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Le prix de vente des bovins

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 26 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 25/09/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Les éleveurs sont inquiets, le prix des bovins a chuté de 10 % à 20 %. Pour les éleveurs wallons, cela représente un manque à gagner allant de 100 euros à 400 euros par tête selon le type de bête.

    Monsieur le Ministre confirme-t-il ces informations ?

    Si la perte par animal est de 10 % à 20 % et que cela représente de 100 euros à 400 euros, cela veut-il dire que l’animal coûterait entre 1 000 euros (10 % = 100 euros) et 2 000 euros (20 % = 400 euros) ou 4 000 euros (10 % = 400 euros) ?
    Puis-je lui demander de préciser l’information ?

    Un peu partout en Europe, la pénurie d’herbe a poussé les éleveurs à réformer plus de vaches, aussi bien laitières que viandeuses.
    La Turquie est en principe un important importateur de viandes européennes, malheureusement en raison de la dévaluation importante de la livre turque, le pays a cessé ses importations.
    Ces deux éléments s’ajoutent aux effets toujours bien sensibles du scandale VeViBa (VeViBa exportait surtout vers les Pays-Bas et la Grèce, deux marchés perdus).

    Enfin, Monsieur le Ministre confirme que l’affaire VeViBa a eu des effets commerciaux pour l’ensemble de la production de viande bovine.

    Quels sont ses efforts pour regagner les marchés perdus ?

    Est-ce que ce sont les seuls marchés perdus ?

    Si les prix de vente du bétail baissent, les coûts de production sont eux à la hausse. Le manque d’herbe a en effet dopé la demande des aliments de substitution comme les céréales ou les pulpes de betterave.

    A combien s’élève la marge bénéficiaire, (après la sécheresse) à quel montant par animal ?

    La situation est-elle plus facile (question survie) pour les gros producteurs que pour les producteurs de taille familiale ?
  • Réponse du 15/10/2018
    • de COLLIN René
    Par rapport aux prix moyens de 2014, on constate en août 2018 une moins-value de 450 euros pour un taureau cul de poulain de 800 Kg de poids vif et de 400 euros pour une vache cul de poulain de même poids. À l’inverse, en bétail laitier, une vache de 600 Kg présente une plus-value de 83 euros. La baisse des prix depuis 2014 touche surtout les carcasses de conformation supérieure des classes S, E et U, tandis que les carcasses de conformation inférieure (R, O, P) ont tendance à bénéficier, dans une bien moindre mesure, d’une augmentation de prix.

    La Turquie est le premier débouché de la filière bovine européenne, avec 16 % des volumes exportés. Toutefois, la Belgique n’exporte pas vers la Turquie et est donc peu impactée par la dévaluation de la livre turque. La Grèce est aussi un marché marginal.

    Le scandale VeViBa (mars 2018) a certes eu un impact ponctuel. Les opérateurs ont dû trouver d’autres abattoirs, parfois hors de nos frontières. Les exportations de viande fraîche et congelée vers les Pays-Bas ont, par exemple, diminué de 6,3 % entre mars et juin 2018 (par rapport à la même période de 2017), tandis que les exportations en bovins vivants ont augmenté de 11,5 % sur la même période. Les exportations en vif vers la France ont doublé.

    Il est à noter que la stagnation voire la relative diminution des prix de la viande bovine depuis 1990 provient de différentes circonstances :
    - nous produisons à hauteur très majoritairement (70 % en poids) des carcasses de type S et E, donnant une proportion élevée de viandes nobles à rôtir ;
    - nous avons un taux d’autoapprovisionnement de 160 % ;
    - en tenant compte des importations, nous devons exporter en volume près de 71 % de notre production.

    La haute qualité de notre viande n’est plus un atout sur les marchés extérieurs et cela se répercute sur les prix intérieurs du bétail bovin. Et sur le marché intérieur, les viandes transformées (hachés) sont prisées, au détriment de la consommation de morceaux nobles.

    Pour l’heure, les résultats économiques de 2018 ne sont pas connus, mais mes services ont fait des projections intégrant, à partir des résultats de l’exercice 2017, les indices d’évolution des prix des produits et des prix des moyens de production. Il en revient que si, déjà en 2017, les résultats économiques des producteurs de bovins à viande étaient alarmants, le revenu 2018 sera plus mauvais encore et même négatif pour un certain nombre d’exploitants spécialisés en viande bovine et ce, quelle que soit la taille d’exploitation.