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La décision d’abattre 4 000 porcs en vue d’éradiquer la peste porcine

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 30 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 02/10/2018
    • de PUGET André-Pierre
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    L’ homologue de Monsieur le Ministre au Fédéral a fait savoir qu’il comptait prendre un arrêté ministériel ordonnant la mise à mort des porcs domestiques situés dans la zone infectée par la peste porcine africaine.

    Cette zone s’étend sur 63 000 hectares, au sein de laquelle plusieurs cadavres de sangliers victimes du virus ont déjà été retrouvés.
    Une stricte quarantaine y est observée et jusqu’à présent, aucun porc d’élevage n’a encore été contaminé.

    Le Ministre fédéral justifie la décision d’abattre préventivement environ 4 000 porcs sains par le fait que sans cette décision, on court le risque d’être exposé à une propagation de la contamination à l’échelle nationale.

    Cette décision a été prise sans concertation avec le secteur porcin et les syndicats agricoles.
    Cette décision, que beaucoup estiment à raison trop radicale, met en danger les élevages porcins.

    Le syndicat Fugea va jusqu’à affirmer que cette solution est exclusivement destinée à protéger les industries d’exportation.
    En effet, éliminer les élevages bio et de plein air, c’est tuer l’ensemble d’un commerce de proximité basé sur la production de produits de qualité.

    Que va-t-il advenir de ces exploitations porcines quasiment condamnées alors qu’elles ne sont pas infectées ?

    Abattre les porcs sains ne risque-t-il pas de semer la confusion et le doute dans les pays qui importent nos productions ?
    Quelle est l’opinion de Monsieur le Ministre sur la décision prise par son homologue au Fédéral ?

    Outre les conséquences terribles qu’une telle décision aura irrémédiablement sur les éleveurs porcins, je souhaite aussi rappeler une chose qui semble totalement inexistante dans ce débat et que l’on finit par oublier à force de considérations sanitaires et économiques : la vie de ces 4 000 porcs - il ne s’agit même plus de bien-être animal à ce stade.

    Les conséquences sanitaires, les conséquences économiques, c’est une chose importante, certes, mais il en va aussi de la vie de plusieurs milliers d’animaux, sains, non infectés, qui n’ont rien demandé à personne et que l’on décide d’abattre du jour au lendemain par « prévention ».

    Les animaux, même ceux de production, ne sont pas des choses, ne sont pas des objets.
    Ce ne sont pas des vieilles chaussures que l’on décide de jeter pour les remplacer par des neuves ni un vieux matelas dont on se débarrasse pour prévenir l’arrivée d’acariens.

    Ce sont des êtres vivants, dotés d’une sensibilité et à qui l’on ôte la seule chose qu’ils possèdent véritablement - leur propre vie.

    Une fois n’est pas coutume, et profitons-en pour le souligner, les intérêts des éleveurs et des défenseurs des animaux peuvent s’accorder.
  • Réponse du 10/10/2018
    • de COLLIN René
    J’ai répondu en date du 1er octobre 2018 en séance publique de la Commission de l’agriculture, du tourisme et du patrimoine à l’interpellation de Mme Ryckmans, intitulée « La crise de la peste porcine africaine » et aux questions orales de MM. Prévot, Mouyard et Desquesnes, intitulées « La peste porcine africaine », « Les initiatives visant à valoriser le gibier local », « L’évolution de la propagation de la peste porcine africaine en Wallonie » et « L’évolution de l’épizootie de peste porcine africaine ».

    L’honorable membre est également intervenu dans ce débat pour soulever les mêmes questions que celles posées dans sa question écrite.

    Je l’invite à consulter le compte rendu analytique de cette séance afin de prendre connaissance de ma position sur ce dossier.