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Les difficultés rencontrées par les gestionnaires de terrains de sport suite à l’interdiction d’utilisation de pesticides

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 75 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 02/10/2018
    • de DENIS Jean-Pierre
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    On l’a vu dans la presse de ces derniers jours, les clubs sportifs pratiquant sur gazon semblent en ébullition quant à l’entretien de leurs terrains verts. En cause, la fin de l’utilisation des pesticides.

    Plusieurs enjeux ont été soulevés par les acteurs du monde sportif, notamment la Fédération de football qui souligne son rôle d’exemple sur le terrain de Tubize et qui a peur que les clubs se tournent vers une utilisation cachée de pesticides afin de maintenir leur gazon bien vert et uniforme.

    Au rang des solutions, toute une série de pratiques sont déjà connues, comme choisir des mélanges variés de gazon, connaître le ph pour prévenir les mousses et garantir la bonne santé du gazon ou encore scarifier régulièrement pour drainer et aérer.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris des mesures de réaction à court terme dans ce dossier ?

    Des guides de bonnes pratiques, des formations ou un renforcement des moyens humains nécessaires à ce nouveau type d’entretien sont-ils prévus ?

    Ce genre de problème ne se limite pas au secteur sportif. On peut également parler des cimetières communaux. Quelles sont les mesures qu'il préconise pour assurer la réussite, tant sur le terrain que dans les esprits, de la transition vers une Wallonie sans pesticide ?

    Plus anecdotiquement, il semble que certains gestionnaires de cimetières militaires continuent à utiliser des pesticides, qu’en est-il ?

    Quelles sont les règles qui leur sont applicables ?
  • Réponse du 19/10/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    L’interdiction que certains semblent découvrir n’est en réalité pas nouvelle.
    Depuis 1984, il existait une interdiction de traiter les pelouses et gazons dans les espaces publics avec des herbicides, et donc notamment certains terrains de football.

    En 2013, dans le cadre de la transposition de la directive européenne de 2009 relative aux pesticides, le précédent Ministre de l’Environnement a proposé un calendrier précis pour différentes interdictions.
    Cet arrêté a fait l’objet, à l’époque, de concertations et d’avis avant d’être adopté par le Gouvernement le 11 juillet 2013.
    Depuis 5 ans, les mesures de cet arrêté et les diverses échéances sont donc connues.
    Pour ce qui concerne les terrains de sport, l’article 5 qui est entré en vigueur le 1er juin 2018 est clair : « L'application des produits phytopharmaceutiques est interdite dans les parties des parcs, des jardins, des espaces verts et des terrains de sport et de loisirs auxquelles ont accès le public ».

    Depuis l’adoption de cet arrêté en 2013, les secteurs concernés ont l’obligation de délimiter par un balisage, les zones traitées et de mettre en place un affichage signalant au public l'interdiction d'accès.
    Certains opérateurs n’ont pas attendu cette échéance du 1er juin et ont même fait un argument commercial du fait qu’ils n’utilisent plus de pesticides, démontrant ainsi que c’est techniquement possible.

    Depuis 2014, la Wallonie subventionne des « Facilitateurs zéro pesticides » dont la mission est d’accompagner les gestionnaires d’espaces publics et de lieux fréquentés par le public dans leurs recherches d’alternatives.
    Ils interviennent en plusieurs étapes, pour s’adresser aussi bien aux écoconseillers, qu’au personnel de terrain et aux responsables de services, mais aussi aux élus. Des formations, des ateliers, des démonstrations de matériel de désherbage non chimique, des tables rondes, des visites de communes exemplaires et des journées techniques sont organisés. De plus, des visites de terrain ont lieu avec les personnes concernées pour discuter des solutions possibles.

    Pour gérer le cas des cimetières, il est recommandé aux communes de développer la végétalisation, ce qui apparait comme la stratégie la plus satisfaisante pour le zéro pesticide, tout en répondant aux attentes des citoyens.

    Les cimetières militaires dont l’État belge est propriétaire sont soumis aux mêmes restrictions que les autres espaces publics.