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Le Plan Marshall

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 17 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 03/10/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    « Miser sur les entreprises technologiques, cela a du sens. On est dans un système où la technologie, la capacité d’innover, la capacité de repenser les business models, sont les clés si on veut rester compétitif.

    On connaît le prix de la main-d’œuvre en Belgique, il faut donc se différencier sur d’autres éléments. Il ne faut pas considérer que le coût élevé du travail est une fatalité, mais bien une réalité aujourd’hui. Il en va de même en ce qui concerne la flexibilité et vu les modes de fonctionnement aujourd’hui, elle est indispensable. »

    « Si on n’a pas de climat social favorable, c’est compliqué. Si on n’a pas d’outils de formation efficaces, c’est compliqué. »

    Avec le changement de majorité en Wallonie, on parle de revoir les pôles de compétitivité…

    « Passer par une phase d’analyse d’un dispositif créé en 2006, c’est de la bonne gouvernance, mais déconstruire un système pour le déconstruire, cela n’a aucun sens. »

    Voilà des propos du futur Directeur général d’Agoria. Il réagit par rapport à des communications de l’actuel Gouvernement wallon. Je ne peux que partager le bon sens de ses mots.

    Alors quels sont les projets du Gouvernement wallon ?

    Va-t-on démanteler le Plan Marshall ou les pôles de compétitivité ? Pour les remplacer par quoi ?

    Peut-on demander à Monsieur le Ministre de nous dresser le bilan en termes de restructuration et d’innovation économiques ?
  • Réponse du 30/10/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    Depuis ma prise de fonctions, j’ai toujours insisté sur le fait que les pôles constituent un outil important. Afin de travailler « avec les acteurs » à la modernisation de cet outil, j’ai rencontré personnellement les présidents des CA des 6 pôles de compétitivité. J’ai également rencontré le jury international afin de leur réaffirmer ma volonté de poursuivre la politique de stratégie de spécialisation intelligente. Mon cabinet travaille actuellement à mieux canaliser les pôles dans leurs activités de « montage de projet », anticipant une évolution du mécanisme de financement des cellules opérationnelles des pôles, afin qu’il soit basé sur des critères objectifs et ambitieux. Je précise également que le délai de la procédure des projets « pôle » est trop long. S’agissant de projet d’innovation, on ne peut demander aux porteurs de projet d’attendre un délai si important. Je vais donc prochainement lancer une procédure de marché public visant à renouveler la procédure des projets pôles afin d’obtenir un mécanisme plus efficient.

    Concernant la stratégie des pôles de compétitivité et plus largement la stratégie de spécialisation intelligente en Wallonie, je constate que les orientations stratégiques ont été prises début des années 2000 et que la seule modification forte fut la création du pôle Greenwin. Il me semble donc opportun, plus de 15 ans après la création de la stratégie de spécialisation intelligente, de réfléchir aux axes pris dans le passé et aux axes à venir. En effet, une telle stratégie doit permettre une réelle spécialisation de la Wallonie dans des domaines d’avenir, porteurs et soutenus par un secteur industriel fort. Il s’agit de facto d’un processus évolutif, qui doit être actualisé régulièrement. Les priorités d’hier ne sont pas forcément celles de demain et j’y suis attentif, c’est pourquoi j’ai décidé de d’ores et déjà anticiper la prochaine programmation européenne (2021-2027) et d’entamer des consultations au sujet de l’actualisation de la stratégie de spécialisation intelligente wallonne en recherche, développement, et innovation.

    Concrètement, en préparation du prochain programme européen de recherche et développement, le programme Horizon Europe, une structuration et une organisation des divers acteurs, via la mise en place de plusieurs groupes de travail thématique, a été initiée à ma demande. Les résultats de ces actions, attendus pour le premier semestre 2019, pourraient aboutir à une actualisation de la Stratégie intelligente wallonne en Recherche et Innovation, afin de garantir une présence indispensable de la Wallonie dans l’industrie et l’Europe de demain.

    Cette actualisation se fait en concertation avec les entités qui soutiennent les différents acteurs wallons : DGO6, NCP, Pôles, les entreprises, les universités et hautes écoles, les centres de recherche agréés, mais aussi avec les outils financiers, le Conseil de l’industrie ou encore les acteurs de l’intermédiation.

    Elle se concentre sur les points suivants :
    1. Une identification plus précise des axes prioritaires ;
    2. Une identification et une mise en œuvre d’une stratégie d’internationalisation et de coordination des acteurs wallons ;
    3. Une prise en compte des conclusions de l’action sur la transition industrielle.

    Concernant ce dernier point, un travail est actuellement en cours grâce, entre autres, à l’action pilote sur la transition industrielle soutenue par la Commission européenne et pour laquelle la Wallonie a été sélectionnée en décembre dernier. Cette action n’a d’autre objectif que d’apporter un regard neuf sur les secteurs qui pourraient être porteurs pour la Wallonie à court et moyen termes. Tous les acteurs wallons sont mobilisés. Les résultats de cette étude sont attendus pour le premier trimestre 2019.

    Enfin, une réflexion sur l’internationalisation des acteurs wallons de la recherche, du développement et de l’innovation est en cours actuellement. Elle a pour but de définir une nouvelle stratégie permettant de soutenir le déploiement international de nos acteurs.