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La dégradation de l'état de santé des Belges

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 21 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 03/10/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    En Belgique, pour 100 000 habitants, ce n’est pas moins de 20 000 années de vie en bonne santé qui sont perdues chaque année.

    Pour Sciensano (service d’étude fédéral) c’est mieux qu’en 1990, mais la Belgique reste à la traîne au niveau européen.

    En effet, on fait mieux puisqu’en 1990, c’était 26 000 années de vie en bonne santé qui s’envolaient.
    Mais la Belgique progresse beaucoup plus lentement que les autres pays de l’Union européenne.

    En effet, si on établit un classement, la Belgique est passée entre 1990 et 2016 de la huitième position à la quinzième position sur les 28 États membres de l’Union européenne.

    Cette approche se focalise sur la qualité de vie plutôt que sur la longévité au sens strict.

    Dans quelle mesure est-ce que la mortalité et la morbidité s’expliquent par des facteurs environnementaux ?

    Madame la Ministre dispose-t-elle d’études qui peuvent répondre à cette question ?

    Dans quelle mesure est-ce que le Gouvernement wallon investit pour développer au sein du SPW un département « Santé-Environnement » ?
  • Réponse du 24/10/2018
    • de GREOLI Alda
    Selon l’OMS, la mortalité mondiale est liée pour 23 % à l’environnement, ce qui représente 12,6 millions de décès par an dans le monde dont 1,4 million concerne la Région européenne.

    Parmi les 10 premières causes de mortalité dues à l'environnement, la première concerne les AVC (accident vasculaire cérébral), la seconde les cardiopathies ischémiques et la troisième les traumatismes non intentionnels. Les enfants de moins de cinq ans et les adultes âgés de 50 à 75 ans sont les plus affectés par l’environnement.

    En 2016, l’OMS a rédigé un document pour la prévention des maladies via des environnements plus sains. Le message principal qui ressort est que les décès prématurés et les maladies peuvent être évités dans une large mesure grâce à des environnements plus sains. Les résultats de l'analyse soulignent l’urgence d'une action intersectorielle renforcée pour créer des environnements plus sains qui contribueront à améliorer de manière durable la vie de millions de personnes dans le monde.

    De nombreuses études attestent de l’impact de l’environnement sur la santé, que ce soit au niveau cardiovasculaire, respiratoire ou l’induction de plusieurs types de cancer.

    En Belgique, selon un rapport de l’Agence européenne pour l’environnement publié le 30 novembre 2015, la mortalité prématurée imputable à l'exposition aux particules fines (PM2.5), à l'ozone (O3) et au dioxyde d'azote (NO2) est de respectivement 9300, 170 et 2300 cas pour la Belgique.

    En Wallonie, le projet « villes et pollution » mené dans le cadre du NEHAP (Plan national d’action environnement-santé) a permis de tester pour Liège et Charleroi, la corrélation entre la qualité de l’air, la mortalité prématuré (avant 65 ans) et les admissions hospitalières pour l’année 2004. Cette recherche a notamment mis en évidence que, pour Liège en 2004, si la concentration en PM10 avait été réduite à 20 µg/m³ au lieu de 38 µg/m³ d’air, à très court terme, 48 décès prématurés auraient pu être évités (dont 13 décès pour raisons respiratoires et 25 pour raisons cardio-vasculaires). À court terme, ces valeurs doublent et sur le long terme, 321 décès prématurés auraient pu être évités. Considérant les admissions hospitalières, les estimations montrent que 174 hospitalisations pour cause respiratoire et 82 pour cause cardio-vasculaire auraient pu être évitées.

    Une autre étude récente montre que la pollution atmosphérique a un impact sur la santé cardiovasculaire et respiratoire des Wallons. Cette étude a notamment mis en évidence que pour une augmentation de 10 μg/m3 en ozone, le risque de bronchites aiguës et bronchiolites augmente de 4 %. Les particules fines sont aussi associées à une augmentation de risque de maladie respiratoire. Les effets cardiovasculaires sont surtout importants chez les hommes jeunes (25-64 ans) tandis que les effets respiratoires touchent les personnes plus vulnérables (les enfants et les personnes âgées).


    Le plan ENVIES — Santé Environnement — que j’ai cosigné avec le Ministre Di Antonio couvre les différentes thématiques de la santé-environnementale et chacune sera déclinée en plusieurs actions opérationnelles.

    Toutefois, en moyenne, en Wallonie, la qualité de l’air est meilleure actuellement qu’il y a quelques années. Si l’état de santé ne s’améliore pas dans les mêmes proportions, c’est en raison de la multicausalité de la plupart des pathologies. En effet, les maladies chroniques comme les cancers, les maladies cardiovasculaires et respiratoires sont liées à l’environnement, mais aussi aux comportements néfastes pour la santé comme la sédentarité, le tabagisme, l’alimentation. Raison pour laquelle le plan de prévention et de promotion de la santé sera mis en place en Wallonie et insistant sur les conditions de vie et la transversalité des actions à mener pour garantir à chaque wallon la meilleure santé possible.