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La productivité du travailleur belge

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 15 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 03/10/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    En 2016, chaque équivalent temps plein a rapporté en moyenne 296 000 euros de chiffres d’affaires à son entreprise.

    Cela représente + 6 % par rapport à 2012 et + 21 % par rapport à 2006.

    La Belgique est nettement au-dessus de la moyenne des dix pays d’Europe de l’Ouest, où cette moyenne a par ailleurs baissé entre 2015 et 2016 (- 5 %), là où les travailleurs belges augmentaient encore d’un pour cent.

    Quand on entend « coût pour les entreprises », on entend aussi « salaires ». Une étude de PwC montre que, malgré les mesures prises afin de limiter les coûts salariaux en Belgique, leur part a légèrement augmenté dans les coûts totaux des entreprises.

    Entre 2015 et 2016, la progression de la rémunération moyenne des travailleurs belges a été très limitée. Pendant ce temps-là, elle a fortement augmenté dans les autres pays. La moyenne de dix autres pays étudiés se rapproche sérieusement du niveau des salaires belges.

    Si le travailleur belge est très productif, ce qui relativise le refrain des patrons relatif aux coûts salariaux, il paie aussi cette productivité, car ce sont des robots et des programmes informatiques qui le remplacent.

    Ceci dit, on ne va pas arrêter le progrès technologique, d’autant moins qu’il est largement aidé par la Région wallonne qui contribue ainsi à optimiser la compétitivité de l’entreprise.

    Vu qu’en termes de formation, le travailleur belge est moins bien servi que ses collègues, ce qui entraîne un décrochage de certains par rapport à l’économie digitalisée, n’est-ce pas là qu’il faut investir plus afin de remédier à la pénurie en matière de travailleurs qualifiés, notamment dans la formation de travailleurs âgés ? Faute de quoi, ils ne seront plus suffisamment productifs pour être maintenus dans l’emploi.
  • Réponse du 23/10/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    La Wallonie est particulièrement attentive à l’enjeu que représente le numérique, notamment en termes d’emplois et de formation. Pour relever ce défi que pose la digitalisation de l’économie, la stratégie Digital Wallonia repose principalement sur l'accompagnement des entreprises wallonnes d’une part et des travailleurs d’autre part.

    En outre, le maintien de la compétitivité de nos entreprises passe par une numérisation et une digitalisation croissante, quel que soit le secteur, ce qui entraine d’importants investissements en outils technologiques de haut niveau. Ceci permettant l’émergence de nouveaux métiers associant technologies, évolution des processus et des ressources humaines.

    Concernant l’accompagnement et la formation des travailleurs, plusieurs initiatives sont à mentionner, notamment :
    – le screening des métiers réalisé par l’AMEF, la cellule prospective métier du FOREm, dans le cadre des DAS (Domaines d’activités stratégiques), afin de soutenir et d’anticiper la transformation digitale des métiers et le développement de compétences et, partant de là, d’orienter le développement et l’adaptation de l’offre de formation du FOREm, du réseau IFAPME et du réseau des centres de compétences ;
    – la mise en place par le FOREm et ses partenaires d’un plan cohérent visant à mettre en place un outil d’évaluation des compétences numériques des citoyens et plus particulièrement des demandeurs d’emploi, complété par une offre modulaire de formation en fonction des lacunes identifiées et adossées au référentiel européen DigComp 2.0 ;
    – signalons également le plan numérique mis en œuvre au niveau du réseau IFAPME ou les mesures visant à soutenir le réseau EPN (Espaces publics numériques).

    Comme je l’ai déjà évoqué, contrairement aux jeunes générations véritablement nées avec ces outils numériques, relever les défis de formation liés à cette évolution technologique touche davantage un public de demandeurs d’emploi plus âgés. Le FOREm doit, dès lors, faire en sorte de s’attacher tout particulièrement à la formation de ces derniers.

    Plus que jamais, nous devons mettre l’accent sur la formation professionnelle continue et sur la qualité de notre enseignement afin de nous préparer au mieux à cette révolution numérique et de faire en sorte de pouvoir en retirer tous les avantages.