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La multiplication des scolytes

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 28 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 28/09/2018
    • de DENIS Jean-Pierre
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Les forêts wallonnes ont été touchées cette année de plein fouet par une recrudescence extraordinaire de scolytes. Les épicéas sont les plus touchés par le parasite qui s’y multiplie deux à trois fois plus qu’une année normale. En cause, un été chaud et sec, ayant affaibli les arbres et les températures qui se maintiennent dans les normes hautes, favorisant la reproduction de ces insectes.

    Dès le printemps, les acteurs du bois craignaient les ravages de ces petites bêtes tant les conditions y étaient déjà réunies. Maintenant que le phénomène a pris de l’ampleur, les mesures de prévention sont devenues trop chères, vu le nombre d’arbres impactés et les sylviculteurs doivent donc se résoudre à l’abattage, amenant d’autres risques pour leur rentabilité et pour les forêts.

    Avec l’arrivée prochaine du froid, les scolytes vont entrer en hibernation. Leur nombre, cependant, fait courir des risques pour les années qui suivront et il convient donc de prendre des mesures assez rapidement pour éviter une perte sèche pour nos sylviculteurs.

    Tout d’abord, faisons le point sur ce qui aurait pu être amélioré.

    Quand on sait que la plupart des mesures pour lutter efficacement contre les scolytes sont préventives, tout a-t-il été mis en oeuvre par les services de Monsieur le Ministre durant cette année 2018 pour prévenir cette prolifération, apparemment anticipable ?

    Par ailleurs, quelles sont les mesures renforcées qui seront prévues pour l’année prochaine afin de limiter au maximum les dégâts des scolytes ?

    Y a-t-il lieu de renforcer le personnel du DNF afin de mieux détecter ces parasites et ainsi garantir une lutte plus efficace ?

    Des mécanismes compensatoires sont-ils prévus pour les sylviculteurs forcés à l’abattage des arbres infectés ?
  • Réponse du 18/10/2018
    • de COLLIN René
    Je ne doute pas un instant que le Département de la Nature et des Forêts (DNF) ait mis en œuvre tous les moyens à sa disposition pour prévenir autant que possible cette pullulation. Il a pu compter sur l’aide précieuse de l’Observatoire wallon de la Santé des Forêts et de nombreux observateurs de terrain.

    Dès aujourd’hui, et tout le temps que durera la crise, les agents du DNF seront particulièrement attentifs à appliquer les mesures nécessaires au contrôle de celle-ci, c’est-à-dire le repérage et l’exploitation rapide des bois touchés.

    J’attends, bien entendu, que les propriétaires forestiers privés, qui détiennent 55 % des peuplements d’épicéas de la Wallonie, soient également très attentifs et réactifs par rapport à cette crise. Il est primordial que, eux aussi, veillent à repérer et exploiter l’ensemble des bois touchés sous peine de voir la problématique s’accentuer l’année prochaine sur leur propriété voire de déborder sur les propriétés voisines. Je rappelle également à ce sujet qu’en vertu de l’article 64 de l’arrêté royal du 19 novembre 1987, relatif à la protection des végétaux, le propriétaire, je cite « est tenu d'abattre et d'écorcer avant le 1er mai de chaque année ceux qui seraient envahis par les scolytes typographes. ».

    À ce jour, aucun mécanisme compensatoire n’est prévu pour l’abattage de ces arbres infectés. La filière, dans son ensemble, réfléchit à des solutions et outils pour juguler la crise sanitaire tout en en réduisant l’impact financier sur les propriétaires. À cet effet, j’ai mis en place une task force « Scolytes » qui est coordonnée par l’Office économique wallon du Bois.

    Mais, je le répète, la priorité absolue est de prendre dès aujourd’hui et sur l’ensemble des propriétés concernées, publiques comme privées, les mesures sanitaires nécessaires et obligatoires pour éviter de se confronter en 2019 à une crise beaucoup plus importante encore.