée comme d’ailleurs auprès de mon Collègue fédéral. J’ai déjà répondu à plusieurs questions à ce sujet et en dernier lieu à la question d’actualité du 19 septembre 2018 de Monsieur le Député Denis et à la question orale du 1er octobre de Monsieur le Député Puget relative à la législation sur l’échardonnage.

    L’arrêté royal du 19 novembre 1987 est toujours d’application en Wallonie et il impose la lutte contre quatre espèces de chardons préjudiciables en agriculture. Parmi ces quatre espèces, il existe quelques nuances pour le cirse des marais dans les zones naturelles. Cet arrêté royal est appliqué de façon très irrégulière sur le territoire en fonction de la sensibilité des propriétaires, des gestionnaires, des agents verbalisants et des conflits de voisinage.

    Ces quatre espèces de chardons présentent un grand intérêt pour les insectes butineurs et constituent un maillon non négligeable de notre biodiversité indigène.
    D’autres espèces de chardons ou proches de ceux-ci sont intéressantes, rares, voire protégées, et risquent d’être détruites par confusion. Par ailleurs, il n’existe aucune obligation de destruction pour d’autres plantes aussi dommageables en agriculture comme les grands rumex comme le séneçon.

    La compétence reste au stade actuel à cheval sur les compétences régionales et fédérales, même si l’avis du Conseil d’État de l’année passée sur le recours de Natuurpunt a consacré le fait que la Région flamande s’est en quelque sorte affranchie de la législation fédérale.

    L’accord trouvé en conférence interministérielle de l’agriculture (CIPA) en 2012 reste pour nous d’application jusqu’à nouvel ordre : il prévoit que la destruction des chardons reste une mesure phytosanitaire relevant du Fédéral dans et autour des parcelles agricoles, tandis que dans la nature et les espaces verts publics, cela fait partie de la politique de l’environnement régionale (réunion GT CIPA du 20/9/2012 ratifiée par les ministres le 8/11/2012).

    J’ai sollicité l’administration afin de présenter un point en CIPA pour faire évoluer la législation en vigueur dans un sens plus favorable à la biodiversité.

    Au niveau des compétences régionales, nous avons d’ores et déjà limité à la seule lutte contre le cirse des champs, les dérogations à l’interdiction d’usage de pesticides prévues en Natura 2000, en Méthodes agroenvironnementales et climatiques (MAEC) ou encore dans le Plan wallon de réduction des pesticides.