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Les métiers en pénurie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 9 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 25/09/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Les problèmes de la pénurie des métiers ne sont pas dus uniquement au manque de formation.

    En effet, au-delà de la qualification, il faut aussi tenir compte des conditions de travail. S’il n’y a pas beaucoup de candidats dans la construction, c’est principalement parce que travailler dans ce secteur est réellement pénible. Il y a également les conditions salariales, même les économistes estiment que dans certains secteurs il faut revoir le niveau des salaires.

    Quand les jeunes ne s’engagent plus que dans certains métiers, c’est un fait sociologique. Il est plus que temps de se poser enfin les bonnes questions et d’en finir avec les constats qui sont faits depuis 20 ans et plus.

    J’adhère à une philosophie suivant laquelle chaque personne a droit à une chance (et peut-être une deuxième), mais personne n’a le droit de gaspiller cette chance !

    Certes, certains métiers sont plus pénibles, pas suffisamment rémunérés et peu attractifs pour les jeunes. Il faut travailler tous ces aspects, mais ne faut-il pas aussi conscientiser par rapport au fait qu’avant d’accorder des allocations, il y a des collègues qui ont cotisé ?

    Ainsi, la formation dans les métiers en pénurie, doit-elle être une faculté ou une obligation ?
  • Réponse du 19/10/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    L’insertion des jeunes est une priorité pour moi.

    Pourquoi ? Car leur taux de chômage reste particulièrement élevé. Ainsi, à fin septembre 2018, le taux de chômage des 18-24 ans en Wallonie était encore de 34,6 %. C’est inacceptable, surtout au vu du nombre d’emplois disponibles d’une part et de la multiplicité des leviers d’actions pouvant être activés d’autre part (offre de service du FOREm, des Mire, des CISP, des Régies de quartiers, etc.).

    Il faut que ces jeunes puissent se saisir des opportunités qui s’offrent à eux.

    C’est la raison pour laquelle j’ai demandé au FOREm de mobiliser davantage les jeunes dans une visée d’insertion. Dernièrement, de manière très concrète, j’ai demandé à l’Administratrice générale du FOREm que tous les jeunes accompagnés depuis minimum 4 mois et n’ayant aucun résultat en termes d’insertion (pas d’emploi, pas de formation, pas de stage) soient revus par leur conseiller référent et qu’une offre de prestation leur soit proposée : ainsi, ils devront choisir entre une entrée en formation menant à un métier en demande, un stage ou encore une action de soutien à l’orientation ou à la recherche d’emploi réalisée chez un opérateur. L’objectif est de les responsabiliser et qu’ils soient actifs dans le cadre de leur parcours d’insertion!

    Ainsi, les jeunes auront le choix en termes d’actions, mais ils ne pourront pas ne pas choisir sous peine de ne pas respecter leurs obligations en tant que demandeur d’emploi et par là même de risquer une sanction.

    En effet, je le rappelle, le statut de demandeur d’emploi est assorti de droits, mais également d’obligations, notamment celle de participer aux formations et aux plans d’insertion proposés par le FOREm. Ces obligations ne visent pas à sanctionner le jeune, mais bien à s’assurer qu’il mette tout en œuvre pour trouver un job. On l’oublie parfois, mais les allocations de chômage sont une « assurance ». Elles visent à venir en remplacement temporaire d’un salaire. Le chômage n’est pas une alternative au travail, c’est un filet de sécurité lorsque l’on ne trouve pas d’emploi ou que l’on vient de perdre son travail/emploi.

    Enfin, concernant la pénibilité de certains métiers, si je peux entendre qu’elle soit prise en compte dans la réflexion sur les fins de carrière, je ne peux pas l’entendre quand il s’agit de jeunes qui s’apprêtent à entrer sur le marché. Je reste d’ailleurs convaincu que la grande majorité des jeunes souhaitent vraiment trouver un job et prendre une part active dans la société. Il faut renforcer le travail d’information, de sensibilisation, encourager les essais métiers et revaloriser l’ensemble des métiers.