/

L'impact de la robotisation sur l'emploi

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 12 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 02/10/2018
    • de ZRIHEN Olga
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Selon le Forum économique mondial, les robots réaliseront 52 % des tâches professionnelles courantes dès 2025, d’après une nouvelle étude publiée.

    À mesure que les avancées technologiques transforment rapidement la frontière entre les tâches exécutées par l’homme et celles effectuées par les machines et les algorithmes, les marchés du travail mondiaux sont susceptibles de subir des transformations majeures. À bien des égards, le moment est venu de façonner l’avenir du travail.

    L’avenir de l’emploi n’est pas univoque, et l’impact de la robotisation se fera sentir de façon disparate dans les différents secteurs d’activité en fonction de la situation initiale, de la disponibilité des compétences, de l’adoption des technologies et de l’adaptabilité de la main-d’œuvre.

    Il y aura une énorme portée et un besoin évident non résolu dans la création de l’infrastructure matérielle et souple pour alimenter la quatrième révolution industrielle – des réseaux de communication numérique aux réseaux d’énergie renouvelables et intelligents jusqu’aux écoles et hôpitaux intelligents, en passant par les foyers de soins et les structures de garde améliorés.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de cette étude ?

    Quels sont les indicateurs pour notre pays et notre Région ?

    Quels sont les principaux investissements wallons à développer pour faire face à cette quatrième révolution industrielle ?

    Quelles sont les mesures envisagées pour anticiper et adapter les changements au niveau de la formation et du développement des compétences en adéquation avec les nouveaux outils de la robotisation ?

    Y a-t-il une concertation avec la Ministre de l’Enseignement Marie-Martine Schyns à ce sujet ?

    Quels sont les secteurs prioritaires en Wallonie pour lesquels nous devons adapter au plus vite nos infrastructures ?

    Existe-t-il une étude sur l’impact de la robotisation de l’emploi en Wallonie ?
  • Réponse du 11/10/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    L’étude publiée par le Forum économique mondial en ce mois de septembre 2018 souligne en effet la nécessité de prendre des mesures proactives pour préparer la main-d’œuvre aux évolutions technologiques, démographiques et sociales de ce qu’il convient d’appeler la quatrième révolution industrielle, et qui dépasse d’ailleurs le seul cadre de la robotisation.

    Le rapport ne donne pas de données spécifiques pour la Belgique qui est cependant intégrée dans le groupe « Europe de l'Ouest ». Au niveau mondial, le rapport annonce ainsi la création de 58 millions de postes d'ici 2025 moyennant une politique orientée « évolution numérique de tous les métiers » et en abordant la nécessaire préparation de la force de travail.

    Ces prévisions sont confortées par l’étude récente d’Agoria au niveau de la Belgique, et en particulier, de la Région wallonne.

    Ces études objectivent et affinent une tendance déjà amorcée depuis plusieurs années. Aussi, je n’ai pas attendu leur publication pour agir : dès ma prise de fonction, j’ai pris différentes initiatives dont je cite quelques exemples :
    - pour soutenir les entreprises dans le déploiement et l’utilisation de leurs technologies, des appels à projets de recherches thématiques ont été créés en 2018 et seront poursuivis en 2019, notamment les appels Win2Wal ou COOPILOT ;
    - une seconde ligne d’action touche à la sensibilisation des entreprises à ces technologies. Diverses actions ont déjà été mises en œuvre, notamment via le pôle de compétitivité MECATECH via sa participation à divers projets interrégionaux tels que le projet Factory 4.0 et la Robotix-Academy ;
    - une troisième ligne d’action touche aux infrastructures de recherche et de formation. Dans ce cadre, plusieurs initiatives ont également été mises en place, notamment via le Plan wallon d’investissements et le Pacte national d’investissements, afin de garantir aux acteurs wallons un accès aux outils indispensables aux technologies de demain ;
    - de manière plus transversale, l’action pilote sur la transition industrielle, financée par la Commission européenne et pour laquelle la Wallonie a été lauréate, vise à remanier la stratégie de transformation économique régionale en se basant sur les priorités en matière de spécialisation intelligente, c'est-à-dire les créneaux où la Wallonie occupe une position concurrentielle.

    En ce qui concerne les mesures visant à anticiper et adapter les changements au niveau de la formation et du développement des compétences, cela correspond en grande partie au Thème 5 de la stratégie Digital Wallonia « Compétences numériques et emplois » qui, au niveau de l’éducation au numérique dès le plus jeune âge comprend des actions en dehors (via le déploiement de Coder Dojo Belgium en Wallonie), mais également à l’école, via le soutien à différentes ASBL, mais également via le plan d’équipement « École Numérique ».

    Toujours dans le cadre de Digital Wallonia, j’ai soutenu l’ouverture lors de cette rentrée, de deux campus BeCode, un à Liège et l’autre à Charleroi, en vue de former un public jeune et peu qualifié aux métiers du numérique, actuellement en pénurie.

    Concernant le secteur de la formation, le FOREm réalise depuis plusieurs années des travaux prospectifs afin de percevoir les évolutions futures des secteurs et métiers, qui ne se limitent donc pas à la robotisation, mais également à la numérisation et ses effets (désintermédiation, dématérialisation …) en vue d’influencer l’offre de prestation pour répondre aux besoins de demain.

    Depuis 2016, Le FOREm a organisé, pour chaque « Domaine d’Activités Stratégiques » de Wallonie (DAS), des tables rondes réunissant une série d’experts internes et externes, afin de réaliser une analyse approfondie des grandes tendances de la transition numérique et de ses effets sur les activités. En parallèle, des plans d’actions stratégiques ont été produits pour chaque centre de compétence et ont été articulés avec les actions des pôles de compétitivité ou d’autres partenaires au sein des grands domaines d’activités stratégiques de Wallonie.

    De manière générale, l’ensemble des études pointent la formation comme un des leviers principaux pour relever le défi de la transformation numérique. C’est la raison pour laquelle le développement des compétences se situe au cœur de la majorité des mesures que je prends en politique d’emploi (je renvoie l’honorable membre notamment à la réforme du PFI, la mesure « Coup de poing pénuries » ou encore la mesure « Incitant + »).