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Les conditions d'hébergement des ours polaires au Monde sauvage d'Aywaille

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 67 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 28/09/2018
    • de LAMBELIN Anne
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Rémi Gaillard, vidéaste activiste français relativement connu sur le web, a publié cette semaine des images tournées au parc animalier le Monde sauvage d’Aywaille. Sur ces images filmées en pleine canicule, nous pouvons voir des ours polaires à bout de souffle et n’ayant pas accès au box leur permettant de se mettre à l’abri de la forte chaleur.

    Au-delà de l’aspect émotionnel, il est difficile d’accepter que des animaux arctiques vivent dans des conditions climatiques infernales, dans un enclos relativement petit où l’on retrouve, de plus, peu de zones d’ombres. L’ASBL de protection animale Wolf Eyes parle ainsi de conditions de vie « contre nature » pour les ours polaires du parc.

    Cette situation est préoccupante, alors même que le parc Pairi Daiza vient d’introduire une nouvelle demande de permis auprès de la commune, pour la création d’un monde de 7 000 mètres carrés qui accueillera des ours polaires dans une zone réfrigérée.

    En juin, j’avais interrogé Monsieur le Ministre à propos des contrôles et agréments des parcs zoologiques. Il me répondait que les normes d’hébergement étaient fixées pour chaque espèce et que leurs besoins naturels devaient être pris en compte dans l’aménagement des enclos.

    Peut-il nous donner sa position sur ce fait d’actualité ?

    Comment est-il possible qu’il y ait si peu de zones d’ombre dans l’enclos de tels animaux, et un non libre accès au box intérieur ? Ces points ne sont-ils pas compris dans les normes d’hébergement inhérentes aux ours polaires ?

    L’ASBL Wolf Eyes lui a fourni un rapport de plusieurs pages quant à la situation au Monde sauvage. Quand va-t-il y donner suite ?

    Alors que son projet de Code du bien-être animal souhaite interdire la détention de cétacés, ne pense-t-il pas que les animaux arctiques n’ont également pas leur place dans des environnements qui ne leur permettent pas de vivre selon les conditions climatiques nécessaires à leur espèce ?
  • Réponse du 18/10/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    De manière générale, chaque parc zoologique doit se conformer aux normes en vigueur et introduire une demande documentée lorsqu’il souhaite héberger des espèces pour lesquelles il n’existe aucune norme spécifique.

    Pour les ours polaires, des normes spécifiques pour l’hébergement de ces animaux sont fixées depuis 1999. Pour 1 à 2 animaux, 400 m² d’enclos extérieur et 9 m² d’enclos intérieur par animal sont nécessaires. Il faut également des box de couchages individuels, ainsi qu’un bassin obligatoire de 80 m² avec une profondeur de 2 mètres. Toutes les autres normes relatives à l’exploitation d’un parc zoologique doivent également être respectées.

    Le 3 août 2018, l’Unité du Bien-être animal du Service public de Wallonie a réalisé un contrôle des conditions d’hébergement des ours polaires au sein du Monde sauvage d’Aywaille. L’UBEA concluait que les normes d’hébergement étaient respectées. Les ours polaires avaient notamment accès aux enclos intérieurs plus frais et à un bassin. Au moment du contrôle, les animaux ne montraient pas de signe de mauvaise santé ni de comportement anormal.

    Le 31 août 2018, un contrôle complémentaire concluait à une amélioration des espaces d’hébergement, grâce à un nouvel espace « Toundra » accessible aux ours polaires. Les animaux avaient accès à plus de zones ombragées et semblaient présenter un comportement plus riche.

    Concernant spécifiquement le projet de Pairi Daïza, aucune procédure d’avis ou d’autorisation de niveau régional n’a été introduite à ce jour en ce qui concerne le bien-être animal ou la protection de l’environnement, tant par le parc zoologique que par les autorités communales.

    Depuis septembre 2018, la Commission des parcs zoologique est chargée de remettre un avis sur l’opportunité d’encore accueillir à l’avenir des ours polaires en Wallonie. Le cas échéant, ladite Commission est également chargée de proposer une actualisation des conditions d’hébergement de ces animaux. Les normes en question pourront alors, en fonction de l’avis rendu, être actualisées avec toute la rigueur scientifique requise.

    Le rapport de l’association Wolf Eyes est également en cours d’analyse.